L'empire du vampire

J'ai découvert Jay Kristoff avec Nevernight c'est avec le même plaisir que j'ai lu ce nouveau roman.
Avec son langage fleuri l'auteur nous emmène cette fois au milieu des vampires.
l'histoire se déroule sur 2 époques différentes qui sont alternées tout le long du récit rendant plus digeste les 900 pages de ce pavé.
L'univers est très riche, l'histoire prenante, les combats volants (voir même dégueu) bref on se régale.
Le thème de la religion est je trouve très bien abordé et amène à une vraie réflexion.
Bref j'ai apprécié cette lecture même si je trouve que 900 pages c'est trop !!!!! J'avoue que j'en avait un peu marre sur la fin ... Mais vivement la suite !

Apres avoir lu et adoré la trilogie Nevernight, obligé de lire l'empire du vampire, tout en ayant conscience que ca pourrait etre redondant et du coup j'avais attendu un peu et lu d'autres romans, afin d'être dans les meilleures conditions pour replonger dans l'univers de Jay Kristoff.

Le départ m'a laissé un peu de marbre puis petit à petit, je me suis accroché à notre nouveau "heros" car on y retrouve la patte de l'auteur. Une lecture facile, des rebondissements, des course poursuites, des combats épiques, on enchaine les pages...

Mais on y retrouve aussi beaucoup de similitudes avec Nevernight, c'est sûrement ce qui m'a fait accroché mais ça m'a aussi dit " oui déjà vu, un peu facile "

Attention spoiler

Passez votre chemin, si pas encore devoré:
- le tome 1 de l'empire du vampire
- les 3 tomes de Nevernight



Petite liste des similitudes :

On reprend depuis l'enfance du personnage.
Bon c'est normal!

Le héros a un don incroyable et mystérieux qui ne controle pas et va falloir trouver comment s'en servir et croiser des personnes qui ont le même.

Gabriel de León communique avec son épée, l'enténébrée avec son chat ombre.
C'est leurs meilleurs amis, ça permet des embrouilles et des moments comiques.

Tous les 2 sont des héros perturbés mais c'est ce qu'on adore :)

Tous les 2 ont été élevés par un homme qui n'est pas leur père sans le savoir. Et tous les 2 tiennent leurs pouvoirs de leur vrai père.

Tous les 2 ont perdu le lien avec leurs familles à l'adolescence. Plus ou moins arraché à leurs proches.

Tous les 2 commencent dans une école pour apprendre à se battre. Ils vont tomber amoureux à ce moment là.

Et ils finiront tous les 2 par y retourner plus tard pour tuer tous le monde.

L'enténébrée recherche son frère supposé mort et tombe sur lui alors qu'il est dans le camp opposé et finissent par bien s'entendre.
Gabriel tombe sur sa soeur, supposée morte, qui tente de le tuer puis de le sauver.

Il y en a sûrement d'autres...

Pour commencer, il faut savoir que je suis une grande fan de Jay Kristoff. Je partais donc avec de grandes attentes (bien malgré moi). Cette réécriture sombre de l'univers vampirique s'annonçait comme la rencontre entre « Entretien avec un Vampire » et « le Nom du Vent » avec un univers violent similaire à « Game of Thrones ».
 Pour vous résumer l'histoire, Gabriel de León, notre personnage principal est un saint d'argent. Membre d'une confrérie oeuvrant à la défense du royaume et de l'église, il a comme mission d'exterminer les créatures de la nuit. Une tâche qui se révèle de plus en plus difficile depuis la mort du jour, qui a offert la possibilité aux vampires d'étendre leur royaume.

Le livre s'ouvre sur Gabriel de Leon dans une cellule, aux mains de l'ennemi. Commence alors pour lui un long entretien dans lequel il doit livrer l'histoire de sa vie, et les secrets qu'il renferme. La chronologie est donc assez disparate. On oscille entre différentes périodes de la vie de Gabriel : enfant, jeune adulte et homme. On en apprend donc alternativement plus sur son passé, son apprentissage au sein de l'ordre d'argent et sa vie d'adulte. J'ai aimé suivre notre protagoniste tout au long des épreuves qui ont jalonné sa vie, même si certaines révélations ont perdu un peu de leur mystère de par cette temporalité particulière.


L'Empire du Vampire est un premier tome relativement épais, plus de 900 pages tout de même ! L'histoire est intéressante, l'écriture fluide, mais une impression de longueur, sans toutefois vraiment m'ennuyer m'a suivie une bonne partie de ma lecture. Il serait peut-être plus juste de mettre ça sur le compte de mon humeur car je ne suis pas certaine de pouvoir imputer au livre une réelle lenteur. Oui, Jay Kristoff prend le temps de construire son univers et de nous le présenter mais c'est aussi ce worldbuilding qui permet de bâtir les fondations de son livre. Alors si vous aimez les univers de fantasy fouillés et détaillés, qui vous livrent ses secrets peu à peu, ça vous plaira.
Dans cet univers, le mythe du vampire est complètement retravaillé. Les suceurs de sang mystérieux et plein d'attraction sont remplacés par des créatures cauchemardesques. Les vampires sont finalement représentés comme ils devraient l'être : monstrueux, dangereux et ignobles.



Concernant les personnages, je vais être tout à fait honnête, je n'ai pas toujours apprécié Gabriel et son caractère particulier. Alors oui, le personnage est construit ainsi… un antihéros ou plutôt un ancien héros maintenant déchu, désabusé et vulgaire. En apprenant à le connaitre, lui et son histoire, nous pouvons nous attacher au personnage. Malgré tout, je déplore l'excès de vulgarité, parfois non nécessaire, présent tout au long du livre. Certaines scènes en venaient à être dérangeantes, que ce soit à cause des blagues ou du langage grossier. Grossièreté ? ok mais à outrance, non merci. Honnêtement, j'en suis venue à être totalement coupée dans ma lecture pendant certains dialogues.
Mais revenons aux personnages ! J'ai tout de même apprécié Gabriel (disons simplement que certaines périodes de sa vie ont été plus difficile à lire que d'autres) et j'ai d'autant plus aimé Astrid. Les dialogues entre les deux m'ont arraché plus d'un sourire. Les protagonistes m'ont bien plu, travaillés et dotés d'une épaisseur psychologique, ils évoluent au fil de l'histoire. À un point tel que certaines révélations m'ont fait changer d'avis -que ce soit en bien et en mal- sur leur compte.

Jay Kristoff avec L'Empire du Vampire, signe ici une histoire originale et vraiment sombre (une histoire d'horreur sans aucun doute !) qui plaira pour ses personnages gris, son world building fouillé et son aventure qui promet encore beaucoup de rebondissements.

J'ai retrouvé la plume très addictive de l'auteur, que j'avais découvert avec Nevernight. J'ai eu la sensation de me retrouver dans un mélange du Sorceleur (pour le guerrier solitaire, dernier de son espèce) et d'Entretien avec un vampire (pour le côté "Je raconte mon histoire"). La construction du roman est très réussie : Gabriel va raconter toute sa vie à un ennemi, un vampire. On à envie de savoir comment il en est arrivé là. Personnellement, c'est une technique de narration que j'aime beaucoup.

Ce premier tome est malgré tout très introductif. Même si l'on a beaucoup de réponses, il reste encore pas mal de questions en suspens. L'auteur a posé les bases de l'univers, et nous a rendu Gabriel très attachant. Un peu comme dans Nevernight, je trouve qu'il y a malgré tout un petit creux vers le milieu du roman. Il y a également beaucoup de rebondissements, que je n'ai pas vu venir. Je me suis fait balader par l'auteur à plusieurs reprises (je dirai que c'est un peu sa marque de fabrique!).

Globalement une très chouette lecture, et j'espère que le tome 2 ne tardera pas à trop à sortir.

Gabriel de Léon, le dernier et le plus grand saint d'argent de l'empire, l'assassin du dernier roi des vampires, est prisonnier de la nouvelle impératrice vampire. Celle-ci le contraint à livrer ses mémoires depuis la mort du jour jusqu'au présent de la narration, par l'intermédiaire de son historien attitré.
Cette lecture a été extrêmement plaisante et divertissante. L'esthétique est sombre et horrifique comme je les aime, tout en étant relevée d'une pointe d'humour cynique, cinglant et d'héroïsme flirtant avec la monstruosité.
Ce jeu sur la frontière entre la damnation et la sanctification, le trivial et le sublime, la lumière et l'obscurité est admirablement approfondi et donne lieu à réflexion. L'écriture est très imagée et l'on n'a aucun mal à se plonger dans l'univers d'autant que plusieurs dessins ponctuent la lecture à l'occasion. D'habitude, je ne suis pas fan de la narration à la 1e personne. Mais ici, ce n'est qu'une mise en abyme dans une narration en réalité à la 3e personne et il faut dire que la manière de raconter de Gabriel a du caractère, influencée par sa manière de penser, son langage, etc.
Il est bien dommage cependant de noter quelques incohérences dans ce récit censé être oral. Les dialogues sans verbes de paroles, les entrées in medias res d'un chapitre à l'autre sans transition, les détails érotiques et certaines autres manières de raconter propres à l'écrit sont difficilement crédibles quand on raconte sa vie à voix haute à un inconnu.
D'autres petites incohérences et facilités scénaristiques ont un peu gâché ma lecture car le début m'avait fait forte impression :
- Les femmes n'ont absolument jamais leurs règles dans ce récit.
- Les voyageurs ont parfois si froid qu'ils sont au bord de l'inconscience mais ne semblent pas perdre l'usage de leurs membres ou subir d'autres blessures liées au froid.
- Les situations extrêmes sont souvent sauvées par un deus ex machina soudain et pas toujours expliqué, généralement un coup d'épée dans le dos au moment où l'ennemi doit porter le coup fatal.
Et d'autres qui me sont sorties de la mémoire mais que vous remarquerez peut-être.
Dans l'ensemble, vous l'aurez compris à ma note, ce sont des points de détails. L'auteur a un don de conteur qu'il faut lui reconnaître, la critique du christiannisme par l'intermédiaire d'une religion alternative très semblable est bien mise-en-scène quoique certains arguments reviennent plusieurs fois, si certains plot-twists peuvent être devinés, d'autres restent bien amenés, la psychologie des personnages est très approfondie (un peu déçue que l'intérêt amoureux du héros soit si peu exploité dans la deuxième moitié du roman malgré sa personnalité piquante), les descriptions sont magistrales et détaillées, les personnages s'éloignent des sentiers battus la plupart du temps.
Je préfère largement cette série à celle de Nevernight du même auteur et j'ai hâte de lire le tome 2.