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Citations sur Entretiens sur la pluralité des mondes (15)

Chaque monde, à ce qu’on dit, est comme un ballon qui s’étendrait si on le laissait faire ; mais il est aussitôt repoussé par les mondes voisins, et il rentre en lui-même ; après quoi il recommence à s’enfler, et ainsi de suite
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je crois aussi que l’univers peut avoir été fait de sorte qu’il s’y formera de temps en temps des soleils nouveaux.
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Mais, reprit-elle, voilà l’univers si grand que je m’y perds; je ne sais plus où je suis, je ne suis plus rien. Quoi ! tout sera divisé en tourbillons jetés confusément les uns parmi les autres ! Chaque étoile sera le centre d’un tourbillon, peut-être aussi grand que celui où nous sommes (Cela peut être ; mais rien ne nous indique que des planètes tournent autour des étoiles.) ! Tout cet espace immense qui comprend notre Soleil et nos planètes, ne sera qu’une petite parcelle de l’univers ! autant d’espaces pareils que d’étoiles fixes ! Cela me confond, me trouble, m’épouvante. Et moi, répondis-je, cela me met à mon aise. Quand le ciel n’était que cette voûte bleue où les étoiles étaient clouées, l’univers me paraissait petit et étroit, je m’y sentais comme oppressé. Présentement qu’on a donné infiniment plus d’étendue et de profondeur à cette voûte en la partageant en mille et mille tourbillons, il me semble que je respire avec plus de liberté, et que je suis dans un plus grand air, et assurément l’univers a toute une autre magnificence. La nature n’a rien épargné en le produisait; elle a fait une profusion de richesses tout-à-fait digne d’elle. Rien n’est si beau à se représenter que ce nombre prodigieux de tourbillons, dont le milieu est occupé par un Soleil qui lait tourner des planètes autour de lui. Les habitants d’une planète d’un de ces tourbillons infinis, voient de tous côtés les soleils des tourbillons dont ils sont environnés ; mais ils n’ont garde d’en voir les planètes, qui n’ayant qu’une lumière faible, empruntée de leur Soleil, ne la poussent point au-delà de leur monde.
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Tout ce grand amas de matière céleste, qui est depuis le Soleil jusqu’aux étoiles fixes, tourne en rond, et emportant avec soi les planètes, les fait tourner toutes en un même sens autour du Soleil, qui occupe le centre; mais en des temps plus ou moins longs, selon qu’elles en sont plus ou moins éloignées. Il n’y a pas jusqu’au Soleil qui ne tourne sur lui-même, parce qu’il est justement au milieu de toute cette matière céleste; vous remarquerez en passant que quand la Terre serait dans la place où il est, elle ne pourrait encore faire moins que de tourner sur elle-même.
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J’avoue que je m’étais trompé, répondis je; je ne songeais qu’à la situation où est le Soleil, et non à l’effet de sa lumière; mais vous qui me redressez si à propos, vous voulez bien que je vous dise que vous vous êtes trompée aussi; les habitants du Soleil ne le verraient seulement pas. Ou ils ne pourraient soutenir la force de sa lumière, ou ils ne la pourraient recevoir, faute d’en être à quelque distance; et, tout bien considéré, le Soleil ne serait qu’un séjour d’aveugles.
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Vous croyez que les gens de la Lune doivent habiter sur la surface de leur planète, parce que nous habitons sur la surface de la nôtre ; c’est tout le contraire : puisque nous habitons sur la surface de notre planète, ils pourraient bien n’habiter pas sur la surface de la leur.
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uand on vous dit que la Lune est habitée, vous vous y représentez aussitôt des hommes faits comme nous; et puis, si vous êtes un peu théologien, vous voila plein de difficultés. La postérité d'Adam n’a pas pu s’étendre jusque dans la Lune, ni envoyer des colonies en ce pays-là. Les hommes qui sont dans la Lune, ne sont donc pas fils d’Adam: or, il serait embarrassant, dans la théologie, qu’il y eut des hommes qui ne descendissent pas de lui. Il n’est pas besoin d’en dire davantage ; toutes les difficultés imaginables se réduisent à cela, et les termes qu’il faudrait employer dans une plus longue explication, sont trop dignes de respect pour être mis dans un livre aussi peu grave que celui-ci.
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Ce spectacle me fit rêver; et peut-être sans la marquise eussé-je rêvé assez longtemps; mais la présence d'une si aimable dame ne me permit pas de m'abandonner à la Lune et aux étoiles. Ne trouvez-vous pas, lui dis-je, que le jour même n'est pas si beau qu'une belle nuit ? Oui, me répondit-elle, la beauté du jour est comme une beauté blonde qui a plus de brillant; mais la beauté de la nuit est une beauté brune qui est plus touchante. Vous êtes bien généreuse, repris-je, de donner cet avantage aux brunes, vous qui ne l'êtes pas.
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Ne croyez-vous pas que si la sagesse elle même voulait se présenter aux hommes avec succès, elle ne ferait point mal de paraître sous une figure qui approchât un peu de celle de la Marquise ? Surtout si elle pouvait avoir dans sa conversation les mêmes agréments, je suis persuadé que tout le monde courrait après la sagesse. Ne vous attendez pourtant pas à entendre des merveilles, quand je vous ferai le récit des entretiens que j'ai eus avec cette dame; il faudrait presque avoir autant d'esprit qu'elle, pour répéter ce qu'elle dit de la manière dont elle l'a dit. Vous lui verrez seulement cette vivacité d'intelligence que vous lui connaissez. Pour moi, je la tiens savante, à cause de l'extrême facilité qu'elle aurait à le devenir.
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Parce que la Lune est éloignée de nous, nous ne la voyons que comme un Corps lumineux, et nous ignorons que ce soit une grosse masse semblable à la Terre. Au contraire, par ce que la Terre a le malheur que nous la voyons de trop près, elle ne nous paroît qu'un grosse masse, propre seulement à fournir de la pâture aux Animaux, et nous ne nous appercevons pas qu'elle est lumineuse, faute de nous pouvoir mettre à quelque distance d'elle. Il en iroit donc de la même manière, dit la Marquise, que lorsque nous sommes frappés de l'éclat des conditions élevées au-dessus des nôtres, et que nous ne voyons pas, qu'au fond elles se ressemblent toutes extrêmement.
C'est la même chose, répondis-je. Nous voulons juger de tout, et nous sommes toujours dans un mauvais point de vûë. Nous voulons juger de nous, nous en sommes trop près; nous voulons juger des autres, nous en sommes trop loin.
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