FRÉMISSIN.
Monsieur… madame… j’ai bien l’honneur… Tiens ! personne ! Ah ! tant mieux ! ce que je redoutais le plus, c’était de rencontrer quelqu’un… Je frissonne à l’idée de me trouver en présence de ce père…qui sait que j’aime sa fille… Ah ! oui, je l’aime !… Depuis ce dîner où j’ai cassé un verre… je viens tous les jours à Chatou pour faire ma demande… J’arrive par le convoi de midi, je n’ose pas entrer, et je repars par celui d’une heure. Si cela devait continuer, je prendrais un abonnement au chemin de fer…
FRÉMISSIN,
Si son père nous surprenait dans cette position !… Il faut pourtant que je lui dise quelque chose…
j’ai l’air d’un idiot ! Mademoiselle Cécile !…
CÉCILE,
Monsieur Jules ?
FRÉMISSIN,
Il est bien blanc, votre sucre !…
CÉCILE.
Comme tous les sucres…
FRÉMISSIN,
Oh ! non, pas comme tous les sucres !
CÉCILE,
Qu’est-ce qu’il a donc ?
FRÉMISSIN,
J’ai été trop loin. Est-il de canne ou de betterave ?
CÉCILE.
Je ne sais pas… je n’en connais pas la différence.
FRÉMISSIN.
Oh ! elle est très grande… l’un est bien plus… tandis que l’autre… est récolté par les nègres…