Le problème, c’est de rester endormie. Alors j’attrape L’Île du jour d’avant, d’Umberto Eco, l’un de mes livres de nuit de prédilection – j’ai mis six mois à atteindre la page 51 – et j’essaie, comme chaque jour, de me rappeler de quoi il est question dans ce roman. Pourtant, la fin du chapitre n’est pas loin, au prochain tournant de page, je le sais parce j’ai triché pour m’encourager, mais je ne l’atteindrai pas, la petite peau repliée sur mes yeux se déploie inexorablement, contre ma volonté. C’est l’un des grands paradoxes de ma vie: tant vouloir, au même moment, veiller et dormir