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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le seul livre que j'ai coché lors de la dernière opération Masse Critique de Babelio.
Arrivée en fin de journée, il était encore dans la liste, et le titre m'a plu. Et c'est tout. (Oui, depuis quelques temps, j'ai une certaine attirance pour les surprises, que jusqu'à il y a peu je détestais... muarf !).
Bref, merci à Babelio et aux éditions Acte Sud !

Bon, ce livre tombe pas mal dans mes "préoccupations du moment", pour tout dire... Je suis en plein cheminement et il me rejoint sur ce plan.
Mais en fait, cela ne va pas beaucoup plus loin. Je suis assez mitigée au final.

Le fond, le sujet du roman me plait, forcément. Mais très franchement, j'ai eu du mal avec le style, et les choix narratifs de l'auteur. Cela ne regarde que moi, bien sûr, mais je vais m'expliquer.
En fait de poésie, seuls quelques tous petits passages sont réellement "inspirés" à mon sens (notamment les deux premières pages, magnifiques). Quasiment tout le reste est beaucoup, mais alors BEAUCOUP trop intellectualisé à mon goût.
Il y a trop de passages didactiques qui se veulent "instructifs", le ton est tellement professoral que ça en devient indigeste. Sur la musique, sur les oiseaux, le jardinage, et je sais plus, mais il y en a trop...

Après l'envolée lyrique des premières pages, on redescend sur terre. Et quelle redescente. Lazare a une révélation. Nous ne vivons dans le monde, mais dans l'Immonde (c'est plutôt bien trouvé, ça). Mais que c'est long !
De mon côté, j'ai dépassé ce stade du constat sur "l'Immonde", et il est trop long, trop répétitif, à mon goût. Jusqu'à la page 184, je me suis ennuyée.
Ensuite, à partir de la "conversion" de Denis, mon intérêt s'est trouvé réveillé.

Mais ma progression dans le livre a quand même été compliquée. On comprend bien que Lazare a besoin des autres pour se trouver. Mais tout se situe au niveau de la pensée, et du mental, dans ce bouquin. Même si par moments fugaces ça parle de ressentis.
Ces autres qui entrent dans sa vie sont tous de magnifiques "parleurs". Ah ça oui c'est bien dit. Il n'y en a pas un qui soit quelqu'un de simple au sens "pas forcément intelligent". Même les taiseux, quand ils parlent, sont d'une intelligence et d'une précision surnaturelle.
Même le rapport à la nature, avec Xavier, devient un exercice de style sur le pourquoi du comment de cette relation à la nature. On dirait que pour l'auteur, avoir un cheminement spirituel est infaisable si on n'est pas un dictionnaire ambulant. Connaître tous les noms des oiseaux et leurs chants, connaître la musique classique et les compositeurs, connaitre les noms de plantes, des arbres, des animaux.
La seule chose qu'il admette ne pas connaître, c'est la bible.

Mais, le souci, c'est que tout ce dont il parle n'a rien à voir avec ça !!! J'irais même jusqu'à dire qu'on s'en fout royalement ! le cheminement spirituel n'a rien à voir avec la connaissance intellectuelle et mentale. Cela peut servir mais est non nécessaire.

Et quand il admet ne pas connaître la bible, c'est pour mieux faire passer son prosélytisme. Car on ne peut nier que ce livre fait du prosélytisme pour "la tradition", le culte traditionnel catholique, essentiellement.
Du coup, je comprends ceux qui le trouvent "trop catho", c'est en effet l'impression qu'il donne, dire le contraire est une aberration. Et j'en suis désolée, mais RARES sont les prêtres qui donnent au culte la profondeur que Lazare trouve dans la messe et la communion A CHAQUE FOIS qu'il fout les pieds dans une église. ça, c'est du pipeau, car rares sont les prêtres qui ont réellement vécu un véritable parcours et cheminement spirituel, leur vécu reste au niveau des études théologiques et de l'intellect, pour une grande majorité d'entre eux. Il y a loin de la croyance à la foi, et peu ont la foi...

Enfin, j'ai un problème avec la progression du héros. Car tout cela est extrêmement rapide, et linéaire, en plus. Il a une révélation de l'Immonde, il a plusieurs maîtres successifs, et paf, c'est l'illumination, il voit tout en rose. Ben désolée, mais c'est pas aussi facile...

En conclusion, ce qui m'aura le plus manqué dans ce livre, c'est l'émotion. C'est trop mental, trop clinique, tout ça. J'ai pas vraiment ressenti d'émotions, je ne suis pas arrivée à me mettre à la place du héros. Qui parmi nous est aussi bien entouré, a autant d'amis éveillés ? Vous ? Ben vous avez de la chance, moi j'en ai...
Un. Ce qui est déjà pas mal, je vous l'accorde !

3, en tout, si je compte mes deux amies proches qui acceptent d'écouter mes délires avec indulgence, lol.

Bref, c'est carrément surréaliste, un parcours aussi brodé de facilité, en ce bas monde. le mien en tous les cas ne l'est pas, facile. Et justement, le trop intello, ça me gonfle.
En quelques mots, je préfère quelqu'un qui va me parler de son ressenti et de son émotion face à un ciel étoilé ou une belle musique, plutôt que quelqu'un qui va me citer par coeur les étoiles et les constellations ou savoir le nom du morceau et son auteur... J'ai pas besoin de ça... L'intelligence "du savoir" extérieur ne m'impressionne pas, il suffit d'une bonne mémoire et d'un minimum de capacité réflexive pour "savoir". L'intelligence du coeur, elle, me bouleverse davantage.
Et ça fait toute la différence entre l'auteur de ce livre, et moi... Je pense même que c'est le message qu'il voulait faire passer, mais qu'en ce qui me concerne, il n'est pas passé, parce qu'il a trop voulu étaler une culture inutile pour ce propos...

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J'ai accompagné Lazare gaiement jusqu'aux trois quarts d'un livre singulier, pétri d'une langue désuète, vieille France, truffée d'énumérations, égrenées comme une litanie.
Ce monde tellement beau, le professeur d'histoire le cherche au lendemain d'une rupture amoureuse, période d'entrée en résistance contre une société fort peu spirituelle, baptisée L'Immonde. Lazare doute, cherche, écoute, parle peu, sinon embarqué dans des tirades socio-religieuses.
Donc, sa compagnie me plaît, puis je perds mon copain d'infortune (très érudit), lorsqu' à la campagne, il découvre l'écologie en temps réel et décide de ne plus jamais être indifférent. L'écriture vire à la répétition; le style vieillot perd son charme, on a envie que cela bouge.
Certes, le mouvement est intérieur, trop peu visible néanmoins pour le lecteur lassé d'attendre que Lazare passe de l'observation passive à l'engagement actif, qu'il cesse de penser pour dire ce qu'il veut, ce qu'il veut vivre.
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mon opinion sur ce livre a beaucoup varié; j'avais d'abord (mauvaise idée) publié une critique très favorable avant de l'avoir terminé. Aprés achèvement de ma lecture, mon opinion s'était modifiée en fonction de mes covictions de l'époque, et qu(y avais substitué une commentaire relativement féroce; ensuite ma sensibilité religieuse a évolué (ce la arrive quand on est en recherche) et j'ai réévalué le livre; d'où cette nouvelle critique qui remplace les précédentes. Peut-être devrais je relire? Gare à la quatrième critique!
Le livre est la récit des deux épiphanies successives que vit le narrateur.
La première est la révélation de ce qu'il appelle l'Immonde, et qu'il connaissait, bien sûr, déjà sans l'avoir nommé, puisque c'est le monde où nous vivons, notre Brave New World libéral et mondialisé, matérialiste, désacralisé, où il ne s'était jamais senti l'aise
. Je me rallie pleinement à ce qu'il en dit beaucoup mieux que je ne saurais le faire, et à quoi je n'ai ni à ajouter ni à retrancher.
C'est cette partie du livre que je préfère.
Cela le conduit au désespoir.
La deuxième épiphanie, c'est son Chemin de Damas personnel, la rencontre de Dieu, du Dieu de la Bible, solution et principe universel. C'est un privilège dont j'aimerais bien bénéficier.
Je suis de culture catholique, j'ai été élevé dans cette religion, je l'ai pratiqué un certain temps tout en souhaitant croire, me disant comme Pascal :: Faîtes les gestes de la foi, ét vous croirez". Efficacité moyenne hélas. Mais j'essaie à nouveau. Et Je fais aussi partie de ces catholiques honnis par l'auteur qui voient d'abord dans le catholicisme une part de leur identité culturelle, presque charnelle, sans parler de la beauté des édifices et des rites, et qui mériteraient un peu plus de charité de la part de l'auteur, dont la position élitiste m'insupporte . le Christ était aussi venu pour les Gentils.
L'auteur trouve peut-être Pascal encore bien bon avec nous ! Il me permet encore de rechercher la foi de la seule manière qui me soit ouverte, rt peut-être de la trouver.
Mais pas du tout, me dit Lapaque. Ça ne marchera pas si vous n'avez pas la grâce, si vous la voulez, priez pour l'avoir
Ça, cher Monsieur Lapaque, ce n'est pas du catholicisme mais du calvinisme, il faudrait réviser un peu votre théologie.
Même si Pascal, janséniste, est donc un crypto-calviniste; moi, je suis franchement du côté du Père Molina, S.J.
En tout cas Lapaque n'est pas très encourageant pour celui qui vacille sur la bordure de l'agnosticisme.
Mais le narrateur trouve tout ce qu'il lui faut grâce à...tant pis, soyons francs: une belle bande d'allumes.
Alors j'admets très bien qu'il y a des gens qui fonctionnent comme ça. Mais ce chemin ne m'est pas ouvert
Et mon Dieu ne saurait être celui d'Abraham et de l'Ancien testament, auquel je ne sauais adhérer en bloc, pour des raisons trop longues à expliquer ici.
Et certains propos et certaines idées me choquent ou me heurte
Ainsi le narrateur ressemble un peu trop au Des Esseintes de Huysmans dans "Là-Bas" et les croyants qui l'accompagnent dans son cheminement semblent eux aussi échappés de ce livre, et me semblent un peu trop parfaits, ou un trop allumés.
Et dans ce livre, on aime un peu trop le Moyen-Age qui fait aujourd'hui l'objet de réhabilitations excessives.
Sur un autre plan, je ne supporterai jamais cette éternelle et vaine tentative de justifier le mal par la liberté! La liberté peut justifier le mal agi, celui du bourreau, mais pas le mal subi, celui de la victime, dont on fait bon marché de la liberté. Et pas plus le mal impersonnel, celui de la maladie ou de l'accident. Alors? Alors c'est un mystère et il faut renoncer à l'expliquer, et surtout à le justifier en ce monde.
Ou encore, lors de la mort de Saint-Roy, ce personnage christique au nom transparent ( on peine d'ailleurs à voir ce qu'il a de si remarquable), cette affirmation que sa mort dans un accident de la route n'est pas absurde puisque sa vie ne l'a pas été. C'est un sophisme évident, et Il implique la proposition Implicite selon laquelle la mort fait partie de la vie, alors qu'elle en est l'opposé et la négation de la vie, que cela me rappelle le "Viva la muerte" du général franquiste Milan ASTRAY, et ce qu'Unanumo lui a répondu. le Christ n'a jamsi loué ou justifié la mort, au contraire puisqu'il a promis la vie.
Curieusement, on trouve dans la partie "bretonne" du roman, notamment dans le chapitre "il n'y a pas de mauvaise herbe" une exaltation quasi-dyonisiaque de la nature. Là c'est assez beau, même si les frères bretons le sont un peu trop.
On voit mal cependant comment cette vision peut se concilier avec le culte du Dieu Jaloux de l'Ancien Testament, qui a au surplus institué l'homme maître et possesseur de la nature, (ce qui est une conception qui se défend et a le mérite d'être au rebours de celles des animalistes (que je me suis payé s par ailleurs et dont les conceptions répugnantes rejoignent les projets tout aussi répugnants des trans -humanistes,,) )mais est difficilement compatible avec les idées sur la nature exprimées ici , auxquelles d'ailleurs, n'étant pas à une contradiction près, je ne suis pas loin d'adhérer.
Côté qualités, c'est bien écrit et d'un intérêt soutenu. Et les écrivains qui osent encore défendre le catholicisme ne sont pas si nombreux.
En me relisant, je m'aperçois que, sur le fonds, j'ai surtout étoffé par ma chronique, et ne l'ai modifié qu'en adoptant un point de vue plus proche de la foi, mais ne suis guère plus aimable pour l'auteur.
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J'ai beaucoup aimé le début en lisant d'une traite les cent premières pages.
J'ai trouvé le reste moins entraînant, et certains personnages, notamment le père de Lazare et sa belle-soeur un peu caricaturaux.
Autrement, j'ai beaucoup aimé les thèmes explorés (la nature, la spiritualité, les rapports familiaux).
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