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Citations sur Rubiel e(s)t moi (48)

Elle ne m'a pas porté dans son ventre, mais à bout de bras.
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(...) je suis là, dans la cour de récréation, en train de regarder ce petit monde de demain s'agiter, courir, quand je le remarque, assis sur la murette, immobile et silencieux. (...)

(Pourquoi cet air si sérieux ?)

C'est perturbant un enfant qui ne bouge pas. Puis soudain, il se tourne vers moi, penche légèrement la tête et sa petite voix résonne dans mes oreilles.

(En fait, je me posais une question : pourquoi je n'ai pas le droit de jouer avec les poupées de ma sœur ? Pourquoi je n'ai pas le droit de porter une robe à l'école alors que ma sœur a le droit de porter un pantalon ?)

(...)

Je reste muet. Comment lui expliquer que cette société ne voit la vie qu'en rose et en bleu, que cette société n'accepte socialement que deux genres (...).
Je ne dis rien, j'ai simplement envie de le serrer contre moi, de lui faire un gros câlin, de lui donner toute ma force pour les années futures, afin qu'il ne baisse jamais les bras.
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C'était donc cela sa destinée. S'attacher, créer des liens et les voir se rompre brutalement par la violence des autres ? Voir chaque personne qu'il aimait disparaître de sa vie ou mourir ? Il se releva en hurlant.

(Oh Abulieto mio ! Pourquoi toi, pourquoi nous ? Pourquoi ma vie ressemble tant à une tragédie grecque, à une pièce de Shakespeare ? Suis-je maudit depuis ma naissance ? PUTA MADRE ! POURQUOI ? (...))
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J'ai ramassé une feuille blanche, une banale et vierge feuille de brouillon, et l'évidence me frappe de plein fouet. Je vais écrire. Faire couler l'encre plutôt que mon sang. Décorer cette feuille de mes tripes plutôt que décorer le trottoir de ma cervelle. Je vais écrire. Ecrire ou mourir. Alors, toute la nuit j'écris. Je noircis la feuille, puis une autre et une autre et encore une autre, j'écris à ne plus sentir ma main, j'écris en longs jets brûlants, avec mes larmes, avec ma haine, avec cet amour qu'on refuse que je donne, j'écris comme je fais l'amour, passionnément, maladroitement, avec fièvre, avec douleur, avec cette urgence au fond du ventre et la peur de ne jamais être à ma place. J'écris pour ne pas mourir, j'écris pour ne pas hurler en pleine nuit et réveiller le monde entier. Voilà, c'est ça, écrire ou mourir.
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Peu à peu, je me mets à haïr ce passé que je ne connais pas. que je ne connais plus. Auquel je refuse de penser. J'ai quinze ans, ecartelé entre deux cultures, deux monde opposés, une double identité qui ne me ressemble pas. A cet âge-là, les adolescents ont souvent le cul entre deux chaises, moi je l'ai entre deux continents. Au milieu, se trouve l'océan.
Alors forcément, arrive un moment où tu coules.
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Je ne me rappelle pas le goût du sein d'une mère, je ne garde en bouche que l'amertume d'une enfance brisée.
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Je dois soigner mes plaies avant de me plaire, avant de plaire à quelqu'un.
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Si je devais me souvenir d'une chose, d'une seule chose, ce serait de la vision des murs gris de l'Orphelinat du Bienestar de Medellín et des portes qui claquaient lorsque nous courions dans les couloirs, du bruit sourd de mes pieds nus sur le parquet de bois délavé et poussiéreux. Oui, d'aussi loin que je me souvienne, la couleur n'existait pas.
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Lui aussi aurait aimé se blottir dans les bras d'une mère, lui aussi aurait aimé être bercé par la voix tendre et grave d'un père. Mais ce n'était pas lui qui avait été désigné pour vivre tout cela. Non, ce n'était pas lui. Il se sentait trahi par le Monde entier.
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(Je sens beaucoup de violence en vous, Vincent.)

Elle sent de la violence en moi, et moi je ressens de la haine envers le monde entier. J'ai envie de lui répondre mais je me contente de fixer le plafond, le monologue se fait dans ma tête. Mes mots, mes pensées s'entrechoquent, s'entretuent.

J'ai quinze ans et je suis totalement perdu. Je ne sais pas qui je suis.
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