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Critique de marina53


Jean et Marie se retrouvent seuls dans la maison de leur enfance. Des années après le décès de leur frère, puis leur père et, plus récemment, leur mère. Issus d'une illustre famille de paysans, frère et soeur sont célibataires et sans enfant. Aujourd'hui à la retraite, dans une demeure trop grande pour eux, ils vivent la plupart du temps reclus, ne sortant que rarement, ne côtoyant personne. En face habitent les Lavigne, une grande famille où grand-parents, parents et enfants vivent ensemble. Agrandissant la maison, en construisant une à côté. Les Lavigne ont réussi quand les Santoire, embourbés dans la tradition, ont dépéri. D'eux, il ne restera rien, une fois que Marie et Jean ne seront plus là. de sa fenêtre, cette dernière les observe souvent. Immobile devant tant de vie, de joie et de rires d'enfants...

Jean et Marie, deux taiseux qui vivent ensemble. Par habitude sûrement. Enracinés dans le passé. Enracinés dans une vie qu'ils ne semblent pas avoir choisie. Et tandis qu'en face, ça bouge, ça vit, ça s'agite, ça fleurit, ça fait fortune, chez eux, tout ternit, tout dépérit, tout s'attriste. Parce que frère et soeur savent qu'après eux, il n'y aura plus rien. À travers le regard de Marie, l'on regarde la vie autour, l'on se replonge dans le passé, dans les souvenirs, les bons et les moins bons. Marie-Hélène Lafon décrit, avec beaucoup d'intensité, la banalité de la vie de ces deux handicapés de la vie qui vivent la leur par procuration mais aussi encore sous le diktat de leur mère, pourtant décédée. Émouvantes et poignantes ces pensées de Marie, engoncée dans une vie étroite et inconfortable. Transparent, ce frère qui habite sous le même toit. Désespérant et triste, ce quotidien vide de tout. D'une grande justesse, sobre, économe, la plume de Marie-Hélène Lafon donne pourtant une grande profondeur à ce roman intimiste, presque figé dans un autre temps...
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