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Critique de sweetie


La confession des agissements d'un ancien nazi ne peut qu'être pénible. Dans La fabrique des salauds, c'est un hippie reposant dans une unité de traumatologie d'un hôpital allemand qui subira ce pensum. Alité auprès d'un certain Konstantin (Koja) Solm atteint d'une balle à la tête, le hippie bienveillant, encourageant au début la discussion avec son colocataire, constate au fil de la narration des événements existentiels de son colocataire, que ce dernier est vraisemblablement la pire canaille qu'il se dit lui-même être.
Gradé au sein des SS, après la défaite du IIIe Reich, Koja se met au service des plus grandes agences du renseignement (BND, Stasi, CIA, Mossad, KGB), et « en simulant la pitié, feignant la loyauté et contrefaisant l'amitié » Koja, au nom de la stabilité familiale et de l'amour filial, se commettra irrémédiablement et profondément dans les trahisons et les exactions terroristes.
Contrairement au narrateur du roman Les Bienveillantes de Jonathan Littell, celui de la fabrique des salauds tente constamment de justifier ses actes à l'aide d'une grille d'analyse passablement tordue. Mais le malaise ressenti à la lecture des mémoires du nazi fictif de Littell n'a pas été aussi fort avec ce roman-ci.
Le propos reste toujours difficile à entendre et à ce titre, Chris Kraus ne ménage pas ses effets et ses efforts : une écriture évocatrice mise au service d'une documentation approfondie, ça donne un roman historique puissant.
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