Citations sur L'Historienne et Drakula, tome 1 (12)
Une pensée me suivait dans l'escalier de la bibliothèque et m'accompagnait jusqu'à la porte de la maison : le Drakula imaginé par Stroker avait des victimes de prédilection : les jeunes filles.
En ce lieu Il est captif en enfer. Lecteur, délivre-le d'un seul mot.
Cher et infortune successeur,
Je conclurai mon récit aussi rapidement que possible, sachant que vous devez y puiser des informations vitales pour nous deux si nous devons non seulement en réchapper mais en réchapper en pas trop mauvais était... Car il y a survie et survie, tout historien le sait. Les plus effroyables pulsions de l'humanité peuvent perdurer pendant des générations et des générations, des siècles, voire des millénaires... et les plus sublimes de nos créations individuelles périr avec nous au terme d'une vie humaine.
En dépit de l'attention que mon père portait depuis toujours à mon apprentissage de l'histoire, il avait omis de m'avertir : les atrocités de l'Histoire sont réelles. Ajourd'hui, avec le recul, je me rends compte que, même s'il l'avait voulu, il n'aurait pas pu. Seule l'Histoire peut nous convaincre de cette vérité. Et une fois que nous avons regardé cette vérité en face - sans ciller - on ne peut plus en détourner les yeux.
La reliure était douce, en cuir patiné par le temps, le papier apparemment très ancien. Il s'ouvrit tout seul au milieu. Là, sur les deux pages centrales, je découvris une gravure horrible représentant un dragon aux ailes déployées, avec une longue queue en anneaux, crachant du feu par les naseaux, toutes griffes dehors. Entre ses pattes, il tenait une bannière sur laquelle était tracé un seul mot en lettres gothiques : « Drakulya ».
Madame, je rends hommage à votre présence d'esprit, même si votre tentative était par avance vouée à l'échec. On ne peut pas tuer un homme qui est déjà mort.
Un jour, comme un de ses serviteurs avait osé se plaindre devant lui de l'odeur pestilentielle, le prince ordonna qu'on l'empale par-dessus les autres afin que la puanteur n'offense plus ses narines délicates...
Je suis certain que votre droiture, votre rigueur morale, appelez ça comme vous voulez, est la meilleure des protections. J'aime à penser que le plupart d'entre nous ont cette force. Je ne me baladerais pas avec une gousse d'ail dans la poche, non.
Mais le regard rapide que j'y avais jeté m'avait montré un homme assis à quelques tables de mon père. Une silhouette sombre et solitaire, aux larges épaules, vêtue de noir au milieu des couleurs pimpantes de l'auvent et des nappes. Or cette table, je m'en souvenais très bien, était restée inoccupée tout l'après-midi.
Dans le silence qui suivit, il posa sur moi un regard où brillait une flamme. Je frissonnai.
- Que diable voulez-vous dire ? fis-je d'une voix qui devait bafouiller.
- Je suis formel, répéta Rossi avec emphase. J'ai découvert à Istanbul que Drakula est vivant. Ou du moins, il l'était à l'époque.