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EAN : 9782892617054
210 pages
Xyz (01/11/2012)
3.34/5   35 notes
Résumé :
Josée souffre d’insomnie chronique. Parfois, elle n’arrive plus à comprendre les choses les plus simples, tant sa fatigue l’accable. «Pense à rien. Pis dors», lui dit son chum Philippe, exaspéré. Conseil impossible à suivre pour cette femme dont les pensées ne cessent de tourner dans sa tête, telle une vis sans fin.

Honteuse d’un récent accès de colère, au cégep où elle enseigne, elle prend quelques jours de congé et cherche de l’aide auprès d’un méd... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Quand le sommeil fuit mon paysage nocturne, je m'enfuis dans la littérature. Cheminée éteinte, tabarnak fait frette ici, genre j'ai oublié une fenêtre ouverte et le vent s'engouffre à m'en tourner plus rapidement les pages de mon bouquin, senteur d'érable. Roman québécois donc, ce qui doit expliquer le grand froid qui règne dans cette cabane. En revanche la parlure me réchauffe, elle est enjouée même si je ne comprends pas tout. Peu importe, cela doit faire partie d'un rite initiatique d'immersion dans un monde où il parle comme nous sans parler comme nous. Et heureusement encore que je lis moins vite qu'ils ne parlent dans cette lointaine contrée…

J'ose à peine sortir la graine au vent de ma cabane enneigée, de peur d'effrayer la tite Josée venue se balader dans mon coin suite à ses longues insomnies, mouvements perpétuels de l'esprit qui tourne en boucle surtout la nuit. Josée, dans ces moments-là, elle discute avec son père, rien de bien anormal me diras-tu sauf que son père est décédé même s'il erre encore les rivages de sa vie. C'est que ses pensées tournent trop vite dans sa tête, comme une vis qu'on enfonce dans le crâne et tourne indéfiniment, inlassablement, infatigablement…

Et à force de ne pas dormir, ça explose un jour, petit accès de colère là où elle enseigne. Elle a besoin de repos, de calme, de sucer la tire et de retrouver un sens à sa vie, surtout nocturne. Moi, je prendrais bien une bière de Chambly dans ces moments d'insomnie, une de ces bières éphémères qui s'évaporent du verre même quand la température descend sous le zéro. Chacun son truc. Pas sûr que la tite Josée soit de mon avis, quoique… Ça n'a jamais fait de mal une broue la nuit… Ça serait mon conseil. Josée, elle, trouve le réconfort plutôt auprès de ses voisins, de son frère et de sa belle-soeur aux quatre enfants, de sa mère qui veut toujours lui faire des rideaux et qui lit Margaret Atwood dans son club de lecture, et surtout son père dont la présence serait une réponse à ce syndrome de la vis…

Ce que j'aime dans les romans de Marie-Renée Lavoie, outre son vocabulaire parlé qui me fait la sensation d'être sur place, le cul dans la neige avec ma broue, ce sont ses histoires simples mais emplies d'une profonde humanité, le regard toujours porté sur les autres et ses voisins en particulier. Ça doit faire un bien fou, que de regarder la lune bleue par une nuit d'insomnie, et de sentir le frisson de la nuit froide pour ne pas devenir fou, pendant que cette vis tourne tourne tourne encore et toujours dans la tête. Crisse de calisse, fait péter une autre tite frette… oh pis, toe, donne-moi de suite le six-pack, ça évitera de relever ton cul de la peau de bête…
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J'ai découvert Marie-José Lavoie avec "La petite et le vieux ». Séduite par l'écriture minutieuse de cette auteure qui raconte merveilleusement bien les histoires ordinaires du quotidien, j'ai acheté ce roman à la Foire du Livre de Bruxelles mais l'ai laissé un peu en attente, emportée par d'autres lectures.
C'est Karine et son mois québécois qui l'ont fait sortir de ma PAL. Et quel plaisir de lecture !

Je suis rentrée assez vite en empathie avec Josée, enseignante, au bout du rouleau en raison d'insomnie chronique. Une vis tourne dans sa tête, sans fin, l'oppressant, vrillant sa résistance physique et mentale. J'ai connu ça l'année dernière et je sais comme on se sent mal quand on dort par intermittence, quelques heures à peine. Sa détresse m'a parlé de suite et la description très réaliste de la situation a su me convaincre.
Mais ce roman n'est pas seulement l'histoire d'une insomniaque qui voit sa vie partir en lambeaux… Elle est aussi celle d'une femme qui fait le point sur sa vie. Elle entretient une relation onirique avec son père décédé, occasion d'évoquer son enfance et de se remémorer quelques événements marquants. Elle relate ses visites chez le médecin, chez son frère et sa famille, ses conversations avec Joseph, son petit voisin ou encore les écrits de ses élèves du Cégep.

L'écriture de Marie-Renée Lavoie est vive et drôle ; ses expressions québécoises hautes en couleur me séduisent à chaque fois, de même que ses comparaisons originales. J'aime sa manière de me raconter une histoire simple qui me touche par la sensibilité qu'elle y met et la finesse de ses observations.
J'aurais fait de ce roman un coup de coeur si la fin avait été plus crédible. Elle est belle et romanesque mais… Dommage.

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Ce livre raconte l'histoire d'une prof de littérature dans un CEGEP qui souffre d'un problème d'insomnie chronique, problème qui provoque chez elle une modification de sa perception du monde et des gens qui l'entourent.

J'ai aimé ce livre et même adoré certains des dialogues que l'auteur entretient avec elle-même et son entourage, bien qu'on ne sache plus très bien si les personnage qu'elle introduit sont "réels" ou simplement "dans sa tête". L'écriture se situe souvent en décalage par rapport à la réalité du personnage, un peu comme si nous lisions directement dans ses pensées indépendamment de ce qu'elle dit ou fait. La scène du souper avec les enfants de son frère médecin est tout simplement savoureuse.

Malheureusement ça se gâte sérieusement vers la fin. Un peu comme si les dernièrs chapîtres avaient été écrits ou réécrits par un autre auteur. le thème de la vis sans fin y est presque oublié et le roman finit en queue de poisson. Les personnages qui ont été introduit et que le lecteur a appris à connaître et à aimer, s'évanouissent subitement sans que l'on sache où ils sont passés et ce qu'il sont devenus. le thème du "manque de sommeil" était le fil conducteur qui tenait le roman ensemble. Une fois ce fils décousu, on ne s'y retrouve plus. C'est comme si l'auteur avait décidé de nous raconter une autre histoire, une toute nouvelle histoire. La prof insomniaque se mute en "Bar­bara West­mo­re­land" et son univers bascule soudainement vers le succès. Cela me rappelle les premiers westerns de mon enfance quand la cavalerie intervenait et assuraient ainsi que les les bons aient enfin le dessus sur les méchants (qui étaient les indiens à cette époque) pour que le film puisse se terminer sur un note positive.

C'est très dommage parce que je me faisais déjà une véritable joie de recommander la lecture de ce bouquin. Mais la frustration du lecteur que je fus, confronté aux dernières pages de ce livre est telle que je n'en ferai rien !!



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Josée est professeur. Un jour, elle « pète un câble » et réduit en miettes le téléphone portable d'un élève. Une coupure s'impose.
Pendant les quelques jours de congé qu'elle s'accorde, Josée va faire la connaissance des voisins ou converser avec le fantôme de son père. Mais elle ne peut arrêter la vis sans fin qui lui tourne dans la tête et lui provoque des insomnies.
Ce roman canadien (il me semble qu'on en trouve assez peu sur le marché) est enlevé, plein d'imagination et d'humour. L'auteur y insère des « films de tête », des dessins que fait Josée dans son carnet d'insomnie, ou encore des courriels envoyés par ses élèves et qui sentent tellement le vécu que ce n'est pas possible qu'il soient inventés: « Je voulais venir vous mener ma dissertation mardi matin (…) mais comme je voulais l'imprimer, mon imprimante n'avait plus d'encre (…) A la bibliothèque, j'avais oublié de m'amener de l'argent pour payer les copies. Hier, je suis donc revenue à la bibliothèque avec l'argent, mais mon fichier n'était plus sur ma clef USB, comme si quelqu'un l'avait effacé (…) le fichier n'était plus non plus sur mon ordinateur (…) En plus ma grand-mère vient de rentrer à l'hôpital pour une crise cardiaque(...) »
Pourtant, les dialogues sont confus, le récit est truffé d'expressions typiquement canadiennes qui ne sont ni « traduites » ni expliquées.
Certaines constructions laissent perplexe: « Mais c'est bien tant mieux pour vous autres on s'est battus ma fille va pouvoir en profiter si un jour elle se décide mais ça c'est une autre affaire avec son en tout cas je sais pas trop comment le nommer mais mettons qu'à l'âge qu'ils ont je leur souhaite quand même (...) »
Il n'y a pas vraiment d'histoire et le récit est aussi décousu que la vis qui perturbe Josée.
Je reste donc dubitative face à ce texte original et intéressant mais pour le moins déconcertant.
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Josée est à bout physiquement et surtout nerveusement car elle ne dort plus. Professeur, ses nuits sont de longues insomnies où son esprit tournicote inlassablement. Elle est sur le point de péter un câble sur la journée.

Voilà un roman rafraîchissant mais qui n'a pas su me convaincre. Si le rythme est entraînant et que j'ai souvent eu le sourire aux lèvres, j'ai trouvé que l'ensemble avait un goût de guimauve. Des personnages haut en couleurs, bienveillants envers Josée, trop d'ailleurs. Sans compter une happy end qui tombe comme un cheveu sur la soupe.
Mais heureusement il y a des passages avec une belle humanité sincère et surtout les expressions québécoises qui sont comme des bonbons dont on se délecte !
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
A l'épicerie, dans la rangée huit, une petite dame bloque le passage avec son énorme chariot qui couvre à peine la largeur de son impressionnant derrière. Qu'elle m'empêche de circuler est une chose, plutôt normal même, vu les pyramides précaires d'articles en tout genre entassés dans le milieu de l'allée, mais qu'elle ne s'en rende pas compte et ne fasse même pas semblant d'essayer de se pousser un peu me tue. Son visage est crispé dans une moue de dédain apparemment provoquée par l'insatisfaction que lui inspire la lecture des ingrédients des produits sans exception. Elle les attrape un à un, les tourne dans tous les sens, s'attarde à tous les petits pourcentages de gras, de sucre, de sel et ne semble jamais trouvé là son bonheur ou quelque chose qui satisfasse son désir de se faire du bien. Son pouce et son index pincent sa bouche aux commissures pâteuses et viennent se rejoindre au centre de sa lèvre inférieure après avoir râclé les peaux mortes, les croutes séchées d'un rouge à lèvres à moitié effacé dans les teintes de mauve. Des traces tenaces d'un mauvais vin rouge bu la veille, peut-être. Par réflexe, fort de cette seule trace probablement mal interprétée, mon cerveau la transforme en une vieille alcoolique pas fine, facile à détester. Je m'avance en me traînant les pieds, pour faire du bruit, mais elle ne bouge pas. Sourde en plus. J'ai besoin d'aller tout droit, d'atteindre la section des desserts maison, pour ramasser trois tartes aux pets-de-soeur de la boulangerie Bouchard de L'Isle-aux-Coudres. [...] Une personne qui dort à peu près normalement se résigne sans regimber à changer de rangée pour éviter le problème. Je n'en suis pas. En passant près d'elle, en la frôlant sans délicatesse, dans ma tête je lui crie de toutes mes forces : "Mange de la laitue bio, crisse !" J'ai une voix intérieure qui porte, elle bouge, se dirige vers l'allée des légumes. Je me rends jusqu'au bout de la rangée, prends mes tartes, les paie et sors, sans détruire quoi que ce soit, sans tuer personne. Je suis parfois capable d'un contrôle absolument épatant.
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- Pis ton club de lecture ? [...]
- On va faire un Margaret Atwood dans deux semaines, je vais m'essayer avec les biscuits au beurre de la fournée bio au coin de la 4e.
- Pis, Gatsby ?
- Madame Poulin était déçue.
- Pourquoi ?
- A cause du mot "magnifique".
- Ah.
- Elle s'attendait à une histoire de magicien, quelque chose de même, je pense. [...]
Ma mère ne lit pas vraiment, elle ouvre les livres pour en respirer le parfum, flatte les pages amoureusement juste avant de les avaler tout rond, sans souci d'indigestion . Ainsi, quand nous étions petits, il lui arrivait d'ouvrir un livre le matin et de ne le lâcher qu'à notre retour de l'école, le soir, alors qu'elle revenait de très loin, étonnée de nous voir déjà là, catastrophée par la fuite du temps et le souper pas prêt. Puisqu'elle s'en voulait toujours un peu, après, elle demandait à mon père de bien cacher les autres livres, ce qu'il faisait volontairement très mal pour se voir de temps en temps forcé de commander une grosse pizza bien grasse de chez Giffard Pizza. J'ai d'abord aimé la littérature pour ces moments de béatitude alimentaire où nous étions soustraits aux tentatives sincères mais bien vaines de cuisiner de ma mère.
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J'entends le ton qui monte au deuxième, William veut finir sa partie, il joue en ligne et ne peut pas se débrancher comme ça, Léo cherche sa brosse à dents Starwaze, Xavier veut sortir aller rejoindre ses amis. Quatre personnalités, quatre univers difficilement conciliables. Je n'ai essayé qu'une seule fois de les faire asseoir tous en même temps autour d'une table pour jouer au Monopoly. Regrettable débordement d'enthousiasme de ma part. Le petit pleurait parce qu'il ne savait pas compter et voulait les cartes de trains, William chialait parce que j'avais amené la version de l'Ancien Temps avec des piastres en papier au lieu de celles avec des cartes de crédit électroniques, Romain faisait une moût de dégoût quand il tombait sur des terrains "couleur de fif" qu'il ne voulait pas acheter - sans pouvoir m'expliquer ce qu'est un "fif" - et Xavier avait décidé de quitter la table après dix minutes en lançant à la ronde que c'était un maudit jeu de "fucking capitalistes à 'marde". Même s'il venait de remporter quinze dollars pour un concours de beauté.
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- Je traverse à l'île pour voir descendre les glaces.
- Quelle île ?
- Haïti. La mer a gelé la semaine passée.
- ...
- C'est une blague. L'île d’Orléans. A la pointe Sainte-Petronille.
C'est le temps parfait.
- Y fait pas un peu noir ?
- Non, la lune est presque pleine, y'a pas de nuages.
Le canard m'apparait mal choisi pour décrire le froid qui nous pénètre les os à la pointe de l'île ; j'irais pour quelque chose de plus mordant, comme le brochet ou la mouche à chevreuil. A la pointe de l'île, la mer noire charrie des monstres de glace à tête lumineuse qui foncent sur nous et dévient au dernier instant de chaque côté. Je bouge la main pour faire comme si c'était moi qui décidais, façon Moïse. Les blocs semblent flotter au dessus d'une mer acide qui gruge leurs corps.
Ma fascination pour la mer glacée est à moitié faite de terreur : il suffirait de s'y laisser tomber pour mourir en quelques petites minutes.
Nageur ou pas. Bouée ou pas. La mer glaciale ne fait pas de quartier, elle mange les corps crus.
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La tête de Paul penche vers l'avant, lestée d'inquiétudes logées dans le front.
- Comment on fait pour élever des enfants ?
- Aucune idée.
- Moi non plus.
- T'es chanceux, t'as quatre essais.
- Y m'en reste trois.
- Y'a juste quinze ans.
- Y'a presque seize ans, pis y fout rien.
- Mais y'a rien à faire à quinze ans ! T'es toujours trop jeune ou trop vieux pour tout. Fait que tu t'assois sur ton cul, pis t'attends que ça passe.
- Je voulais tout faire, moi, à quinze ans.
- Oui, toi t'as tout fait, pis t'as tout réussi. Ça y laisse pas beaucoup de marge pour t'impressionner.
- Je veux pas qu'y m'impressionne.
- On veut toujours impressionner ses parents ; quand ça marche pas, on les fait chier.
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Vidéo de Marie-Renée Lavoie
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Plus d'infos sur : https://www.jailupourelle.com/collections/lj.html
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