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Critique de gill


Francis Lacassin avait, affectueusement, surnommé Gustave Lerouge "le Jules Verne des midinettes" et Jacques Spitz "le père égaré de la science-fiction".
C'est qu'ayant le sens de la formule, il avait aussi, malicieusement, pris l'habitude d'appeler "littérature illettrée" ce que d'aucuns nomment "la littérature populaire".
Ayant légué à la littérature de genre, au cinéma et à la bande-dessinée de nombreuses préfaces et quelques livres, j'aime à le surnommer "le bouquiniste particulier".
Car comme un bon vieux bouquiniste, Francis Lacassin était un "passeur", un de ces lecteurs passionnés qui offrait le conseil et l'analyse sans jamais perdre de vue le plaisir de la lecture.
Sans ses précieuses préfaces, que saurait-on de Gustave Lerouge, bibliophile discret, écrivain secret dont on a perdu presque toute l'oeuvre ?
Jacques London aurait-il retrouvé la place qui lui est due dans la littérature ?
Francis Lacassin aimait à se faire le "passager clandestin" de la lecture inattendue, de l'auteur oublié ou dédaigné, et du personnage mythique.
C'est qu'il se voulait être un lecteur particulier, et non un spécialiste.
Cette "mythologie du roman policier" n'est d'ailleurs pas une histoire du genre, mais bien plutôt un livre de tendance.
Francis Lacassin n'y a volontairement invité que certains auteurs et personnages.
Dans ce premier tome, paru en 1974 dans la collection 10/18, l'on rencontre le chevalier Dupin, Sherlock Holmes, Arsene Lupin, father Brown, le loup solitaire et Charlie Chan.
Il y a volontairement oublié Harry Dickson, Fantomas, Fu-Manchu et le docteur Cornélius qui appartiennent, selon lui, plus à la littérature fantastique ou au roman populaire qu'au roman policier.
Mais il aurait déplu à Arsène Lupin de n'être pas ici invité !
Ce livre, précieux, est éclairant.
C'est un essai, une analyse dont le but est d'offrir un éclairage à la lecture.
C'est agréable et érudit.
C'est entremêlé d'anecdotes et de détails.
Francis Lacassin fait preuve, comme à son d'habitude, d'une profonde connaissance du sujet abordé, mais aussi et surtout d'un art et d'une manière de l'aborder sans être ni prétentieux, ni lassant, ni redondant.
Dans l'art de la préface, n'est pas Francis Lacassin qui veut !
Il intéresse son petit monde, il fait sourire, il étonne.
Le saviez-vous ?
Sir Arthur Canan Doyle, venu jusqu'à Lyon y visiter le musée du crime dans le grenier du palais de justice, y reconnut sur un portrait Jules, son ancien chauffeur ...
Qui n'était autre que Jules Bonnot, le célèbre bandit anarchiste !
Étonnant, non !
Arsène Lupin avait un double de l'autre côté de la Manche.
"Le loup solitaire", un personnage imaginé en 1914 par Louis-Joseph Vance.
Quelle était la véritable personnalité de cette silhouette élégante ?
N'était-ce pas Lupin lui-même, qui aurait échappé le temps de quelques aventures à Maurice Leblanc ?
André Duchemin ou Paul Martin ?
Amateur d'art et chevalier des dames trop jolies pour qu'on les vole ou étrange voleur ?
Voilà le mystère ... dont presque tout sera dit dans ce premier tome de "Mythologie du roman policier" ...
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