Une bouteille à la mer

Le vieux pêcheur n'habite pas très loin de la plage, et quand il y a tempête, il entend la mer se déchaîner depuis son lit.
Sa maisonnette est coincée entre deux belles bâtisses : 'Des bâtisses toujours fermées de touristes qui n'ont jamais le temps d'y venir. Quelle misère ! Ils ne profitent jamais de rien, ces gens-là, et ils prennent toute la place.' Il y en a même un qui a voulu lui acheter sa maison l'autre jour, ça l'a bien fait rigoler.
(p. 13)

Les scientifiques, eux aussi, lancent des bouteilles - biodégradables - à la mer. Ils introduisent un message spécial dans chacune d'elles et en jettent plusieurs à la fois depuis leur bateau, pour suivre leurs différentes trajectoires.
Quand ils retrouvent la trace des bouteilles, ils peuvent alors savoir quels courants marins les ont portées et étudier l'évolution des courants. Cela leur donne des indications sur les changements possibles de climat.
Par exemple, si les courants chauds se déplacent vers le pôle Nord, on peut prévoir une fonte des glaces plus rapide à cet endroit du globe.
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Dans l'Antiquité, un philosophe du nom de Théophraste aurait jeté le tout premier récipient flottant à la mer. Il voulait démontrer que les eaux de l'actuel océan Atlantique avaient formé la mer aujourd'hui appelée Méditerranée. Le principe a permis de dessiner les premières cartes des courants marins. Avant un voyage, on pouvait ainsi définir le trajet le plus court, en fonction des courants qui mèneraient les bateaux plus rapidement et plus sûrement à bon port.
(p. 40-41)

" Quel idiot, marmonne-t-il dans sa barbe, tout ça pour un gamin qui me fera sauver tous les poissons en lançant son hameçon n'importe où ! "
Mais au fond, il est bien content. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas occupé de quelqu'un.

Le vieux pêcheur le regarde, abasourdi. Il avait oublié comme c’est facile à rendre heureux, un enfant.

Il ne devrait pas être à l’école ? S’il croit que je l’ai pas vu balancer quelque chose à la mer, tous les mêmes, le mal au ventre, aucun respect pour la nature, aucun respect pour rien, pauvre planète, tiens. C’est-y pas malheureux ?