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Citations sur Entretiens sur la pluralité des mondes (15)

S’il se pouvait faire que nous eussions de la raison, et que nous ne fussions pourtant pas hommes, et si d’ailleurs nous habitions la Lune, nous imaginerions-nous bien qu’il y eût ici-bas cette espèce bizarre de créatures qu’on appelle le genre humain ? Pourrions-nous bien nous figurer quelque chose qui eût des passions si folles, et des réflexions si sages ; une durée si courte, et des vues si longues, tant de science sur des choses presque inutiles, et tant d’ignorance sur les plus importantes ; tant d’ardeur pour la liberté, et tant d’inclination à la servitude ; une si forte envie d’être heureux, et une si grande incapacité à l’être ?
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Chaque monde, à ce qu’on dit, est comme un ballon qui s’étendrait si on le laissait faire ; mais il est aussitôt repoussé par les mondes voisins, et il rentre en lui-même ; après quoi il recommence à s’enfler, et ainsi de suite
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Nous voulons juger de tout, et nous sommes toujours dans un mauvais point de vue. Nous voulons juger de nous, nous en sommes trop près ; nous voulons juger des autres, nous en sommes trop loin (...) Il n’y a que la vérité qui persuade, même sans avoir besoin de paraître avec toutes ses preuves. Elle entre si naturellement dans l’esprit que, quand on l’apprend pour la première fois, il semble qu’on ne fasse que s’en souvenir.
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L'art de voler ne fait encore que de naître, il se perfectionnera, et quelque jour on ira jusqu'à la Lune.
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je crois aussi que l’univers peut avoir été fait de sorte qu’il s’y formera de temps en temps des soleils nouveaux.
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Vous croyez que les gens de la Lune doivent habiter sur la surface de leur planète, parce que nous habitons sur la surface de la nôtre ; c’est tout le contraire : puisque nous habitons sur la surface de notre planète, ils pourraient bien n’habiter pas sur la surface de la leur.
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Je suis à peu près dans le même cas où se trouva Cicéron, lorsqu'il entreprit de mettre en sa langue des matières de philosophie, qui jusque-là n'avaient été traitées qu'en grec. Il nous apprend qu'on disait que ses ouvrages seraient fort inutiles, parce que ceux qui aimaient la philosophie s'étant bien donné la peine de la chercher dans les livres grecs, négligeraient après cela de la voir dans les livres latins, qui ne seraient pas originaux, et que ceux qui n'avaient pas de goût pour la philosophie ne se souciaient de la voir ni en latin, ni en grec.

À cela il répond qu'il arriverait tout le contraire, que ceux qui n'étaient pas philosophes seraient tentés de le devenir par la facilité de lire les livres latins ; et que ceux qui l'étaient déjà par la lecture des livres grecs seraient bien aises de voir comment ces choses-là avaient été maniées en latin.

Cicéron avait raison de parler ainsi.
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uand on vous dit que la Lune est habitée, vous vous y représentez aussitôt des hommes faits comme nous; et puis, si vous êtes un peu théologien, vous voila plein de difficultés. La postérité d'Adam n’a pas pu s’étendre jusque dans la Lune, ni envoyer des colonies en ce pays-là. Les hommes qui sont dans la Lune, ne sont donc pas fils d’Adam: or, il serait embarrassant, dans la théologie, qu’il y eut des hommes qui ne descendissent pas de lui. Il n’est pas besoin d’en dire davantage ; toutes les difficultés imaginables se réduisent à cela, et les termes qu’il faudrait employer dans une plus longue explication, sont trop dignes de respect pour être mis dans un livre aussi peu grave que celui-ci.
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Parce que la Lune est éloignée de nous, nous ne la voyons que comme un Corps lumineux, et nous ignorons que ce soit une grosse masse semblable à la Terre. Au contraire, par ce que la Terre a le malheur que nous la voyons de trop près, elle ne nous paroît qu'un grosse masse, propre seulement à fournir de la pâture aux Animaux, et nous ne nous appercevons pas qu'elle est lumineuse, faute de nous pouvoir mettre à quelque distance d'elle. Il en iroit donc de la même manière, dit la Marquise, que lorsque nous sommes frappés de l'éclat des conditions élevées au-dessus des nôtres, et que nous ne voyons pas, qu'au fond elles se ressemblent toutes extrêmement.
C'est la même chose, répondis-je. Nous voulons juger de tout, et nous sommes toujours dans un mauvais point de vûë. Nous voulons juger de nous, nous en sommes trop près; nous voulons juger des autres, nous en sommes trop loin.
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Ils ont bien de l’esprit, répliquai-je, mais ils ne raisonnent jamais (…) et c’est, il me semble, un ordre bien établi que chaque espèce méprise ce qui lui manque.
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