- Qu'est-ce qui se passe? demanda-t-elle, impatiente d'en finir.
Il frotta sa main sur sa nuque comme embarrassé.
- Écoutez, je pense qu'on a commencé sur de mauvaises bases. Je ne voudrais pas que vous ayez de moi une mauvaise impression.
- C'est déjà le cas, ne put-elle se retenir de dire.
Xénès grimaça.
Il resta sur le seuil contemplant ce merveilleux tableau. Sa femme était si heureuse. Ses beaux yeux violets étaient lumineux, dynamiques, en accord avec son caractère fort et pétulant. Son sourire éclairait son visage poupin.
Je suis le roi et je le resterai. Même si pour cela je dois me débarrasser de mon propre sang!
- Ma belle, si ma haine m'a maintenu en vie tout ce temps, ton amour me rendra immortel.
- Prétentieux, lança-t-elle.
- Amoureux je dirai, contra-t-il.
Un koshi se posa sur la branche d’un appala géant et joua dans ses plumes d’un bleu royal. Cet oiseau de grande taille n’était pas très apprécié dans la contrée. Les anciens racontaient qu’entendre son cri était signe de malheur à venir.
Mon souhait le plus cher était d’assister à ton accouchement, serrer notre enfant dans mes bras et de voir grandir nos filles à tes côtés. Je sais au fond de moi que tu as raison, tu as toujours eu raison. Ce sera une fille n’est-ce pas ? Mais peu importe. Fille ou garçon je désire juste qu’il soit en santé et en sécurité.
J'ai eu du mal à accrocher au début, avec la multitude de personnages, leurs noms étranges ainsi que le fait que l'histoire ne se passe pas sur notre monde. Mais au bout d'un moment, on s'accroche à certains personnages et on se laisse emporter par l'histoire qui est vraiment superbe.
Soudain, les cris dans sa tête se firent plus intenses au point d'en avoir mal au crâne. Oui c'était ça. Elle devait sortir de sa prison afin de les retrouver ou elle ne les reverrait plus jamais. Méthodiquement, elle essuya la dague sur son vêtement, laissant des traces sombres sur le devant. Elle ne s'en soucia pas, pas plus que du corps à ses pieds. Obnubilée par ses pleurs, elle quitta sa prison, hagarde, ne s'étonnant pas de l'absence de garde ou de l'heure qu'il était. Sa raison telle qu'elle l'avait habitée jadis n'existait plus. Il n'était pas certain qu'elle en fût encore dotée. Elle s'éloigna de l'horreur de la réalité, préférant refouler.
Qu'elle le veuille ou non, sa mère allait écouter, car ce qu'elle venait d'apprendre était d'une grande
importance. Ça pourrait changer leur vie. Elles étaient en danger et quelque chose lui disait que sa mère
était au courant depuis toujours.
A ces mots, Abalone se tut. Elle se devait de respecter les vœux du défunt qui, à travers ce bijou, avait voulu lui témoigner son amour.