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Critique de TheFunkyFreshLibrary


Reno a terminé ses études en Beaux-Arts- spécialité vidéo- dans une université du Nevada, et part pour New York sur sa moto Valera, une autre de ses passions.
A la fin des années 70, New-York palpite de son marché de l'art florissant, bercé par les effluves toujours palpables de la Factory, et les artistes conceptuels et minimalistes. Reno, assez ingénue pour rester candide tout en ayant une réelle ambition, est « choisie » par Sandro Valera, fils du richissime constructeur de motos italien, lui-même célèbre représentant du Minimal Art. En rupture avec sa famille qui a traversé sans encombre la seconde guerre mondiale, nous suivrons, en parallèle de l'histoire de Reno, le destin du patriarche Valera et de ses descendants, du futurisme italien aux Brigades Rouges.

Avis
C'est bel et bien un roman “d'apprentissage” que nous livre ici Rachel Kushner. Férue de moto et d'art, comme Reno, on se demande tout au long du livre quelle est la part d'inspiration autobiographique, l'enjeu qui aurait lancé son envie d'écrire ce roman. Quel dommage qu'elle n'est pas été plus présente dans les échanges pendant le Festival America!!! Je n'ai même pas pu la rencontrer…

Peu importe.

S'il est intéressant d'écrire une chronique “à chaud”, laisser passer un peu temps permet parfois de mieux rendre justice à l'auteur. Je suis sortie de ce livre en me disant, “beau projet dommage que ses relecteurs ne lui aient pas conseillé de couper un certain nombre de passages, bien trop bavards. Dommage que ses proches ne lui aient pas fait comprendre que certaines ficelles narratives soient si visibles qu'elles rendent fastidieux ce qu'elle voudrait passionnant”. Ce qui fait que j'ai abrégé par moi-même quelques chapitres. Pourtant, même si les logorrhées de quelques personnages ou le jeu stylistique des répétitions peuvent frôler la complaisance formelle, ces “défauts” d'un deuxième roman ont aussi un avantage: nous plonger dans un certain endroit de vide (par ces artistes contemporains amoureux de leur propre voix) et de disponibilité (par Reno, celle qui les écoute, ouverte à toutes les expériences). Encore indéterminée amoureusement et artistiquement, elle se promène, ainsi que ces petits derniers de contes de fée, réceptive à ce qui arrive et nous permet de suivre avec elle une galerie de personnages nuancés et attachants, le portrait d'une époque, somme toute. Dans tous les cas, elle grandit, et la vacuité qui semble caractériser ce moment de sa vie, la forme sans doute à tout jamais: discussion, trahison, déception, espoir, attente, doute… Un passage à l'âge adulte baigné par le doux regard de la jeune femme.
De plus, Rashel Kushner nous permet d'embrasser tout le 20è siècle, entre Italie et Etats-Unis, le début de l'art moderne et l'avènement de l'art contemporain. A lire sans aucun doute, fort des défauts et des qualités de l'ouvrage.
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