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Critique de Skorpionnan


Lecture:

Chandler, un jeune homme, se retrouve pris aux piège. La CIA lui a fait prendre à son insu une énorme dose de LSD dans le cadre de ses expériences sur les super-agents. Il va alors développer de puissants pouvoirs psychiques et devenir la cible des différents services secrets (ça j'en suis à peu près certain).

Avis:

Non ce n'est pas le résumé de la naissance de Captain America et du serum du super-soldat. Même si ça y ressemble.

J'ai lu ce livre en deux parties:

Avant lecture : du super-héros, de la manipulation psychique, le complot kennedy, des espions, le scénariste de "Heroes" aux commandes, tout cela laissait présager un suspens haletant et hautement accaparant.

Première partie:

Après une entrée en matière banale jusqu'à l'ingestion de LSD (par le personnage du livre, je tiens à le préciser), on passe par le développement des pouvoirs de cette victime et sa chasse par différents services secrets. Je ne saurai trop dire quels furent mes sentiments à la lecture de ces chapitres correspondant à un lieu, une date (tiens il y avait donc un ordre?). Toute cette partie se passe sous l'emprise du LSD qui semble si volatile qu'il a même contaminé les autres personnages. Je me permets de vous donner un extrait pour vous faire part de ma perplexité ( le personnage BC n'est pas le drogué):

" La lumière bondit d'un côté à l'autre de la maison comme un poisson rouge sautant d'un aquarium à un autre ou une balle de tennis en feu rebondissant sur des raquettes, ou des barils d'huile en flammes lancés par deux trébuchets de part et d'autre des murailles d'une antique cité. Les métaphores semblaient bourgeonner toutes seules dans l'esprit de BC (comme le mot trébuchet qu'il n'avait jamais entendu). A chaque volée, la lueur semblait gagner de l'intensité - de l'insanité - jusqu'à ne plus sembler que des superpuissances balançant l'anéantissement nucléaire d'un continent à l'autre par dessus l'immensité de l'océan". p 114 , citation certifiée exacte, désolé.

Comme pour faire bonne mesure, on croise la CIA, le FBI, les services secrets Cubains, les cubains anti-castristes, les russes pro-soviétiques, les russes pro-CIA , la mafia, les politiciens proCIA-mafia-cubains, la CIA anti CIA ... cela crée un pagaille qui n'est même pas joyeuse. L'auteur dans sa grande mansuétude ne perd même pas le temps de nous expliquer le pourquoi ou le qui, confiant qu'il est en notre suprême intelligence. On a ainsi a surprise de voir un homme prisonnier de ses bourreaux, se retrouver la page suivante, on ne sait comment, libre et dans un .. corbillard, se promenant avec un autre personnage qui jusque là n'avait rien à voir avec ce pan de l'histoire. de toute évidence l'auteur a largement surestimé mon intelligence, mon ego en prend un sale coup.

Ajoutez à cela des figures de style du plus bel effet, allégeant la lecture comme une " voiture enjambant un parapet" (relecture trois fois pour comprendre si le personnage est descendu du taxi et continue ensuite à 110 km/h à zigzaguer sur l'autoroute à pied, ou si je lis par erreur un tome de "Transformers"). Des métaphores expliquées, histoire d'éclairer le parfait lecteur crétin et inculte. Des passages du coq à l'âne (ou plutôt de la coquecigrue à la Zyglute), des ellipses scénaristiques qui tendent furieusement vers les ... trous noirs.

On attend alors les personnages, dont on ne sait pas pour qui ils travaillent, dont on ne connaît pas toujours le nom, et en tous les cas pas le vrai nom, mais dont il reste les actes. Actes soumis à caution parce que retranscrits par des experts en manipulation, ou exécutés sous substances oh combien hallucinogènes, quand ce n'est pas sous l'emprise de l'homme aux super pouvoirs qui lui même ne les contrôle pas et ne saurait donc en aucun cas être en mesure de discerner la réalité. Bien sur, je simplifie, ce n'est qu'un résumé.

La psychologie, alors, la psychologie va-t-elle nous sauver, serait-ce une fable hirsute sur le questionnement du réel et la mise en abysse de la relativité des certitudes ? Eh bien non, parceque les motivations, on n'en parle pas, les sentiments, les remords, les haines, les amours, rien nada nichts nothing. Les personnages ne pensent pas, ils agissent.

Pause:

Là j'ai craqué : pause de 10 jours.
Je l'avoue j'ai du me tourner vers des lectures plus légères pour souffler un peu : "Observations sur le sentiment du beau et du sublime" de Emmanuel Kant, mais j'ai résisté à l'envie de relire La "critique de la raison pure" en intégrale, déjà que je vais rendre ma chronique en retard!

Seconde partie:

Il faut en finir! le parti pris est alors, "puisque je ne comprends pas tout, que rien ni personne n'est fiable dans ce livre, que l'auteur y cite "Le maître du haut Château" de Philip K. Dick, prenons le comme une fable et laissons nous porter. Peut-être une heureuse surprise, une uchronie bienvenue, une trouvaille éclatante va-t-elle le racheter à mes pauvres neurones scoubidouisés ?"
Il faut avouer que sous cette optique, la suite fut beaucoup moins pénible, et en tous les cas beaucoup moins chronophage.

Sinon la fin est vraiment bien : j'ai rarement été aussi ravi d'avoir fini, content d'avoir deviné la conclusion, et franchement conforté de ce "Tout ça pour ca ?".

Conclusion :

euh....une jolie couverture?

Ma note : 5/20.
Lien : http://www.atelierdantec.com..
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