Victoria se passionne pour la littérature. Je ne sais pas quand elle a le temps de lire. Elle l'aime autant que moi et quand elle hurle elle jette des livres autour de la pièce. vole l'amant, vole Bonjour Tristesse, vole Circé, vole passion simple ! La nôtre est compliquée. p119
Il savait reconnaître les damnés des miraculés, les déchus des bienheureux, il voyait en Hazel la fille abîmée qui venait brûler le peu de sacré qui restait en elle.
Bien sûr, j’en gagne plus qu’Hazel, je suis un homme. Quinze pour cent de plus, pour être exact . Elle n’a pas l’air de m’en vouloir.
- Tu ne trouves pas que c'est le meilleur entraînement pour la vie qui nous attend, l'endurance?
C'est con de faire courir des gamins en rond pendant une heure et, en même temps, y a rien de plus logique, quand on y pense. Quand on aura quitté le lycée, ça sera notre quotidien. On va passer de stage en job, de la LMDE à la Sécurité sociale, on devra déclarer nos impôts et, pire, les payer.
On va prendre le métro, pointer au boulot, s'en plaindre, demander une rupture conventionnelle sans l'obtenir avant de démissionner, jouer aux chômeurs, prétendre aimer ce temps pour nous, faire la queue à la pharmacie, se battre contre les pesticides, le glyphosate et toutes les merdes qu'on ingère. Puis, on mourra.
La mort la poursuit, la pauvre chérie, et tôt ou tard, elle l'a rattrapera. Pour le moment, elles jouent à cache-cache mais viendra le moment où l'une libérera l'autre.
On rentre quand le soleil se lève et que l’eau se réveille.
Sur le pont des Arts, mon cœur vacille. Entre deux eaux, l’air est si bon. Cet air si pur, je le respire. Nos reflets perchés sur ce pont.
Aux fêlées, aux cassées, aux déchues, aux maudites, aux damnées, à toutes celles qui peinent à trouver leur place dans ce monde.
Je dois aussi me souvenir de respirer plus souvent, et plus lentement, car maintenant, je sais que Ian respire avec moi. Il faut que je me souvienne, souvent, qu’il existe un chemin, qui, quand je tournoie, plonge, glisse, et me noie, me ramènera à la surface
Longtemps je n'ai été qu'une ombre, une oubliée. On n'en parle pas, on ne la voit pas. Tout a changé si vite, un matin. De petite fille, je suis devenue une femme. La transition a été violente. Le monde m'était dèjà hostile, il était devenu sans pitié
Et pourtant, je la cherche aujourd'hui dans tous les visages.