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EAN : 9782359052787
320 pages
Ecriture (11/04/2018)
3.7/5   20 notes
Résumé :
Un roman publié en 1847, Les Hauts de Hurlevent, fit sa renommée posthume. Emily Brontë n’avait pas trente ans. Elle ne semblait connaître du monde que les landes entourant le presbytère familial, ayant partagé sa vie entre les tâches domestiques et la rédaction de sagas juvéniles avec son frère Branwell et ses sœurs Anne et Charlotte.
Ce livre unique fut longtemps le seul témoignage de son auteur, dont l’existence, croyait-on, n’avait pas connu d’événement m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Grâce  à cette biographie de Denise le Dantec, je pars pour Haworth, dans le Yorshire, dans le presbytère où furent élevés les soeurs Bronte, Maria et Elizabeth, Charlotte, Emily et Anne ainsi que Branwell, leur frère, dont j'avais lu il y a quelques temps la biographie écrite par Daphné du Maurier, le monde infernal de Branwell.

Une maison sans confort, froide dont les fenêtres donnant sur le cimetière ne pouvaient occulter les pierres tombales de la famille Brontë et dans laquelle les enfants vivaient repliés sur leurs jeux, leurs études et leur complicité. 

Je connais donc déjà beaucoup d'éléments de la vie de cette famille d'écrivains, mais je voulais en savoir plus sur la personnalité de l'auteure des Hauts de Hurlevent, roman qui avait enflammé mon esprit adolescente et que j'ai relu adulte et dont je garde le souvenir d'un amour puissant, dévastateur mais où se mêlent également quête d'identité, vengeance, violence, désespoir et destruction.

Denise le Dantec retrace la courte vie de cette jeune fille secrète, discrète, silencieuse, limite agoraphobe, éprise de nature entourée de ses animaux, très attachée aux tâches ménagères qui lui permettaient de rester dans le presbytère et de consacrer son temps disponible à la lecture et l'écriture.

Emily conservera toujours le goût des choses simples de la vie, refusant ce qui, à tort ou à raison, lui apparaîtra comme sophistication. (p119)

Et pourtant quelle femme étonnante : dyslexique, enfant précoce, s'enrichissant de tout ce qu'elle entend ou lit, les quatre enfants étant avides d'écouter toutes les histoires, si possibles effrayantes, que les domestiques pouvaient raconter se déroulant dans la lande balayée par le vent.

Les quatre enfants l'écoutaient, un peu effrayés, se cachant parfois les yeux pour ne pas voir se déplacer les grandes ombres animées lancées par les flammes de la cuisinière de fonte le long des murs ou d'autres ombres encore à travers les fenêtres sans rideaux de la maison, parmi les dalles du cimetière parcouru de feux follets. Ils écoutaient la servante jusqu'à ce que le sommeil eût alourdi leurs paupières et que, lasse elle-même, Taby (la servante) entonnât les mélancoliques chansons du pays. (p102)

Admiratrice des écrits de Byron, Shelley et marquée par les deuils successifs de sa mère qu'elle perd à 3 ans, puis de ses deux soeurs, Maria et Elizabeth, mortes de tuberculose et sûrement des difficiles conditions de vie dans le pensionnat où leur père, Patrick, les avait envoyées, Emily assista également à la longue et lente déchéance de son frère Branwell.

On comprend toujours mieux la genèse d'une oeuvre romanesque quand on se penche sur la vie de son auteur. Il est fascinant de découvrir tous ces petits événements qui ont concouru à sa création, les décors, les rencontres. Quelle imagination féconde pour cette jeune femme qui vivait presque en recluse au sein de cette famille où régnait une forte complicité entre les enfants, tous animés par le même amour de la littérature, de l'écriture et de la création.

Emily rêve de créer un univers qui soit sien et dont elle saint qu'il sera "une contrée  nordique aux landes couvertes de brouillard et de rosée" : Gondal. (p110)

J'ai trouvé cette biographie très agréable dans sa lecture, même si j'ai parfois ressenti des répétitions (insistantes et inutiles) sur la santé des différents membres ( sur la perte de la vue par son père par exemple). Denise le Dantec mêle biographie et roman en imaginant certains dialogues et l'influence qu'auront eu certains événements ou rencontres. Les notes en début de chaque chapitre me semblent inutiles, j'ai préféré les ignorer et découvrir par moi-même les événements relatés.

On se transpose dans le quotidien de cette famille où l'instruction et la culture étaient les priorités du père, poussant ses enfants, garçon et filles (même si Branwell fit l'objet d'une préférence de la part du révérend), on assiste aux joutes littéraires qui existaient entre les différents membres qui permirent à chacun d'écrire des références de la littérature anglaise, dans des styles différents, en particulier pour Charlotte avec Jane Eyre, Anne avec Agnes Grey et bien sûr les Hauts de Hurlevent pour Emily.

Denise le Dantec attire l'attente sur les rapprochements entre les différents membres de la famille mais aussi les affrontements, les distances parfois prises, à différentes époques en particulier entre Charlotte, assez dominatrice et Emily, rebelle :

Comme se plaisait à dire Branwell, si Charlotte représentait le jour, Emily était la nuit. D'où pouvait venir une telle antipathie entre elles ? Emily se le demandait souvent. Elle avait le sentiment que Charlotte en voulait à son corps, comme si leurs "jeux" d'autrefois avaient laissé sur elle des traces irréparables. Tel était l'amer constat d'Emily, et l'hostilité qu'elle ressentait à l'égard de Charlotte se manifestait par une angoisse dont elle ne savait comment se libérer. (p139)

La biographe a dressé le portrait d'Emily, avec les documents en sa possession, et de son univers de cette auteure dont il ne subsiste que peu d'écrits, témoignages, mais pour ma part j'ai pris plaisir à soulever le voile sur cette femme mystérieuse, qui n'a pas connu le succès à la sortie de son unique roman, paru un an avant sa mort et qui reste une référence dans la littérature anglaise.

Le péché, pour Emily Brontë, n'est pas une faute morale : c'est dans la démesure que l'être peut se connaître, car la déchéance contient une splendeur cachée. (p257)

Elle qui ne connut jamais, semble-t-il, l'amour, devait avoir une imagination et un univers romanesque immenses pour écrire une des plus belles histoires d'amour : celle de Cathy et Heathcliff.

Mes grandes souffrances en ce monde ont été les souffrances de Heathcliff, je les ai toutes observées et ressenties dès le début : ma grande pensée dans la vie, c'est lui-même. Si tout le reste périssait et qu'il demeurât, lui, je continuerais d'être, moi aussi, et si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l'univers me deviendrait terriblement étranger : je ne semblerais plus en faire partie. Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rocs éternels du sous-sol : source de peu de joie visible, mais nécessaires.... Je suis Heathcliff. (p160)

Merci aux Editions de l'Archipel et Babelio Masse Critique pour cette lecture
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Tout d'abord, un immense merci aux éditions L'Archipel pour l'envoi de cet ouvrage. J'étais très intriguée à l'idée de lire cette biographie traitant de la vie d'une romancière que j'admire tant depuis l'âge de mes douze ans, période de mes touts premiers grands classiques, notamment ceux de la littérature anglaise du dix-neuvième siècle que je chéris de tout mon coeur. Les Hauts de Hurlevent est peut-être le seul roman qu'elle, Emily Brontë, ait jamais écrit, mais quel monument, quel chef d'oeuvre stupéfiant et immortel, cela ne fait pas le moindre doute, c'est comme gravé dans le marbre. Quand j'ai lu ce livre, j'ai été imprégnée et transportée par cette description si réaliste et saisissante de cette nature violente et tourmentée, sur tous les plans : la Mère Nature, la nature des sentiments, la nature humaine dans ce qu'elle a de plus faible, mais aussi de plus enragée et torturée aussi. Il y a une réelle beauté qui se dégage de cette peinture qu'Emily Brontë fait de la complexité de l'humanité. Peintre virtuose, mais aussi peintre avec des mots, je pouvais grâce à elle sentir la terre des moors sous mes pieds et le vent de la lande mugissant dans mes cheveux et me transperçant toute entière. J'étais donc très excitée de découvrir le récit de la vie de cette femme à mes yeux extraordinaire et fascinante en tout point.

D'ailleurs, cette biographie m'a semblé au cours de ma lecture plus être un récit qu'un documentaire sur le sujet en question ici présent. Ce que je veux dire, c'est que Denise le Dantec, autrice prolifique que je ne connaissais pas jusqu'alors, a su allier ses talents d'écrivain aux formes et au style très méticuleux et pointilleux de la biographie, sans pour autant en perdre l'authenticité de sa plume, ni la véracité des informations qu'elle nous fournit. le livre sur la vie d'Emily qu'elle nous donne à lire est extrêmement détaillé, sans pour autant être rébarbatif, loin de là. Cela se boit comme du petit lait, expression qui, quand je l'emploie, n'est absolument pas péjorative à mes yeux, bien au contraire, et cela se savoure comme quand on lit une des biographies rédigées par Stefan Zweig, par exemple. C'est le meilleur comparatif que je puisse faire selon moi. J'ai beaucoup appris de cet ouvrage, et je ne peux qu'admirer l'ampleur du travail de Denise le Dantec et m'en instruire, c'est tout bonnement remarquable.

Qui plus est, la quatrième de couverture nous introduit Denise le Dantec comme une cinquième soeur qu'Emily Brontë se serait trouvée. Je trouve, après lecture, cette affirmation tout à fait pertinente et je ne peux qu'approuver. Au-delà du travail de recherche colossal de Denise le Dantec, que celle-ci n'a cessé d'approfondir depuis la première édition de cette biographie en 1995, on sent au cours de notre lecture la réelle volonté de cette dernière à comprendre l'âme éprouvée par le deuil de la si jeune Emily, sa conscience accrue de la mort, la bonté et la tendresse qu'elle témoignait à l'égard des humbles ainsi que son désir totalement inexistant d'atteindre les states de la gloire et de l'amour éternels, au contraire de sa grande soeur Charlotte.

Et, en effet, contrairement à ce que j'avais toujours cru, Emily n'avait pas que deux soeurs, les illustres Anne et Charlotte, reconnues elles aussi comme issues du génie littéraire de la famille Brontë par de nombreux biographes, historiens, critiques littéraires depuis le dix-neuvième siècle jusqu'à nos jours. Il y avait aussi Maria et Elizabeth, les deux aînées qui ont très rapidement joué le rôle de petites mères et qui sont parties bien trop tôt. Cela m'amène au fait que les parallèles que Denise le Dantec dresse entre les expériences de vie qu'ont affronté et traversé les soeurs Brontë et leur oeuvre littéraire crèvent les yeux. Denise le Dantec met cela bien en évidence, sans omettre le moindre détail. Les décès presque simultanés de Maria et Elizabeth constitueront le premier matériau nourricier des écrits majeurs de chacune. Par exemple, en lisant cette biographie, j'avais l'impression de me trouver dans l'enceinte sordide établissement de Brocklehurst dépeint avec une grande justesse dans Jane Eyre, ou de voir la figure de paria bouleversante et vengeresse du seul et unique Heathcliff en ce garçon de ferme taciturne, intrus au sein de sa propre famille lui aussi, qui seul aura réussi à faire faire au coeur d'Emily un sursaut de compréhension face à cette asociabilité qui la caractérisait elle aussi si bien. Si j'avais lu également les oeuvres de la douce et chérie Anne Brontë, ce que je me suis promis de faire un jour, j'aurais pu d'autant plus percevoir la toute beauté des échos qui saisissent le coeur du lecteur, lui font écarquiller grand les yeux à la fois de façon naturelle et magistrale. C'est là toute la puissance de cette biographie : son essence. Celle de la production littéraire d'Emily est à la fois empreinte de l'âme à la fois insoumise aux bonnes moeurs de son temps mais dévouée à sa famille, qui représente sa souffrance et son refuge ; l'âme de cette enfant sauvage des landes indomptable et qui n'est jamais véritablement devenue femme, malgré le changement du corps, les responsabilités et la vieillesse. Mais ses oeuvres sont aussi indubitablement influencées par ce monde extérieur à Haworth, le presbytère familial, et surtout par sa famille pour laquelle elle éprouvait un amour fusionnel qui en devenait presque ambigu, dans les cas de ses relations avec Anne et Branwell. Quelque soit le sentiment qui l'a ébranlée, jalousie, envie, défi, peur, chagrin, c'est bien l'oralité irlandaise de son père que l'on reconnaît dans les talents de conteuse de Nelly Dean, c'est bien ce garçon de ferme orphelin et illégitime qui a inspiré le bois dont Heathcliff est fait, et bien plus encore... Emily était à ce point liée à sa famille que, là où l'on lit son histoire, on lit aussi elle de sa famille toute entière. Et si son oeuvre est considérablement marquée par les jeux d'écriture de son enfance qu'elle réalisait avec ses frère et soeurs et par les personnalités de chacun(e), eux aussi se sont servis d'elle comme muse dans chaque chose qu'ils créaient. Ce lien familial, malgré les tentatives de rupture, n'a jamais été aussi fort que dans les chefs d'oeuvre littéraires d'Anne et Charlotte où, tout comme Emily, elles tentaient de s'extraire de l'injustice et de la façon de penser étriquée de leur temps, ou dans les portraits familiaux réalisés par le prodige Branwell et qui étayent la lecture de cet ouvrage, entre autres choses.

Pour conclure, que vous soyez fan des Brontë ou non, je ne peux que vous encourager à vous immerger dans cet ouvrage si complet et passionnant sur cette famille talentueuse dans de nombreux domaines et vraiment pas comme les autres. La poésie de l'âme intemporelle d'Emily ne pourra que vous séduire, et sa capacité de voir le véritable sens de chaque chose, de voir au-delà de ce qui est percevable si je puis dire, vous époustouflera.
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Je remercie les éditions de L'Archipel pour leur confiance et pour cette biographique à laquelle je n'ai malheureusement pas adhéré. Ce roman est plus qu'une biographie sur Emily Brontë, l'auteur nous fait la biographie de toute la famille car il aurait été difficile de faire autrement. Je dois dire que je n'ai pas accroché au style et à la plume de cet auteur , cette lecture fut pour moi longue et laborieuse. J'ai trouvé les chapitres interminables et denses, sans rythme. L'auteur s'attarde trop à décrypter les écrits de ces jeunes artistes alors que moi j'avais envie d'en savoir un peu plus sur eux. Je me suis vraiment ennuyée dans cette lecture, impossible de m'y plonger pourtant j'avais vraiment envie de ressentir et de connaître la courte existence de cet auteur qu'était Emily Brontë. J'ai trouvé le début de ce livre assez désorganisé, mal construit, difficile de rassembler tous les éléments fournis par l'auteur afin de pouvoir les imbriquer les uns dans les autres. Pour écrire ce livre, en plus d'être une fervente admiratrice des soeurs Brontë, Denise le Dantec a fait un travail de recherches et de documentation remarquable ainsi , elle arrive à justifier la partie fiction de sa biographie avec des passages écrit de la main des Brontë ou de leur quelques amis proches. Elle arrive à émettre des comparaisons personnelles avec la vie d'Emily et ses écrits ce que j'ai trouvé intéressant pour comprendre la psychologie du personnage. Bien souvent, Emily se servait de personnages réels sous des identités fictives pour rédiger ses récits. J'ai bien aimé la façon originale dont l'auteur a réussi à intégrer des dialogues entre les protagonistes dans la partie fictive de cette biographie, surtout quand les enfants s'adonnaient à leur jeux d'écriture , ils avaient une imaginations débordante sans avoir une vie trépidante. L'auteur a su démontrer que cette fratrie était hors norme, précoce, et doté d'un don incroyable pour l'écriture: ils étaient de vrais artistes.
Emily est la cinquième de la fratrie Brontë sur six enfants. Fils et filles de pasteur, ils vivent à la campagne au presbytère de Haworth dans un coin assez retiré de l'Angleterre. Dès leur plus tendre enfance, les enfants Brontë vont être confrontés à plusieurs décès notamment à celui de leur mère lorsque Emily a à peine trois ans. L'auteur nous apprend qu'Emily était précoce pour son jeune âge, je dirai même surdouée vu qu'à l'âge de quatre ans elle commençait déjà à rédiger. A l'âge de six ans, Emily et ses grandes soeurs vont être envoyé dans un pensionnat pour filles de pasteur qui se révèlera être un endroit malsain. Les deux ainées vont d'ailleurs y laisser leur vie . MR Brontë va alors faire appel à leur tante maternelle pour éduquer ses filles, tandis que lui s'occupera de son fils, ce qu'elle fera avec dureté sans leur donner l'affection dont elles avaient besoin. Emily aura du mal à se construire se sentant souvent seule et triste. Les jeunes enfants Brontë vont imaginer leur propre jeux d'écriture en composant de nouveaux mondes. Un de jeux de rôle avant l'heure qui développera leurs talents d'écrivains et de poètes . Le décès de leur mère puis de leurs deux soeurs ainées ont fait que les quatre derniers survivants sont toujours resté très proche les uns des autres malgré les querelles et l'éloignement mais cela les a aussi fragilisés dans la construction de leur vie d'adulte. Ils continuaient d'écrire sur leur monde fictif des histoires , des poèmes. Ils développaient ainsi leur talents d'écrivains. Ils ont de ce fait, pu publier leur écrits dans le but d'être un jour reconnu. Emily était une personne simple, elle ne recherchait pas la reconnaissance comme son frère et sa soeur Charlotte. Elle aimait qu'ils se retrouvent en famille au presbytère car cela la rassurait.
Devenu adulte Emily était une jeune femme solitaire et indépendante. Grace à l'analyse des textes de la famille Brontë, l'auteur essai de percer à jour la nature et la psychologie complexe d'Emily qui va préférer vivre au milieu de la nature et des animaux . Emily préféra rester vivre au presbytère , se promener dans les landes avec ses chiens. Les chiens compensaient le manque d'affection qu'il lui avait manqué durant son enfance. C'était une réelle douleur pour elle lorsqu'elle en perdait un. Cette vie lui permettra d'accompagner son frère dans les derniers moments de sa vie, d'aider son père atteint de cécité et surtout d'écrire son seul et unique chef d'oeuvre Les hauts de hurlevents qui ne sera pas reconnu tout de suite en tant que tel. Emily meurt à trente ans de tuberculose.
Cette lecture n'était pas faite pour moi et je m'en excuse auprès des éditions de L'Archipel qui ont eu la gentillesse de m'envoyer ce roman, peut être ais-je eu un manque de concentration, je ne sais pas en tout cas ça n'a pas matché avec moi.
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Née en 1818 et disparue en 1848, Emily Brontë a marqué la littérature anglaise et mondiale avec son roman Les hauts de Hurlevent et ses poèmes, cependant moins connus. Durement frappée pendant son enfance par la mort de sa mère et de ses sœurs aînées, Maria et Elizabeth, elle a vite décidé de vivre sa vie en toute indépendance, et d'écrire pour sublimer l'existence face au mystère impénétrable de la mort et de la disparition. « Rejetant toute conformité à l'usage, aux règles, à la modération et au compris, qu'elle considérait presque comme une lâcheté, Emily Brontë n'accepta jamais la mesure. Tout plutôt que la contrainte. » (p. 30) N'ayant presque jamais quitté Haworth, le village où son père était pasteur, Emily a grandi avec Charlotte, Branwell et Anne et a composé avec eux leur fameuse œuvre de jeunesse, le Gondal, qui se retrouve en partie dans le chef-d'œuvre d'Emily. Selon la volonté de son père, et à l'instar de son frère et de ses sœurs, Emily est très instruite, mais elle dispose en outre d'un esprit très vif et d'une vie intérieure intense qui la poussent naturellement à l'introspection et à la solitude.

L'abondante bibliographie présentée en fin d'ouvrage prouve l'intérêt intense de Denise Le Dantec pour Emily Brontë, et l'introduction présente un projet précis. « Écrire la vie d'Emily Brontë revient-il sans doute à consoler le rêve intérieur que j'avais d'elle, et même à compenser la perte de l'élan excessif qui, jeune, m'avait entraînée vers elle. Néanmoins, loin de réinventer mon rêve, je me suis appliquée ici, au contraire, à la différencier de moi. » (p. 12) Nourrie d'extraits de lettres, de journaux et d'œuvres des Brontë, cette biographie est intéressante, mais se livre parfois à des extrapolations que je qualifierai de romanesques, notamment sur les pensées de la jeune Emily, et à des explications de texte parfois un peu audacieuses. « Ses poèmes ne sont pas pittoresques. Ils ne décrivent pas, même s'il s'agit des landes de Haworth. Emily n'est pas un poète qui exalte sa région mais, sous sa plume, jeune encore, la moindre bruyère devient toutes les bruyères du monde. » (p. 202) C'est à croire que Denise Le Dantec a quelque peu échoué dans son entreprise de se libérer de la fascination qu'elle éprouve pour l'immense autrice des hauts de Hurlevent.

Si vous cherchez un autre éclairage sur la vie de cette fratrie d'écrivains que furent les Brontë, je vous conseille l'excellent ouvrage de Daphné du Maurier, Le monde infernal de Branwell Brontë.
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Résumé Emily Brontë Une vie de Denise le Dantec
Emily Brontë meurt à l'âge de 30 ans, quelques semaines après son frère.

Elle n'a pas voulu se soigner. Elle est entourée de ses deux soeurs et son père.

Avis Emily Brontë Une vie de Denise le Dantec
Dans la famille Brontë, on demande l'auteur d'un seul roman qui aura du succès après sa mort, Les Hauts de Hurlevent. Cet auteur est Emily Brontë, morte à 30 ans des suites de maladie. Elle est la soeur d'Anne, Charlotte et Branwell Brontë. Ses frères et soeurs sont également morts très jeunes. Seules Anne et Charlotte ont connu du succès du temps de leur vivant. Deux siècles plus tard, les livres de ces femmes s'achètent toujours autant, se lisent toujours autant et sont toujours étudiés.


Emily Brontë ne laisse que ses écrits pour parler d'elle, et encore ils n'ont pas tous été retrouvés. le reste n'est qu'interprétations, études de la vie de la famille, témoignages de ceux qui lui ont survécu ou encore la passion d'un auteur qui, adolescente, découvre les Hauts de Hurlevent. Il a fallu des années pour tenter d'écrire sur un tel personnage, amasser quantité d'informations pour écrire cette biographie qui comporte de nombreux vers de l'auteur pour coller à l'époque de la vie d'Emily Brontë.

Le père d'Emily Brontë a pris en charge l'éducation de son unique fils. Ce dernier présente, déjà, des soucis psychologiques. Il doit donc être protégé. le manque d'argent est présent. Les filles, après la mort de leur mère, prendront en charge l'entretien de la maison avec leur tante qui les éduquera. Mais tous ont du temps libre pour parcourir les landes, lire encore et toujours, que ce soit des journaux, des livres, et surtout écrire à plusieurs mains. Raconter des histoires issues de leur imagination mais aussi de tout ce qu'ils peuvent lire. En ce temps-là, le père va tenter de faire instruire leurs filles. Mais cela se passe mal. Deux tombent malades et meurent. Les suivantes, Charlotte et surtout Emily, n'auront de cesse que de revenir chez elles. Charlotte, qui devient l'aînée de la famille, a toujours eu à coeur de parcourir l'Europe. Elle y parviendra en travaillant et en s'instruisant. Emily s'est rapprochée de sa jeune soeur, Anne. Une relation qui unira pendant de nombreuses années les petites filles, devenues grandes. Emily, avec son caractère entier, prompt à la colère, aide les plus faibles. Elle sera la seule à tenter d'adoucir les derniers mois de vie de son frère.

Pour ceux qui comme moi ne connaissent pas la vie des Brontë, et en particulier, celle d'Emily, on fait connaissance avec une enfant très intelligente, qui très vite connaît la nature humaine, elle qui ne se lie à personne, et donc ses faiblesses. Emily se caractérise par sa beauté, comme tous les enfants Brontë, par des attitudes très emportées, mais aussi par une propension à la solitude. Solitude due aux décès de sa mère, en premier, et de proches. Elle n'a pas pu recevoir de l'amour et donc ne sait pas comment le donner. Elle a voulu être aimée et aimer. Très vite, l'endroit où elle vit est son refuge, sa maison et en particulier la lande, source d'inspiration qui ne se tarit pas. Faune et flore, Emily a tout compris. La solitude d'Emily est due à cet abandon. le père n'est pas extrêmement proche de ses enfants. Emily ne veut aucune contrainte, elle veut être libre, même si elle réalise les nombreuses tâches ménagères qui lui incombent. Dans cette biographie, émaillée des nombreux vers d'Emily Brontë, qui permettent de comprendre son état d'esprit, on assiste à la culpabilité énormément présente chez Emily, à son évolution en tant que poétesse, écrivain, aux problèmes qu'elle a pour assumer sa féminité, à ses nombreux cauchemars. La lande, écrire lui servent de refuge. Ses différents séjours à l'extérieur ont été profitables dans une certaine mesure. Emily, tout comme ses frère et soeurs, ont pratiquement vécu en autarcie. Est-ce que cela leur a suffi ? A Charlotte, non, qui a toujours voulu partir. A Emily ? Cela ne l'a pas aidé. Mais aurait-elle, pour autant, donné toute sa plénitude à ses écrits ?

J'aime découvrir la vie des gens, que ce soit dans les romans ou dans les biographies. Cela permet de s'approprier un peu le personnage, de le comprendre surtout. Quand on ne le connait pas, on le découvre. Pour moi, cela a été le cas ici. J'avais peur de m'ennuyer, de ne pas tout comprendre. Cela a été un peu le cas concernant les vers, la poésie d'Emily Brontë. Je n'ai pas eu le temps de m'y pencher trop dessus. Je pense que, pour cela, il faut être vraiment en condition.

Je remer19cie Babelio pour cette édition Masse Critique ainsi que les Editions Ecriture.

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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Moyennant une somme annuelle, une enfant recevait logement, vêtement, nourriture du corps, de l'esprit et de l'âme.
En vérité, la nourriture la plus abondante consistait en sermons édifiants, destinés à apprendre aux élèves quels châtiments effroyables s'abattent à l'heure du Jugement sur ceux-là qui, durant leur vie terrestre, ont commis la faute de ne pas savoir mépriser le corps, guenille périssable. La nourriture corporelle se trouvait quant à elle réduite : le matin, une bouillie d'avoine ; du bœuf bouilli et de la purée de pommes de terre pour déjeuner ; du pain sec accompagné d'un verre de lait coupé d'eau pour dîner. Les samedis, une espèce de pâté composé de tous les restes de la semaine constituait le menu.
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Mes grandes souffrances en ce monde ont été les souffrances de Heathcliff, je les ai toutes observées et ressenties dès le début : ma grande pensée dans la vie, c'est lui-même. Si tout le reste périssait et qu'il demeurât, lui, je continuerais d'être, moi aussi, et si tout le reste demeurait et que lui fût anéanti, l'univers me deviendrait terriblement étranger : je ne semblerais plus en faire partie. Mon amour pour Heathcliff ressemble aux rocs éternels du sous-sol : source de peu de joie visible, mais nécessaires.... Je suis Heathcliff. (p160)
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Au contraire de son père dont le travail précoce, l'exil et les deuils interrompirent les rêveries, Emily se manifesta d'emblée comme un être extrêmement sensible, naturellement portée à pénétrer le mystère du monde.
Si tous les enfants du pasteur ont eu une expérience précoce de la mort, c'est dans la conscience de celle-ci qu' Emily et Anne, les plus jeunes, vécurent leur enfance.
Cette connaissance première et directe est très certainement ce qui distingue Emily Brontë des écrivains qui furent ses contemporains.
Pour Emily, la mort a toujours été familières, sans effort d'imagination ou de conscience.
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Comme se plaisait à dire Branwell, si Charlotte représentait le jour, Emily était la nuit. D'où pouvait venir une telle antipathie entre elles ? Emily se le demandait souvent. Elle avait le sentiment que Charlotte en voulait à son corps, comme si leurs "jeux" d'autrefois avaient laissé sur elle des traces irréparables. Tel était l'amer constat d'Emily, et l'hostilité qu'elle ressentait à l'égard de Charlotte se manifestait par une angoisse dont elle ne savait comment se libérer. (p139)
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Les quatre enfants l'écoutaient, un peu effrayés, se cachant parfois les yeux pour ne pas voir se déplacer les grandes ombres animées lancées par les flammes de la cuisinière de fonte le long des murs ou d'autres ombres encore à travers les fenêtres sans rideaux de la maison, parmi les dalles du cimetière parcouru de feux follets. Ils écoutaient la servante jusqu'à ce que le sommeil eût alourdi leurs paupières et que, lasse elle-même, Taby (la servante) entonnât les mélancoliques chansons du pays. (p102)
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Vidéo de Denise Le Dantec
Viviane & Morgane ou les portes du poétique, selon Denise Le Dantec (France Culture, 1984) Une émission de Jean-Pierre Le Dantec diffusée le 2 juin 1984 sur France Culture. Présence : Denise Le Dantec.
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