- Hé, les gars ! On n'a rien touché depuis hier. Vous n'auriez pas un pétong de pain où un chicoulong de pinard ?
- Vous n'aurez rien. Vous autres du Midi vivez assez comme ça sur le dos des populations du Nord.
- Parce que vous croyez que le pain pousse sur les arbres chez nous ?
- Je dis que vous vivez d'abord de nos impôts. pour ça, vous êtes forts.
- Ouais, toujours en train de faire la sieste aussi !
- M'sieur l'officier ! i' faut pas continuer par là ! Les Allemands vous attendent de l'autre côté des collines. i' vont vous tomber dessus !
- Tiens donc ? Vous parlez bien le français pour des Allemands !
- Ben, c'est qu'on est en Lorraine annexée ici: on parle le français.
- Arrêtez-moi ces espions: ils veulent nous dissuader d'avancer.
- Ah ben ça ! C'est trop fort !
"En temps de guerre, un bon mensonge patriote vaut mieux que le potion amère de la vérité !"
- La preuve de notre innocence, je l'ai !
- Ah oui ?
- Notre officier nous a vus tomber après l'explosion d'un schrapnell, un obus à balles. Vous n'avez qu'à lui demander son témoignage.
- Cela demanderait un certain temps... un temps précieux que nous n'avons pas.
- C'est pas juste !!
- Détrompez-vous, les cours martiales en ont l'autorisation.
La mandarine a fait la faute, et c'est l'orange qui doit payer.
Cette fois, la cour coclut que la défense des deux soldats avait été bafouée. Elle cassa le jugement du tribunal militaire et rehabilita les deux fusillés.
Morts pour la France et droits à pension pour leurs parents, enfants et épouses.