Citations sur Dix rêves de pierre (58)
Qu'est-ce que l'homme, au fond ? Rien d'autre qu'une bête rasée de près. Il peut bien s'affubler d'une redingote, d'une chemise à jabot, d'un gilet à gousset, dans sa chair, dans ses instincts, il reste une bête, et pour ses semblables, un danger permanent.
La mémoire, on sait ce que c'est : ça va, ça vient, ça bat la campagne, et puis un beau jour, ça s'en va pour de bon et il n'y a plus personne.
Il y a une chose dont tu ne te rends pas compte : mon arrière-grand-mère et moi, on ne parlait pas la même langue. Elle ne comprenait pas le français, seulement quelques mots ; et moi, je n'ai pas appris le breton.
Déplaçant légèrement la gerbe, elle découvre la plaque. Et son coeur, à nouveau,lui lance dans les côtes un grand coup qui lui coupe le souffle. C'est fou, se dit-elle en secouant la tête avec sidération. C'est fou.
Mais au fond, elle sait bien que ça n'a rien de fou; c'est seulement la vie: on vient chercher une chose et on en trouve une autre, à laquelle on ne s'attendait pas.
Qu'est-ce que l'homme, au fond? Rien d'autre qu'une bête rasée de près. Il peut bien s'affubler d'une redingote, d'une chemise à jabot, d'un gilet à gousset, dans sa chair, dans ses instincts, il reste une bête, et pour ses semblables, un danger permanent.
(P129)
(...) en dix-huit ans de mariage, Paul-Jean et Marie-Julienne ont eu quinze enfants; ça en fait des prénoms, des dates de naissance et de mort, avec, souvent, si peu d'écart entre les deux.
(...) A force, elle connaît chaque date, chaque prénom; ce n'est pas grand-chose, malgré tout bien assez pour lui serrer la gorge : sur quinze enfants, seulement quatre ont dépassé trente ans.
Quistinic
(...) le destin a de ces mystérieuses alchimies qui peuvent transformer un combat en légende, un brutal en héros.
Amandes amères
- Vous me flattez.
- Un peu, concède-t-elle. Mais c'est pour vous dire le plaisir que j'ai d'être avec vous.
La vie s’est chargée de balayer ses illusions, et il a compris, peu à peu, que la misère est comme la violence : elle ne finira jamais.
quand vers minuit il cesse de respirer, elle ne le réveille pas. Elle continue de nager avec lui sous le ciel étoilé.Et elle sait que bientôt, ils toucheront la rive.
Hector adoré (1992-2005)
cimetière des chiens,
Asnières sur seine