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Citations sur Les sept noms du peintre (18)

Une nuit, ils firent l'escalade de Montségur. Ils étaient seuls dans ce repaire d'aigles sous un ciel criblé d'étoiles. Il sembla à Erich Sebastian que le monde tournait autour du vaisseau céleste. La montagne était face à eux, puis le creusement des plaines. Un océan de feux roulait au loin. Les pierres s'effondraient sous les pas. Des oiseaux, surpris, s'enfuyaient dans un claquement d'ailes maudites. Erich Sebastian rêvait de bûcher, d'ascèse, de méditations dans le vif des nuits stellaires. Ils y restèrent la nuit. Ils voulaient voir le jour arriver, ce feu qui viendrait couronner les heures de vigie au sommet du chicot céleste. p 178
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La mer était d'un gris compact. Des chevaux se baignaient. Erich Sebastian regarda avec un certain émerveillement les bêtes qui couraient dans l'écume. Les lads les tenaient avec des longes. Les chevaux glissaient à la ligne des vagues, comme des ombres jaillies de la mer, les robes frémissaient, ruisselantes, les montures arrivaient du large avec des crinières d'algues et de sel.
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Il prit seul la direction de Delft.(...)Des heures il arpenta cette ville encerclée par l'eau, cette ville avec ses tuiles, ses briques, ses ponts, sa lumière surtout, macérée dans les canaux et les douves, vibratile et dorée, perpétuellement automnale. Il n'y avait rien à voir. Pas même un tableau de Vermeer. Tout était dans l'impression, dans le plaisir de pas gratuits dans des espaces humides, sous les nuages, une citadelle de chambres closes et de corps lumineux. p 142 (collection blanche Gallimard)
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Viendra-t-il? Ce sera vers le soir. Il y aura un bruit d’eaux que froisse une étrave. Dans les derniers rayons du couchant, les sorbiers et les feuillages auront des flamboiements extraordinaires. Ce sera une forme tremblée, lumineuse, comme chez Rembrandt et Turner. Un nautonier des eaux rouges et noir
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On ne quitte jamais ses paradis, ses lieux de révélation. Tout un faisceau de capillarité secrète nous relie aux êtres, aux villes, aux lieux qu'on pensait avoir quittés avec la brutalité d'une brisure.
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Ces lignes testamentaires jaillissent d'un vieux rêve enfoui, d'une cellule murée, de stratifications précieuses. Je les trace alors que tout s"est décoloré pour moi et que je sais que je vais entrer dans la mort.J'écris dans mon pavillon lacustre ce mois d'octobre 1974. Autour de moi tout n'est que rousseurs, frondaisons fauves, deux de sorbiers. J'écoute sans jamais m'en lasser la même cantate de Bach : "Ich habe genug".
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Seule la qualité de la prière sépare la peinture qui émeut de celle qui décore.
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Le dessin n'est pas la forme, il est la manière de voir la forme.
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La nuit venue, quand la marée basse laissait sur ces voies luisantes, flaques et laminaires, je marchais à la lumière de la lune, j'adorais sentir derrière moi, au cœur de la forteresse maritime, la masse de la cathédrale, je montais vers le Grand-Bé. Je m'arrêtais sur la tombe de Chateaubriand. Une nuit, dans un bar, un vieux Malouin m'avait raconté que l'écrivain avait été inhumé à la verticale. Cette histoire m'excitait. En revanche, que Sartre eût osé pisser sur cette sépulture me révulsait. De retour à Paris, j'irai avec Egon au cimetière du Montparnasse pisser sur la tombe de Sartre et de Beauvoir.
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J'allais seul, sans peur, sans désir. Sans regret des séductions et des leurres de ma vie ancienne. Un être naissait qui était plus vieux que moi. Une figure de veilleur et d'errant, un chevalier de la mort et des intersignes.
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