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Citations sur L'Enfant noir (52)

En décembre, tout est en fleur et tout sent bon; tout est jeune; le printemps semble s'unir à l'été, et la campagne, longtemps gorgée d'eau, longtemps accablée de nuées maussades, partout prend sa revanche, éclate; jamais le ciel n'est plus clair, plus resplendissant; les oiseaux chantent, ils sont ivres; la joie est partout, partout elle explose et dans chaque coeur retentit.
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A la nuit tombante, mon oncle Lansana rentrait des champs. Il m’accueillait à sa manière, qui était timide. Il parlait peu. A travailler dans les champs à la longueur de la journée, on devient facilement silencieux; on remue toutes sortes de pensées, on en fait le tour et interminablement on recommence, car les pensées ne se laissent jamais tout à fait pénétrer; ce mutisme des choses, des raisons profondes des choses, conduit au silence; mais il suffit que ces choses aient été évoquées et leur impénétrabilité reconnue, il en demeure un reflet dans les yeux: le regard de mon oncle Lansana était singulièrement perçant, lorsqu’il se posait; de fait, il se posait peu: il demeurait tout fixé sur ce rêve intérieur poursuivi sans fin sans les champs.
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C'est cette année-là, cette première année-là puisque la précédente ne comptait plus, que je nouai amitié avec Marie.
Quand il m'arrive de penser à cette amitié, et j'y pense souvent, j'y rêve souvent - j'y rêve toujours ! -, il me semble qu'il n'y eu rien, dans le cours de ces années, qui la surpassât, rien, dans ces année d'exil, qui me tint le coeur plus au chaud. Et ce n'était pas, je l'ai dit, que je manquais d'affection ; mes tantes, mes oncles me portèrent alors une entière affection ; mais j'étais dans cet âge où le coeur n'est satisfait qu'il n'ait trouvé un objet à chérir et ou il ne tolère de l'inventer qu'en l'absence de toute contrainte, hormis la sienne, plus puissante, plus impérieuse que toutes. Mais n'est-on pas toujours un peu dans cet âge, n'est-on pas toujours un peu dévoré par cette fringale? Oui, a-t-on jamais le coeur vraiment paisible.

164 – [Press Pocket n° 1249, p.182]
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- Chaque matin, avant d'entrer en classe, tu prendras une petite gorgée de cette bouteille.
- Est-ce l'eau destinée à développer l'intelligence ? dis-je.
- Celle-là même ! Et il n'en peut exister de plus efficace : elle vient de Kankan !
J'avais déjà bu de cette eau : mon professeur m'en avait fait boire, quand j'avais passé mon certificat d'études. C'est une eau magique qui a nombre de pouvoirs et en particulier celui de développer le cerveau.
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" la coutume ressortit à une foncière indépendance, à une fierté innée ; on ne brime que celui qui veut bien se laisser brimer, et les femmes se laissent très peu brimer"
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« Il fallait que le désir d’apprendre fût chevillé au corps, pour résister à semblable traitement. » (p. 85)
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« Des hommes ! Oui, nous étions enfin des hommes, mais le prix en était élevé ! » (p. 142)
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Ma mère était née immédiatemment après mes oncles jumeaux de Tindican. Or on dit des jumeaux qu'ils naissent plus subtils que les autres enfants et quasiment sorciers; et quant à l'enfant qui les suit et qui reçoit le nom de « sayon », c'est-à-dire de « puinè des jumeaux », il est, lui aussi, doué du don de sorcellerie; et même on le tient pour plus redoutable encore, pour plus mystérieux encore que les jumeaux, auprès desquels il joue un rôle fort important : ainsi s'il arrive aux jumeaux de ne pas s'accorder, c'est a son autorité qu'on recourra pour les départager; au vrai, on lui attribue une sagesse suppérieure à celle des jumeaux, un rang supérieur; et il en va de soi que ses interventions sont toujours, sont forcément délicates.
C'est notre coutume que les jumeaux doivent s'accorder sur tout et qu'ils ont droit à une égalité plus stricte que les autres enfants : on ne donne rien à l'un qu'il ne faille obligatoirement et aussitôt donner à l'autre. C'est une obligation qu'il est préférable de ne pas prendre à la lègère : y contrevient-on, les jumeaux ressentent également l'injure, réglent la chose entre eux et, le cas échéant, jettent un sort sur qui leur a manqué. S'élève-t-il entre eux quelque contestation - l'un, par exemple, a-t-il formé projet que l'autre juge insencé - ils en appellent à leur puiné et se range docilement à sa décision.

784 - [Press Pocket n° 1249, p. 75]
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« Toujours, je l’ai vu intransigeant dans son respect des rites. » (p. 33)
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Chez nous, on ne parle guère des défunts qu'on a beaucoup aimés ; on a le cœur trop lourd sitôt qu'on évoque leur souvenir.
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