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Citations sur Le pari de la décroissance (9)

"Notre PIB (...) déclarait Robert Kennedy comprend aussi la pollution de l'air, la publicité pour les cigarettes et les courses des ambulances qui ramassent les blessés sur les routes. Il comprend la destruction de nos forêts et la destruction de la nature. Il comprend le napalm et le coût du stockage des déchets radioactifs. En revanche, le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instuction, de la gaieté de leurs jeux, de la beauté de notre poésie ou de la solidité de nos mariages. Il ne prend pas en considération notre courage, notre intégrité, notre intelligence, notre sagesse. Il mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue". cité par Derek Rasmussen
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On sait que le simple ralentissement de la croissance plonge nos sociétés dans le désarroi en raison du chômage et de l'abandon des programmes sociaux, culturels et environnementaux qui assurent un minimum de qualité de vie. On peut imaginer quelle catastrophe représenterait un taux de croissance négatif ! De même qu'il 'y a rien de pire qu'une société travailliste sans travail, il n'y a rien de pire qu'une socéité de croissance sans croissance. C'est ce qui condamne la gauche institutionnelle, faute d'oser la décolonisation de l'imaginaire, au social-libéralisme. La décroissance n'est donc envisageable que dans une société de décroissance. Le projet de la décroissance est un projet politique, consistant dans la construction, au Nord comme au Sud, de sociétés conviviales autonomes et économes. Au niveau théorique, le mot d'"a-croissance" serait plus approprié, indiquant un abandon du culte irrationnel et quasi religieux de la croissance pour la croissance.
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Certes notre nourriture, grâce au productivisme de l'agriculture incorpore cent fois moins de travail direct que celle de nos grands-parents, et nos précieuses automobiles vingt fois moins que celles de nos parents, mais un bilan complet intégrant la totalité des coûts du système agro-alimentaire ou du système automobile ferait apparaître des résultats moins reluisants. La prise en compte pour l'agro-alimentaire de la multiplication des emplois annexes (conseil, recherche, conservation-transformation, agrochimie, agrobiologie, etc.) réduirait considérablement la fameuse productivité. Il y a cinquante ans les agriculteurs recevaient 45 à 60% de ce que les consommateurs dépensaient pour leur nourriture; aujourd'hui, ils ne touchent que 18% en France, 7% au Royaume-Uni et même 3,5% aux Etats-Unis. La différence finances les activités annexes. Résultat : le consommateur ne note pas une baisse absolue du prix des produits alimentaires, en revanche la qualité laisse beaucoup à désirer. Par ailleurs l'intégration des dommages collatéraux (prélèvements d'eau, pollution des nappes phréatiques, pollution des fleuves et des océans, vache folle, fièvre porcine et autres pandémies) amènerait sans doute à conclure à une contre-productivité...
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Réduire est un impératif évidemment lié à la réévaluation et à la relocalisation. Le changement d'attitude dans la façon d'affronter la maladie, la vieillesse et la mort aura un impact énorme sur notre consommation médicale et pharmaceutique. L'acharnement thérapeutique est un symptôme de l'excès actuel. Nos préjugés en ce qui concerne le pur et l'impur, le propre et le sale, le sain et le malsain, renforcés par le conditionnement du système, déterminent notre comportement face aux déchets et s'opposent souvent à la réutilisation, à la récupération et au recyclage.
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En toute rigueur, il conviendrait de parler d' "a-croissance" comme on parle d' "a-théisme", plutôt que de "dé-croissance". C'est d'ailleurs très précisément de l'abandon d'une foi ou d'une religion qu'il s'agit : celle de l'économie, de la croissance, du progrès et développement.
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"Ce chemin est évidemment en général progressif, et ne va pas de soi tant sont fortes les pressions contraires de la société. C'est un chemin qui demande de dominer ses peurs, peur du vide, peur de manquer, peur de l'avenir, peur aussi de ne pas être conforme aux moules préfabriqués, peur de se démarquer par rapport aux normes en vigueur. C'est le choix de vivre aujourd'hui plutôt que de sacrifier la vie présente à la consommation ou à l'acquisition de valeurs sans valeur, à la contruction d'un plan de carrière censé rendre demain satisfaisant, ou au remplissage d'un plan d'épargne-retraite chargé de contrer la peur de ne pas avoir assez." Interview radiophonique de François Brune
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Une société incapable de permettre à la majorité de ses membres de gagner leur vie par un travail honnête et qui les condamne, pour survivre, à agir contre leur conscience en se rendant complices de la banalité du mal est profondément en crise. Telle est pourtant bien notre modernité tardive, depuis les pêcheurs qui ne peuvent s'en tirer qu'en massacrant les fonds marins jusqu'aux éleveurs qui torturent leurs bêtes en passant par les exploitants agricoles qui détruisent le sol nourricier, par les cadres dynamiques devenus des "tueurs", etc.
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La quantité de produits céréaliers destinés au bétail et aux élevages des pays du Nord est supérieure de 25% à celle consommée par les populations du Sud. Nos vaches touchent 2 euros par jour de subventions, soit plus que ce que gagnent 2,7 milliards d'être humains !
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Le mot d'ordre de la décroissance a surtout pour objet de marquer fortement l'abandon de l'objectif insensé de la croissance pour la croissance, objectif dont le moteur n'est autre que la recherche effrénée du profit par les détenteurs de capital. Bien évidemment, il ne vise pas au renversement carricatural qui consisterait à prôner la décroissance pour la décroissance. En particulier, la décroissance n’est pas la croissance négative, expression antinomique et absurde qui traduit bien la domination de l’imaginaire de la croissance.
On sait que le simple ralentissement de la croissance plonge nos sociétés dans le désarroi en raison du chômage et de l’abandon des programmes sociaux, culturels et environnementaux qui assurent un minimum de qualité de vie. On peut imaginer quelle catastrophe représenterait un taux de croissance négatif ! De même qu’il n’y a rien de pire qu’une société travailliste sans travail, il n’y a rien de pire qu’une société de croissance sans croissance. C’est ce qui condamne la gauche institutionnelle, faute d’oser la décolonisation de l’imaginaire, au social-libéralisme. La décroissance n’est donc envisageable que dans une «société de décroissance ».
Le projet de la décroissance est un projet politique, consistant dans la construction, au Nord comme au Sud, de sociétés conviviales, autonomes et économes. Au niveau théorique, le mot «d’a-croissance » serait plus approprié, indiquant l’abandon du culte irrationnel et quasi religieux de la croissance pour la croissance.
Entendons-nous bien : la décroissance de l’empreinte écologique au Nord (et donc du PIB) est une nécessité. Ce n’est au départ ni un idéal, ni l’unique finalité d’une société de l’après-développement et d’un autre monde possible. Mais faisons de nécessité vertu, et concevons la décroissance comme un objectif dont on peut tirer des avantages. La plupart de nos réductions de nos prélèvements sur la biosphère peut entraîner, en effet, qu’un mieux-être.
En première aproximation, pour le Nord, on peut concevoir une politique de décroissance comme se donnant comme objectif de renverser le «ciseau » entre la production du bien-être et le PIB. Il s’agit de découpler ou de déconnecter l’amélioration de la situation des particuliers et l’élévation statistique de la production matérielle, autrement dit de faire décroître le «bien-avoir statistique » pour améliorer le bien-être vécu…
On peut synthétiser ce changement de cap dans un programme plus radical, plus systématique et plus ambitieux en 8 «R » : réévaluer, reconceptualiser, restructurer, redistribuer, relocaliser, réduire, réutiliser, recycler. Ces 8 objectifs interdépendants sont susceptibles d’enclencher un cercle vertueux de décroissance sereine, conviviale et soutenable. Certains ne manqueront pas de voir dans ce recours systématique au préfixe «re » la marque d’une pensée réactionnaire ou de la volonté romantique ou nostalgique de retour au passé. Nous avons déjà consacré le chapitre 3 à débattre de cette objection et à la réfuter. Disons simplement que, mis à part une légère coquetterie d’auteur dans cette façon de présenter les étapes sous le signe de la lettre «R », les actions en cause participent tout autant de la révolution que du retour en arrière, du changement radical de direction et de l’innovation que de la répétition. Si réaction il y a, c’est face à la démesure, à l’hubris du système qui se traduit chez Jean Paul Besset par autant de «sur » que je verrais de « re » : »
« suractivité, surdéveloppement, surproduction, surabondance, surpompage, surpêche, surpâturage, surconsomation, suremballages, surendettement, surcommunication, surcicurlation, surmédicalisation, suréquipement…
En ce qui concerne les sociétés du Sud, l’objectif de décroissance n’est pas vraiment à l’ordre du jour dans les mêmes termes, puisque, si elles sont traversées par l’idéologie de la croissance, la plupart ne sont pas vraiment des «sociétés de croissance ». Oser la décroissance au Sud, c’est tenter un «désenveloppement » c’est à dire enlever les obstacles à l’épanouissement de sociétés autonomes et enclencher un mouvement en spirale pour se mettre sur l’orbite du cercle vertueux des 8 «R ». de la décroissance sereine, conviviale et soutenable.
Ce schéma théorique commun dessine l’objectif souhaitable mais n’exclut donc pas, dans ses modalités de mise en œuvre, des étapes, des compromis et des transitions que nous évoquerons plus loin.
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