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Critique de latina


C'est l'histoire éternelle... C'est l'histoire de l'amour, qui hante encore et qui hantera toujours l'humanité.
Elle hante Léo Gursky, un vieil homme qui a quitté il y a très longtemps l'horreur de son pays, la Pologne. Elle taraude Litvinoff, l'écrivain sombre et tourmenté par son passé. Et puis elle s'immisce en Alma, la jeune fille juive de 15 ans, moderne habitante de New-York.
Ces 3 personnes sont racontées tour à tour à travers 3 narrateurs, et leurs histoires s'imbriquent l'une dans l'autre grâce à la magie d'un roman : « L'histoire de l'amour », roman faussement naïf où la femme s'appelle Alma...

Vous l'aurez compris, l'histoire tisse un entrelacs de relations amoureuses, de liens parents-enfants, de désirs d'être reconnu, de volontés de vivre, tout simplement. La mort rôde, la mort, cette éternelle amie de la solitude... Mais l'amour sauve de tout. Ce roman, cette « histoire de l'amour », - écrite par ...qui, finalement ? – est un mystère, mais est aussi une fulgurance qui fera naitre les plus beaux écrits. Chacun des 3 personnages a un rendez-vous avec « l'histoire de l'amour », et cela fournit l'occasion aux 3 narrateurs d'écrire des passages où l'authenticité rime avec poésie et profondeur :
« Il apprit à vivre avec la vérité. Pas à l'accepter, mais à vivre en sa compagnie. C'était comme s'il vivait avec un éléphant. Sa chambre était minuscule et, chaque matin, il devait se glisser le long de la vérité simplement pour se rendre à la salle de bains. La nuit, quand il fermait les yeux, il la sentait planer au-dessus de lui. »

La subtilité du style, sa sobriété mêlée à la luxuriance, l'humour vif mélangé à la profonde mélancolie, tout cela révèle Nicole Krauss, une auteure remarquable, sensible et pleine de justesse, que je pourrais peindre tout entière par une de ses propres phrases : « (Sa façon d'écrire) suit le fil d'une intelligence naturelle, elle est entièrement ombragée, presque intuitivement, par des pauses, des suggestions, des ellipses, qui finissent par produire une sorte de pénombre dans laquelle le lecteur ou la lectrice peut projeter sa propre imagination. ».
C'est tout à fait de cela qu'il s'agit, et je vous recommande chaudement ce roman lumineux, difficile à résumer, mais finalement... « la plus ancienne émotion du monde est sans doute de se sentir ému ; mais la décrire – simplement la nommer – devait être comme essayer d'attraper l'invisible. »

Je laisse donc la place à l'ineffable, qui pousse la porte du silence.
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