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Critique de boudicca


Prolifique auteur d'imaginaire aussi bien à destination des adultes que des adolescents, Christophe Lambert a toujours le don pour trouver des idées originales. Ça peut être Tolkien croisant des elfes dans les forêts birmanes durant la Seconde Guerre mondiale (« Le commando des immortels »). Ou bien les divinités de la Grèce antique transportées dans les années 1950 et reconverties en directeurs/directrices de casino (« Vegas Mytho »). Ou encore l'invasion de l'Angleterre par les Zoulous à la fin du XIXe (« Zoulou kingdom »). L'intrigue de « Si longue soit la nuit » est un peu plus classique, puisqu'elle consiste à réunir cinq élèves dans un lycée désert et fermé à double tour pour une soirée de cauchemars. Un scénario dont on a l'habitude dans la littérature jeunesse, public cible de ce roman qui reprend tous les codes du récit horrifique pour ados. le profil des personnages, par exemple, est stéréotypé au possible : la surdouée, la pin-up populaire et frivole, le garçon discret et futé, le geek que personne ne remarque et le rebelle qui accumule les bêtises et dont la situation familiale est compliquée. Même si l'auteur tentera de nuancer un peu le profil de chacun, les personnages resteront dans l'ensemble fidèles au cliché qu'ils incarnent. Tous ont quelque chose à cacher, un souvenir qu'ils ont refoulé, une mauvaise action dont ils ne sont pas fiers, et cette soirée d'horreur va être l'occasion de plonger dans leur passé afin d'exorciser ces fantômes.

Le roman alterne entre le point de vue des uns ou des autres qui se chargent donc tour à tour de la narration, ce qui rend le récit plus dynamique. Cela permet également d'aborder un certain nombre de sujets propres à l'adolescence : le harcèlement, la maltraitance parentale, le deuil, la diffusion de photos sur les réseaux-sociaux, les agressions sexuelles… L'ambiance est elle aussi conforme à ce que l'on trouve dans la plupart des romans qui cherchent à effrayer un peu les ados. Un lieu familier devenu effrayant, une bête qui rode dans le noir, les éléments qui se déchaînent, la panique qui menace de submerger tour à tour chacun des membres du groupe… : tous les éléments sont là. L'auteur a également inséré quelques références à des classiques de la littérature qui donneront peut-être envie au jeune lecture de se pencher sur les écrits de King, Lovecraft ou même Shakespeare. le début est franchement bateau, mais l'auteur parvient peu à peu à faire monter la tension. La plupart des rebondissements sont toutefois prévisibles, et l'explication finale un peu trop abrupte et simpliste, ce qui ne dérangera cela dit pas forcément un jeune lecteur qui n'aurait encore que peu d'expérience littéraire. le surnaturel, lui, est finalement relativement peu présent, l'essentiel de l'intrigue reposant sur les révélations des cinq protagonistes et leur cheminement personnel qui prennent vite le pas sur les éventuelles menaces les attendant dans ce lycée déserté de ses occupants.

« Si longue soit la nuit » est un thriller fantastique destiné à un public d'adolescents qui apprécieront sûrement de voir aborder des problématiques propres à leur âge tout en frissonnant en découvrant ce que cette étrange nuit réservera aux protagonistes. On peut cependant regretter que ces derniers soient aussi stéréotypés, et que le récit livre finalement assez peu de surprises. Idéal pour la fin de collège/début de lycée.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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