Le métissage, c'est toujours trop ou pas assez. Il n'y a pas d'équilibre. Pas de recette, pas de dosage. Quoi que vous fassiez, vous serez pris pour celui que vous n'êtes pas.
(p. 323, édition Les Escales)
c'est l'éternel histoire de Diego Garcia : ils n'étaient pas des pères, presque jamais des maris. Au mieux des souvenirs ; au pire des regrets.
Le courage est l’arme de ceux qui n’ont plus le choix
Le monde moderne ne serait que ça : un ensemble de territoires éclatés et dominés par une guerre des nerfs froide, implacable, réglée au millimètre près par des missiles lancés depuis des bases secrètes ; un monde d'alliances et d'intimidations à la folie exponentielle, dans lequel les puissants ne se contenteraient plus de leur puissance mais chercheraient la neutralisation absolue de toute force opposée ; un monde où les discours médiatisés l'emporteraient sur le reste - démocratie, liberté, partage, paix, justice, à d'autres !, le XXème siècle avait choisi son camp et ce serait celui du mensonge, de l'effroi et de la haine.
Je n’ai rien pour les défier, pas d’argent, pas de diplômes, pas de pouvoir. Mais ce rien, c’est assez pour me battre. Ce rien, c’est moi. Mon corps. Mon souffle. Quand on est pauvre, on n’a que ça : soi-même.
La justice est la méchante sœur de l'espoir. Elle vous fait croire qu'elle vous sauvera, mais de quoi vous sauvera-t-elle puisqu'elle vient toujours après le malheur. Un verdict, ça ne répare rien. Ça ne console pas. Parfois tout de même , ça purge le cœur
Qu'est-ce qui forge une identité ? Un nom, une profession, la couleur d'un passeport, un certain alignement des planètes ?
Ce qui nous fonde, n'est-ce pas simplement l'amour qui a présidé à notre naissance, ou bien l'inverse, l'absence de tout sentiment ?
Au moment où l'avion s'élance, saluant le sphinx vert de la montagne du lion et les serpents du macadam, je songe à tout ce que tu n'as pas connu, Maman. A ce que tu ne connaîtras jamais.
La puissance des moteurs ; le ciel au-dessus des nuages et les anges qui ne nous y attendent pas ; les prochaines élections ; la dynastie des Ramgoolam ; de père en fils, le pouvoir ; les pommes importées d'Europe ou d'Afrique du Sud quand on croule sous les litchis, les papayes et les ananas.
Ce n’est pas grand-chose, l’espoir.
Une prière pour soi. Un peu de rêve pilé dans la main, des milliers d’éclats de verre, la paume en sang. C’est une ritournelle inventée un matin de soleil pâle.
Pour nous, enfants des Îles là-haut, c’est aussi un drapeau noir aux reflets d’or et de turquoise. Une livre de chair prélevée depuis si longtemps qu’on s’est habitués à vivre la poitrine trouée.
Alors continuer. Fixer l’horizon. Seuls les morts ont le droit de dormir. Si tu abandonnes le combat, tu te trahis toi-même. Si tu te trahis toi-même, tu abandonnes les tiens.
Ma mère.
[...] il n'y a pas d'autres paradis que celui dont on vous donne le regret.