Citations sur Terremer, tome 3 : L'ultime rivage (25)
- La nature n’est pas dénaturée. Non, ceci n’est pas un redressement de la balance, mais un dérèglement. Et il n’existe qu’une seule créature capable de faire cela.
- Un homme ? Suggéra Arren.
- Nous, les hommes.
- Comment cela ?
- Par un désir démesuré de vie.
- De vie ? Mais ce n’est pas un mal que de vouloir vivre ?
- Non. Mais lorsque nous désirons acquérir du pouvoir sur la vie - une fortune inépuisable, l’invincibilité, l’immortalité -, alors ce désir devient de la cupidité. Et si la connaissance s’allie à cette cupidité, alors survient le mal. Et c’est à ce moment-là que la balance du monde penche et que le malheur pèse lourd dans le plateau.
Essaie de choisir avec soin, Arren, lorsque de grands choix devront être faits. Quand j'étais jeune, j'eus à choisir entre être ou agir. Et j'ai bondi sur la seconde solution comme une truite sur une mouche.
Mais chacun de tes gestes, chacun de te actes, te lie à lui et à ses conséquences, et te force à agir de nouveau et sans cesse. Il est donc très rare de rencontrer un espace, un moment comme celui-ci, entre l'acte et l'acte, ou il soit possible de s'arrêter et simplement d'être. Ou se demander qui après tout, est-on.
Renier le passé, c’est nier le futur. Un homme ne peut forger sa destinée : il l’accepte ou il la nie.
- Alors, personne n'utilise plus ces sorts, à présent ? demanda Arren.
- Je n'ai connu qu'un homme qui les employât librement, sans se rendre compte de leurs risques. Car ils sont dangereux, et comportent des risques plus grands que toute autre magie. Je viens de dire que la vie et la mort sont comme les deux côtés de main, mais en vérité, nous ne savons pas ce qu'est la vie ni ce qu'est la mort. Il n'est pas sage d'avoir pouvoir sur ce qu'on ne comprend pas; et il est bien improbable qu'il en résulte quelque chose de bon, répondit l'Épervier.
Lorsque nous désirons acquérir du pouvoir sur la vie - une fortune inépuisable, l'invincibilité, l'immortalité -, alors ce désir devient de la cupidité. Et si la connaissance s'allie à cette cupidité, alors survient le mal.
Toute la splendeur des êtres mortels était dans ce vol. Leur beauté était faite d'une force effrayante et d'une férocité totale, et aussi de la grâce de la raison. Car c'étaient là des créatures pensantes, douées de la parole et d'une antique sagesse : les figures tracées par leur vol révélaient une harmonie volontaire et brutale.
Arren ne dit rien, mais pensa : "Peu m'importe ce qui peut advenir maintenant, j'ai vu les dragons dans le vent du matin".
La première leçon à Roke, et la dernière, c'est : Fais ce qui est nécessaire. Et rien de plus !
Renier le passé, c'est nier le futur.
Un mystère régnait dans cette terre. Pari dit doucement :
- Cette colline fut la première à se dresser au-dessus de la mer, quand fut prononcé le Premier Mot.
- Et elle sera la dernière à sombrer, quand toutes choses seront défaite, dit Arren.
- C'est donc un endroit ou l'on se trouve en sécurité dit Pari, pour s'affranchir de ses craintes; mais aussitôt il cria, frappé de stupeur : Regardez ! Le Bosquet !
Au Sud du Tertre, une grande lueur apparaissait sur la terre, pareille à un lever de lune, mais le mince croissant était déjà monté, vers l'ouest, par-dessus le sommet de la colline; et il y avait dans cette luminosité un tremblement qui ressemblait au mouvement des feuilles dans le vent.
Quand une tempête commence, elle n'est qu'un petit nuage à l'horizon.