Une fois le contrat signé, il avait fallu recruter de la main d'oeuvre pour le chantier. Kolmonen et Sikari n'avaient pas prévu d'appliquer la législation finlandaise sur le temps de travail et le salaire minimum, sans parler des exigences des syndicats et de leurs représentants. Les munuments les plus remarquables de l'humanité ont toujours été construits par des ouvriers venus d'ailleurs - esclaves, immigrés ou peuples autochtones. Finnois, Indiens d'Amérique, chinois. Il ne s'agissait pas d'exploiter la main-d'oeuvre, mais de lui verser des salaires proportionnels à son niveau, et à sa situation d'origine. Pour six euros, un chômeur finlandais ne bouge de son canapé que pour aller faire son loto sportif. Un Estonien, pour le même prix, quitte sa famille, loge dans une caravane et travaille quatorze heures par jour.
On n'écrase pas la vie, on la contourne.
Les dictateurs n'utilisent pas les enfants à des seules fins de propagande, ils les aiment vraiment, car ils les distraient un peu de leur constante planification du mal
il avait le regard de son fils et des yeux de flambeur, du genre de ceux qui éveillent le désir des femmes mais annoncent des violences conjugales
Il y eut un instant de silence, du genre de celui pendant lequel un homme de sa trempe décide s'il vous met tout de suite son poing dans la figure ou s'il vaut mieux recourir à l'art socialement plus acceptable de l'humiliation verbale
« N’aies pas peur, je suis Vatanescu. Ton égal. Bon pour servir de nourriture aux tigres. » (p. 59)
« Qu’est-ce qu’un homme qui n’est pas capable d’offrir des chaussures à crampons à son fils ? » (p. 291)
Mais quand l'amour s'éclipse, le vide est vite comblé par la jalousie, la rancœur, la vengeance, les jérémiades et l'entêtement.
Un livre passionnant pour les fans du maître Arto. J'ai retrouvé une bonne demi douzaine des livres de Paasilinna. vrai clin d'œil à celui qui a démocratisé à l'international la littérature loufoque finlandaise et surtout lapone.
Lui comprenait la nature profonde de l'humour. Ce n'est pas le gag, mais le tragique. La vie est un drame dont chaque minute vous rapproche de la mort. Mieux vaut donc en rire.