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Critique de KateNightingale


"Elle regardait vers un monde divisé en un gigantesque désordre et sentit en elle le pouvoir de l'unir en un livre" écrivait Virginia Woolf à propos de Emily Brontë et de son chef d'oeuvre, le Hauts de Hurlevent. Ces deux phrases, reprises par Denise le Dantec en page 257 de son "Emily Brontë : une vie" sont peut-être ce qui m'a le plus marqué de toute cette biographie.

Il est forcément difficile de retracer la vie d'une personne morte si jeune, d'une femme ayant vécu durant l'ère victorienne, d'une autrice dont la majeure partie des oeuvres de jeunesse ne sont pas parvenues à la postérité. Pourtant, la proportion de récit entre la petite enfance d'Emily et son âge adulte m'a désagréablement surprise : comme si finalement tout s'était joué avec les deuils successifs de sa mère et de ses deux soeurs aînées. C'est une thèse qui pourrait se tenir mais qui donne lieu ici à des extrapolations sur ce que ressentait, pensait, disait une enfant de moins de 7 ans avec assez peu de crédibilité. Sous la plume de Denise le Dantec, la toute jeune Emily pense et converse avec sa petite soeur Anne comme si elles étaient adultes. On y passe des chapitres et des chapitres alors qu'à l'inverse, l'écriture et la publication des Hauts de Hurlevent sont expédiés en moins d'un chapitre, comme si son seul roman laissé à la postérité n'avait que peu d'importance. Encore une fois, pourquoi pas, si on estime que pour Emily, SA grande oeuvre, celle où elle avait mis son âme, c'était Gondal, ce royaume imaginaire épique et poétique qu'elle tissait patiemment avec sa soeur Anne depuis l'enfance. Cela aurait mérité un récit plus argumenté.

J'ai aussi été un peu attristée de lire le sort fait à Charlotte dans cette biographie : décrite comme dure, autoritaire, peu compatissante. Clairement, l'aînée des Brontë n'a pas les faveurs de Madame le Dantec. Dommage !

Je recommande chaudement la lecture des Lettres choisies de la famille Brontë, un recueil passionnant et très bien contextualisé de Constance Lacroix, beaucoup plus fidèle à mon sens à la réalité historique de cette famille de prodiges.
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