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Critique de Apoapo


Après la lecture de Petit traité de la décroissance sereine, je me réservais l'étude de cet ouvrage plus construit et plus approfondi pour répondre à la question de savoir si la théorie de la décroissance constituait un véritable paradigme antagoniste du capitalisme et du communisme. La question me semble à présent moins importante ; pourtant la force de la théorie réside, à mon sens, justement dans son interdisciplinarité. En effet une lamentation écologiste pure, tout autant qu'une récente réaction à la crise économico-financière actuelle ne seraient que conséquences éphémères et modes passagères. Au contraire, nous sommes ici en présence du fruit de quelques quatre décennies de réflexions (entamées donc en période non suspecte), avec toute l'épaisseur qui en découle, en termes de philosophie politique avant et en sus de telle ou telle "recette" pour conjurer la catastrophe écolo-éconolico-démographique.
L'étude s'articule en deux parties répondant respectivement aux questions "pourquoi la décroissance?" et "comment?". La première assied le concept de décroissance à la fois par rapport à l'idéologie de la croissance (l'auteur parle tantôt de "culte", tantôt de "drogue") et à l'imposture du développement soutenable. La deuxième partie se fonde autour de la schématisation des "8 R" : réévaluer, reconceptualiser, restructurer, redistribuer, relocaliser, réduire, réutiliser, recycler, où se mêlent toujours les côtés économique, écologique sur un fond qui n'occulte en aucun cas le politique.
Avant tout jugement sur la possibilité de réalisation des "utopies concrètes" présentées, il faut garder à l'esprit le rôle que l'auteur accorde à la "décolonisation de l'imaginaire", à savoir à notre capacité de nous immuniser de l'inoculation permanente (sociétale plus encore qu'économique, mais non exempte de manipulations de toutes sortes) du virus de la croissance - venant autant du capitalisme que des gauches - virus qui semble bien être une appendice (la dernière ?) du mythe du progrès, foncièrement ethnocentriste, qui a la vie si dure...!
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