Justesse des phrases, un travail d'artisan, d'orfèvre même,
Marie-Hélène Lafon aime la langue, chaque mot est pesé, soupesé, elle a ce don de retranscrire les sensations, les odeurs. «
Les pays » transpire à chaque ligne ce savoir-faire. Son personnage Claire découvre un monde jusqu'alors inconnu, elle n'y adhère, elle s'en imprègne que petit à petit.
Mais la terre natale s'éloigne au profit de l'urbanisation, Claire s'en détache tout en gardant dans un coin du coeur, ces valeurs.
Loin du tumulte et des vaines joute verbales parisiennes, Lafon creuse un sillon, original, atypique. Il y a du
Raymond Depardon chez cette femme, sa manière de montrer cette fierté paysanne dur à la besogne, amoureux d'une terre encore préservée (pour combien de temps ?), et puis le choix des jeunes de connaitre autre chose, la ville et ces lumières, le savoir, les rencontres, l'envie d'une vie professionnelle moins dure (l'est-elle ?), autant de chemins que Lafon explore avec un talent et une grâce en tout point remarquable.
A déguster sans modération.