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4,11

sur 788 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La claque magistrale de mes quinze ans.
A cet âge où je me figurais découvrir le monde par la littérature, ce hurlement flamboyant de fureur et de violence qui m'a sauté au visage comme un démon délirant aurait eu de quoi me faire fuir et, de peur, refermer pour toujours l'univers des livres comme porte sur le monde.
Il n'en fut rien heureusement, et trente ans après c'est encore la beauté exaltée et vénéneuse qui me reste de ce texte unique et fou, qui compte parmi les incontournables.
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Certains le trouveront trop sombre, d'autres le trouveront dérangeant; et il est vrai que ce texte ne fait pas vraiment parti d'un quelconque compte pour enfants ou autres poésies romantiques. Néanmoins, rien que par la qualité de l'écriture, il me semble qu'il faut bel et bien considérer Les champs de Maldoror comme une révolution poétique à l'heure où le mot de surréalisme ne devait même pas exister. Il est aussi vrai que Isidore Ducasse était jeune lors de l'écriture de cette oeuvre (et a bien fait de l'écrire aussi jeune quand on voit qu'il est mort à seulement 24 ans), mais il ne s'agit pas là pour moi d'un défaut, bien au contraire. D'une grande connaissance poétique, je ne pense pas que ces poésies sont des poèmes d'adolescents troublés en manque de joie de vivre mais plutôt d'une envie d'innover de la part d'un passionné de poésie (sinon, pourquoi faire parvenir des essais à quelques mentors à l'image de Victor Hugo par exemple?). Par ailleurs, il me semble difficile de croire que des surréalistes aussi animés par la littérature qu"André Breton auraient fait ressortir des textes de pré-pubères datant de 70-80 ans auparavant.
En somme, même s'il est difficile pour certains d'adhérer à un style aussi noir que celui de Lautréamont, je ne pense pas qu'il y est de doute sur l'importance que cette oeuvre a eu dans le monde poétique et elle reste pour moi d'une qualité remarquable.
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Un ovni dans la littérature, ce texte est composé de chants, dans lesquels on découvre avec effroi (mais aussi fascination ?) l'âme noire de Maldoror.
Ne pas oublier que les surréalistes se sont réclamés de Lautréamont et que celui-ci peut être considéré comme avant-garde.
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Un humour très noir et une force de révolution très virulente. C'est un déchaînement du macabre mais en même temps un constat de l'époque (valable encore pour la nôtre) : les faits divers attire les gens et dévoila la santé de la société. s'ils sont au coeur de la littérature, c'est que les mentalités ont évolué sur la place de cet objet.
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J'ai connu ce livre au lycée où nous en avions juste étudié un extrait. Curieuse et férue de littérature, comment ne pas succomber au chants ... de Maldoror?
Cela va être très difficile de décrire ce livre. Pour faire simple (cette opinion m'est personnelle), les Chants de Maldoror, c'est un peu comme un tableau de Dali. Difficile à comprendre au premier regard; il faut quelques clés pour en savourer tous les délices. Ce livre n'est certes pas pour tout publique. Il faut être très bon lecteur et aimer explorer des contrées oniriques. On aime ou on n'aime pas.
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Inégal, mais quelques fulgurances qui valent le détour.
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Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu
momentanément féroce comme ce qu'il lit, trouve, sans se
désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les
marécages désolés de ces pages sombres et pleines de poison;
car, à moins qu'il n'apporte dans sa lecture une logique
rigoureuse et une tension d'esprit égale au moins à sa
défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont
son âme comme l'eau le sucre. Il n'est pas bon que tout le
monde lise les pages qui vont suivre ; quelques-uns seuls
savoureront ce fruit amer sans danger. (Livre I, Les Chants de Maldoror)

Voici le liminaire de l'oeuvre et, à dix-sept ans, j'ai pris acte de l'avertissement, dès la première scène de carnage qui y a eu lieu. En effet, j'étais "une âme" bien trop "timide", pour ce genre de lectures, et ce, malgré l'admiration de mon professeur de Première pour l'oeuvre.
Bien des années plus tard, je m'y relance et je suis en effet admirative, moi aussi. Et pourtant, je ne suis pas sûre d'y avoir compris grand'chose.
Maldoror est un être démoniaque anarchiste ; je veux dire, par cette bizarre expression, qu'il trahit, massacre, viole, désole, en free lance, et qu'il n'obéit à aucune hiérarchie diabolique. Peut-être est-il le diable lui-même ? Une chose est certaine, il raille Dieu, il l'insulte, le défie, et ce dernier ne sait pas agir autrement envers lui qu'en l'avertissant et en lui envoyant des émissaires ridicules que Maldoror massacre.
Les victimes préférées de Maldoror : les êtres jeunes, naïfs, confiants, aimant, et faits pour le bonheur. Leur châtiment tient de la torture, et je ne saurais que trop déconseiller ces magnifiques pages (car c'est du beau style, original et complexe) aux personnes sensibles.
lautreamontLe style est déconcertant, extrêmement nouveau, pour ne pas dire génial et, si je ne m'abuse, il me semble avoir lu (à 18 ans, c'était il y a longtemps, désolée) dans le Manifeste du Surréalisme, que cette oeuvre était un modèle. Je comprends tout à fait la parenté revendiquée, bien après coup !
Par ailleurs, cela a beau être du poème en prose, il y a une complexité narrative incroyable, impressionnante de maturité chez un auteur mort à 24 ans ! La question qui revient sans cesse est "qui parle ? ". Comme dans une poupée-gigogne qui s'ouvrirait parfois latéralement sur une dimension inconnue, Lautréamont joue avec son lecteur. Mais pas en jouant l'hermétisme ou l'absurdité, pas de ces facilités-là ! il fait des analepses ou prolepses plus ou moins proches. Par exemple, dans le chant VI, après une tentative d'enlèvement d'adolescent anglais manquée, on a la vision surréaliste d'un cygne noir passant sur un lac et portant sur son dos le cadavre d'un tourteau en décomposition et une enclume... On suppose qu'il s'agit encore d'un avatar de Maldoror, mais sans comprendre. La clé vient quelques pages après.
Mon passage préféré est dans un des premiers chants, dans les strophes en pantoum "Je te salue, ... !" (Vieil Océan, poulpe, mathématiques !...)
Un des passages les plus irritants, mais les plus virtuoses, est dans le chant III (ou IV), je crois, quand Lautréamont ne cesse de parler par appositions, subordonnées, parenthèses et qu'il nous perd dedans. Il faut toute la volonté humaine pour ne pas perdre le fil... Et on voudrait pouvoir le perdre... ;o)
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Il faut voir où il veut en venir pour trouver ce livre riche d'enseignements. Ceci-dit, il était trop sombre pour que je puisse le finir. Mais ce que j'ai lu était formidable.
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Les chants de maldoror sont une épopée en prose de six chants, d'un style vraiment particulier, oscillant entre réalité et imaginaire, en basculant très souvent vers l'imaginaire.

Le style est très travaillé, à la limite du torturé, le ton froid et fiévreux, un paradoxe à lui tout seul.

Révolte contre le réel, spirale vous entrainant vers le coeur des enfers...
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