« Il n'est pas bon que tout le monde lise les pages qui vont suivre ; quelques uns seuls savoureront ce fruit amer sans danger. » (p. 7) Ces paroles de l'auteur, le comte de
Lautréamont, avertissent le lecteur dès le début du premier chapitre des Chants de Maldoror. Je n'en ai pas tenu compte et bien mal m'en prit. Oh, je me suis rendu jusqu'à la fin et je n'en ai pas été traumatisé, mais je n'en ai pas tiré profit non plus. À l'occasion, un extrait, une phrase ont attiré mon attention, parfois ma curiosité, mais c'est tout. Ainsi, je peux reconnaître le génie mais il n'est pas dans mes goûts, malgré toute l'originalité et l'ingéniosité avec laquelle le comte de
Lautréamont manie la langue. Dire que j'ai attendu si longtemps pour lire cette oeuvre !
Peut-être aurais-je dû lire
les Chants de Maldoror, un peu comme je le ferai pour n'importe quel oeuvre d'Emil
Cioran. Mais la violence et la monstruosité du propos sont poussés à des niveaux extrêmes que j'en ai été détourné. Pourtant, je ne suis ni prude ni choqué facilement, j'aime bien un polar sanglant à l'occasion. Dans
les Chants de Maldoror, la dépravation morale et la suite d'actes immoraux commis par le protagoniste sont tellement gratuit que même le le marquis de
Sade en rougirait ! À cela s'ajoute que je ne suis pas fan de ces romans trop obscurément surréalistes, malgré tout le génie dont leurs auteurs font preuve. Par exemple, je n'ai jamais accroché aux Gargantua et Pantagruel. Un rendez-vous littéraire manqué.