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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avoue avoir eu du mal à entrer dans ce livre, que je trouve au final très intéressant du point de vue de la confrontation entre capitalisme et anarcho-communisme non autoritaire (du moins en partie en apparence). Malheureusement, je reste sur ma faim, moi qui attendait le retour de Shevek avec impatience !
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Les Dépossédés, ce sont ceux qui sont privés de quelque chose. Les habitants d'Anarrès sont ainsi ceux qui, originellement, ont refusé d'être possédés, et donc d'être dominés, désirant vivre libres et sans dieu ni maître. Ils sont aussi ceux qui ne possèdent pas, ils n'ont rien en propre, ni logement, ni lit, ni salaire, ni même relations humaines. Ils ne possèdent pas un être aimé au sens premier du terme ; quand il s'agit d'une relation sexuelle consentie, l'acte est appelé copulation, quand il s'agit d'une relation de couple, c'est un partenariat. Mais ils sont aussi ceux qui ont été privés de quelque chose : le bien-être matériel. Ils doivent travailler dur tous ensemble pour se nourrir sur une planète aride, peu hospitalière.
S'il y a des dépossédés, c'est qu'il y a des possédants. A première vue, ce sont les habitants de la planète-jumelle, Urras. Ils vivent selon le modèle capitaliste, plutôt bien semble-t-il à première vue, jouissant d'une luxe de maisons individuelles, de vêtements extravagants, de nourriture abondante...
Forcément, les choses sont en réalité bien plus subtiles, ce n'est pas un monde en noir et blanc, une opposition strictement binaire. Même sur Anarres, certains ont pris possession du pouvoir, et l'exercent dans leurs propres intérêts. Quant à Urras, la richesse apparente vient de l'exploitation d'une catégorie dominée de la population, qui ne possède que l'espoir de rejoindre Anarres. Les relations de couple et de famille peuvent sembler plus apaisées sur Urras...
Il y a des thématiques passionnantes qui sont soulevées dans ce roman, sur l'utopie, la dystopie, les rapports entre les sexes, la place des femmes, l'écologie et l'exploitation de la terre... Mais malheureusement, le rythme du roman n'est, pour moi, pas assez dynamique. Il y a beaucoup de longueurs, des exposés philosophiques, physiques et métaphysiques... Enfin, j'ai ressenti peu d'empathie pour le personnage principal, Shevek ; peut-être parce que lui-même est finalement assez froid, il théorise beaucoup au lieu de vivre sa vie.
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Je reconnais le talent d'Ursula K. Le Guin pour se projeter dans une société future, éclatée en diverses communautés plus ou moins étatiques et aux profils politiques et idéaux de vie opposés.
Les deux principales sociétés qui s'opposent sont celles d'Urras, qui ressemble fortement à la société capitaliste que l'on connaît encore aujourd'hui (le roman date de 1974), et Anarres, régie par des principes anarchistes, issue de quelques habitants d'Urras ayant fait sécession et s'étant exilés sur « la lune ».

Le format de la semaine (en dix jours), les tâches individuelles et collectives, quotidiennes et professionnelles, l'habitat, les relations sociales et amoureuses, l'éducation des enfants, elle a pensé à tout, et amène une réflexion que j'ai trouvée très intéressante, montrant que d'autres modes de vie sont possibles, questionnant de manière profonde nos fonctionnements.

Elle n'a pas manqué de montrer les bons et les mauvais côtés des deux planètes – un peu moins de bons côtés pour Urras me semble-t-il, mais elle n'a pas ménagé les nombreuses difficultés et certains paradoxes pour Anarres. le tableau dépeint n'est donc pas manichéen et amène vraiment à la réflexion me semble-t-il.

Le mode narratif ne m'a que peut convaincue : une alternance d'époques et de lieux.
Nous suivons le personnage principal, Shevek, trentenaire grand physicien d'Anarres, qui vient faire un séjour sur Urras – chose qui ne s'est jamais produite depuis la sécession. Chaque chapitre nous transporte à une époque de la vie de Shevek, de son enfance à sa vie d'adulte quand il est sur Anarres mais pas vraiment dans un ordre chronologique (ce que je n'ai pas trouvé dérangeant), en alternance avec son expérience sur Urras. Peut-être est-ce le ton qui m'a peu entraînée, un peu monocorde.

Je suis contente d'avoir lu cet ouvrage mais j'avoue que ça n'a pas été sans mal… J'ai navigué entre l'intérêt de la réflexion et l'ennui de la narration (point de vue personnel bien entendu).
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Je ne suis pas adepte des SF ou des dystopies et pourtant ce livre m'a plu.
L'histoire est très bien expliquée et même si c'est un monde inconnu, on se retrouve facilement.

Le personnage principal est un peu l'exception de sa société et par lui, on apprend à comprendre son univers, sa planète mais aussi les autres.

C'est un peu une comparaison entre capitalisme et communisme et en ce sens, c'est intéressant.

L'écriture est facile, il y a des rebondissements inattendus et même si j'ai trouvé quelques lenteurs, l'auteur a su écrire une histoire très complète.
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Les deux planètes Urras et Anarres sont chacune la lune de l'autre. Il y a 170 ans, un million d'Urrastis sont partis s'installer sur Anarres, auparavant inoccupée, pour y fonder une société anarchiste: sans Etat, égalitariste, non-violente, communautaire, où l'argent et la propriété privée n'existent pas. Il n'y a pas de pronoms possessifs dans la langue qu'ils ont créée. Shevek est un génial physicien dont le talent est entravé par un professeur plus ancien qui espère s'approprier son travail. Shevek prend conscience qu'avec le temps l'idéal anarresti s'est sclérosé. Il décide d'aller voir sur Urras à quoi cela ressemble vraiment. Il pense que les habitants des deux planètes pourraient avoir quelque chose à s'apporter les uns aux autres.

Avec Shevek le lecteur découvre Urras qui ne le dépayse pas trop puisqu'il s'agit d'une sorte de double de notre planète Terre. A-Io est une caricature des Etats-Unis où les inégalités sont criantes. Une classe de propriétaires domine et se fait servir par le peuple qui vit misérablement. Il y a aussi Thu -l'URSS- et le Benbili -un pays du tiers-monde. le roman a été écrit en 1974 et les relations internationales sont celles de l'époque : Guerre Froide et intervention militaire de A-Io pour permettre au dictateur du Benbili de se maintenir au pouvoir. Ce roman est en effet pour l'autrice un moyen de mettre en avant une utopie anarchiste, vers laquelle va manifestement sa préférence. Cependant elle en montre aussi les dérives et Shevek est attiré par certains aspects de sa vie à A-Io.

Quant à moi j'ai trouvé la lecture plutôt ennuyante. le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'action. Il s'agit plutôt de nous présenter les conditions de vie sur Anarres et Urras et les idéologies qui les sous-tendent. J'apprécie les allusions qui montrent que l'autrice a des préoccupations féministes et écologistes, il y a des critiques qui sont toujours d'actualité et qui donnent à réfléchir sur la société contemporaine, l'ensemble me paraît souvent fastidieux. La société anarchiste qui est décrite évoque pour moi tantôt un kibboutz, un kolkhoze ou les sessions de travail citoyen à Cuba, bref rien de très fun. Je dirais que c'est un texte qui n'a pas très bien vieilli.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Avant de condamner définitivement une oeuvre, j'ose avouer ne pas avoir adhérer. En fait, je n'ai pas su m'identifier totalement aux personnages et à ce qu'ils représentaient. Un certain vocabulaire m'a rebuté et je n'ai pas su passer outre. Toutefois, avant de fermer définitivement la porte, enfermant l'auteure dans l'oubli, je tâcherais de lire une autre de ses oeuvres et peut être qu'une porte s'ouvrira car le style d'écriture est interessant est fluide et nous emporte dans cet univers dont nous imaginons les formes. Ma difficulté de compréhension du texte est peut être aussi dû à ma position personnelle. Ces derniers temps, il semble que les sociétés dichotomique pullulent dans les oeuvres littéraires et cinématographiques. Un certain raz le bol peut être ..
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C'est le genre de worldbuilding que j'aime ; pas de descriptions de paysages sans intérêts mais des descriptions du fonctionnement la société sur la lune fictive d'Annares, comment sont les gens, dans quel état d'esprit, quelle culture, quel régime politique.

À vous de voir s'il s'agit d'une utopie ou d'une dystopie, l'auteur montre les bons et les mauvais cotés d'un régime anarcho-communiste. Historiquement, le premier problème qui ce pose à ce genre de système est la difficulté, ou l'impossibilité, de le mettre en place sans qu'il soit perverti en dictature sanguinaire. Ici, on part de l'hypothèse que ce problème a été réglé et que tout c'est bien passé.
Il n'y a ni propriété privé, ni loi, ni gouvernement ; le libre arbitre est assuré et la liberté semble sans limite. Malgré cela, des contradictions apparaissent dans l'exercice de cette liberté, des failles qui remettent en question la réussite de ce système. Pour le faire marcher, la population a adapté son état d'esprit pendant des générations, jusqu'à ce que l'idée de n'être qu'une partie d'un tout plutôt qu'un individu à part entière soit naturelle. Mais, s'il n'y a pas de loi, il y a toujours une pression sociale qui s'exercent, envers les rouages de cette grande machine, afin que chacun se rende utile ; et si on refuse, dans le cas extrême où on n'obéirait pas à la honte, à la peur d'être mal vu du regard des autres, rien n'empêche les autre de faire justice eux-même. Au lieu d'être tyrannisé par quelques individus qui gouvernent, on finirait tyrannisé par le mouvement général de la majorité, l'opinion populaire. Où donc serait cette fameuse liberté recherchée par l'anarchie ? En ressentant le besoin constant d'être bien vu, on construirait notre propre prison. "L'enfer c'est les autres" comme dit Sartre dans Huis-clos.

Bien que nos sociétés occidentales fonctionnent sur un modèle différent, on peut y voir des parallèles, notamment à propos de la liberté d'expression. On pense qu'on l'a, pourtant on ne peut pas tout dire, même innocemment ; certains pourraient se sentir offensés, et s'ils sont majoritaires – ou en donne l'impression car ils s'expriment souvent dans les médias – on finirait par en payer socialement les conséquences. La liberté est là, mais gare à celui qui s'en sert ; par exemple aujourd'hui, parler de certaines communautés (minorités ethniques, religieuses ou idéologiques "protégées" par le tabou), ou de quelque chose ou quelqu'un en rapport avec ces communautés, revient à marcher sur des œufs.

L'anarchie-communiste dans ce livre présente malgré cela quelques qualités : l'égalité de tous – bien que des syndicats se créent et soient une occasion pour certains d'avoir plus de pouvoir ; la rotation pour exercer les métiers ingrats à tour de rôle, un jour de temps en temps ; le partage équitable des ressources ; sans argent ni propriété privé, l'élimination de la pauvreté. L'auteure profite de la dichotomie avec une planète capitaliste pour lancer quelques piques sur le consumérisme, l'oligarchie ploutocrate, ou le tribalisme des états-nations.

L'histoire est bien racontée ; elle alterne les chapitres entre passé et présent ; le personnage principal est correctement développé. Cependant, ma lecture a été gênée par quelques longueurs dues au babillage pseudo-scientifique et pseudo-philosophique, sur le passage du temps par exemple. Ajoutez à ça qu'au niveau émotionnel, c'est le calme plat ; rien n'est touchant.
Dans l'ensemble, c'est un livre d'anticipation qui, sans être parfait, donne à réfléchir. Je le recommanderais pour quiconque souhaite explorer, de manière ludique, une anarchie teintée de communisme, pourvu que vous puissiez endurer quelques longueurs.
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Pas mal, début un peu brouillon...
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Anarres et Urras sont deux planètes jumelles , chacune étant la lune de l'autre. Depuis une centaine d'années , l'aride Anarres est peuplée par quelques descendants d'un groupe d'anarchistes qui obtint le droit de quitter définitivement Urras en échange de la paix sur cette dernière. suivant les principes d'Odo , les anarchistes y vivent dans une société Shevek est l'un d'entre eux. Physicien brillant , en alliance avec Takver, sa frustration face au manque de moyens technologiques l'empêchant de développer davantage sa théorie de la temporalité le pousse à créer des liens plus ou moins secrets avec la société Urasienne , honnie par son peuple.

On suit ainsi de manière alternative le récit de la vie de Shevek sur Anarres jusqu'à son départ pour Urras, avec ses interrogations sur les limites de la société anarchique, et le récit du voyage sur Urras jusqu'au retour vers sa jumelle , avec ses désillusions sur la possibilité de s'entendre entre peuples frères.
Les chapitres se font écho d'une manière très réussie , et même si l'on peut une fois de plus regretter la faible empreinte de la science-fiction, on est face à un roman très réussi, décrivant sans concession ni parti pris deux sociétés totalement opposées et hermétiques l'une à l'autre. Un récit nourri d'une réflexion philosophique et politique qui ne peut qu'interpeler le lecteur.
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Je n ai jamais réussi à rentrer dans l'histoire. de beaux moments, de belles tirades et mises en abyme de notre planète terre, des côtes très visionnaires mais je n ai jamais eu envie de dévorer ce roman et j'ai dû m'y employer à moult reprises pour le terminer
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