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Critique de Dionysos89


À l'occasion de la rentrée littéraire 2015, les éditions ActuSF rééditent en poche, dans la collection Hélios des Indés de l'Imaginaire, le tout premier roman de John Lang, alias Pen of Chaos, le créateur de la saga du Donjon de Naheulbeuk, d'abord publié chez Rivière Blanche.

En premier lieu, et même si cela peut paraître évident au vu de la quatrième de couverture, ne vous attendez pas à de l'humour délirant, déconnant et décapant, non ! Ici, nous sommes dans le dark fantasy, bien dark, voire parfois bien gore ! En chemin, vous trouverez facilement des corps mutilés, des chevauchements acrobatiques d'êtres soumis et des visions d'horreur dans votre sommeil. John Lang ne mise pas sur de la gaudriole pour ferrer son lectorat ! Il quitte d'ailleurs de même les univers médiévaux-fantastiques et opte pour un cadre tout à fait contemporain. Nous suivons ainsi Uther, humble professeur d'informatique, encore très jeune dans sa tête et toujours prêt à donner un coup de main. Un concours de circonstances plus tard, il va se retrouver face à un démon réincarné via un simple ordinateur et embrigadé par une société secrète de lutte anti-sorcellerie. L'auteur nous propose alors une bonne quête du Bien contre le Mal dans le monde actuel, avec une petite poignée de personnages très impliqués. Lubricité, violence et cauchemars sont au programme !
Prévenons d'ores et déjà le lectorat qui serait déjà à l'affût qu'il ne faudra pas s'étonner, au vu du thème choisi (les méandres de l'informatique), que le récit recèle des éléments que nous trouverons désormais datés, c'est évident. 2006, ce n'est pourtant pas si loin, mais en termes d'informatique, ça fait déjà un bail, reconnaissons-le. Petit bémol quand même, nous découvrons l'histoire des principaux personnages relativement tard, puisque nous nous sommes un peu passés de scènes d'exposition. Pour le reste, John Lang nous offre un style relativement simple certes, mais son roman se lit avec une bonne fluidité. Qui plus est, malgré ce qui pourrait apparaître comme du vu et revu (démons, sorciers et quête), les poncifs du genre ne sont pas battus et rebattus ici. Enfin, on pourrait facilement se demander « pourquoi le Bouclier obscur alors qu'il est associé à une épée tout aussi, voire davantage, puissante ? », je pense que la réponse est simple : nous restons attachés à notre personnage principal et la justification vient toute seule à l'heure du combat final, toujours épique et violent comme on s'y attend après 300 pages de cet acabit intéressant.
Pour faire un petit point éditorial, le Bouclier obscur est une réédition en poche de la version sortie en 2006 chez Rivière Blanche. Nous sommes là dans la collection Hélios des Indés de l'Imaginaire. Comme toujours nous lorgnons sur des trames monochromes, et ici le duo bleu-noir attire directement l'oeil, mais on a perdu la traditionnelle initiale de l'auteur en surbrillance ; Mikhaïl Borulko se charge de la couverture en elle-même et si ce n'est pas épatant, nous sommes totalement dans le sujet et le lecteur saura à quoi s'attendre.

Le Bouclier obscur se lit donc à une vitesse folle, sans gêne ni blocage ; même s'il ne sera pas mémorable pour tous, ce premier roman de John Lang marquera quand même par son style très noir, voire gore, et nous laisse surtout sur une pointe d'attente envers les personnages qui demeurent encore sains au dénouement, au point qu'on attendrait une suite sans problème.

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