Wild Seasons, tome 4 :

Putain, je pense que j'ai finalement compris: on ne tombe pas amoureux de la personne avec qui on se sent le mieux, on tombe amoureux de la personne dont le départ nous détruirait.

Quand je suis avec lui, j'ai l'impression d'être à vélo, de lâcher le guidon et de dévaler une colline à toute vitesse. J'ai aussi l'impression d'être enveloppée dans une couverture chaude.
Comment fait-il pour m'évoquer simultanément l'aventure et le confort ?

Je veux vivre avec quelqu'un qui me fera rire, qui me défiera, qui m'écoutera. Je veux pouvoir caresser sa jambe en conduisant. Je veux attendre qu'elle ait fini de ranger la maison pour aller me coucher avec elle. Je veux être la personne que cette fille respectera et qui aura assez confiance en moi pour me raconter tous les détails de sa journée.

Et ne jamais, jamais tourner autour de l'ex d'une amie.
Règle élémentaire du Code Féminin.

London me scrute, en cherchant le soulagement qu'elle ne me demande plus à haute voix.
Ce sera parfait.
Je t'appartiens.
Tu m'appartiens.
Nous faisons ça ensemble.

Trois choses sont merveilleuses à cet instant.
Un : je bois une excellente bière.
Deux : ma famille au complet est là - avec London - et ma mère prépare mon gratin de macaronis préféré pour notre dîner de départ.
Parce que trois : la semaine derrière, London et moi avons signé un bail pour une maison à Berkeley.

- Non, lâche-t-il en secouant la tête. C'est ce que je voulais dire. Vivre avec toi. (Soudain il semble douter.) Attends, sérieusement ? Tu es sérieuse ?
Je me retiens d'éclater de rire.
- Oui, je suis sérieuse.
- Tu m'aimes et tu t'installes avec moi ?
J'ai du mal à résister à son adorable excitation. Je l'embrasse doucement sur les lèvres.
- je t'aime et je m'installe avec toi.

Je suis amoureux, corps et âme.
Je ne peux pas donner mon cœur tout d'un coup.
J'aimerais. Mais je ne peux pas.

- Je te désire. Toi.
- Moi aussi. Seigneur. Fais-moi confiance. (Je ferme les yeux, avale ma salive et ordonne mes pensées avant de la regarder.) Mais je suis aussi certain que je 'aime. (Je retiens mon souffle.) Et je n'ai vraiment vraiment pas envie de out foutre en l'air.
Sa bouche s'ouvre pour former plusieurs mots.
- Tu m'aimes ?
Je hausse les épaules.
- Ouais.

- Tu me plais.
Je le sais, mais cet aveu est si direct que si je n'étais pas assise, mes genoux auraient un peu chancelé.
- Tu me plais aussi, banane.
Il me sourit, l'air heureux, en s'éloignant sans quitter ma voiture des yeux.
Ce n'est qu'à quelques blocs de là que ça me revient : c'est l'ex de l'une de mes amies. Je ne peux pas être avec Luke Sutter.