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191x - La Grande Guerre (Le Naour) tome 3 sur 5
EAN : 9782262030360
396 pages
Perrin (23/10/2014)
4.55/5   22 notes
Résumé :
Après les cruelles désillusions de 1914 et les offensives répétées, aussi meurtrières que vaines, de 1915, les stratèges tirent en 1916 les leçons de la guerre des tranchées et envisagent alors de mener le conflit en scientifiques : finies les attaques à outrance de l'infanterie, place au feu roulant de l'artillerie, aux orages d'acier qui doivent tout annihiler sur leur passage. Et pourtant, malgré les dizaines de millions de bombes lancées sur Verdun ou sur la Som... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je poursuis ma lecture de l'excellente série de Jean-Yves le Naour avec ce troisième tome tout aussi passionnant, captivant et sidérant à lire que les précédents.
Et comme les précédents il y retrace les événements de toute une année, ici 1916, tant au niveau politique, que militaire, civil, national et international.

Évidemment comme nous sommes en 1916 deux tiers du livre sont consacrés à la bataille de Verdun, où au travers de quatre chapitres on va découvrir presque au jour le jour comment cette bataille qui ne devait être qu'un coup pour démoraliser l'ennemi s'est transformé en un véritable enfer où chaque camp s'est retrouvé pris au piège. On y lira tous les détails des stratégies militaires sidérantes du GQG, de l'acharnement aveugle de Joffre, et surtout on sera glacé d'horreur par les détails du déluge de feu et de fer qui s'est abattu sur poilus et allemands pendant 300 jours et 300 nuits... Jean-Yves le Naour nous raconte Verdun sous toutes ses coutures et c'est véritablement glaçant à lire.

Mais 1916 a aussi été marquée par une autre bataille presque en même temps : la Somme. Un peu effacé des mémoires françaises par rapport à Verdun, elle fut plus meurtrière et plus inutile encore, particulièrement chez les anglo-saxons pour qui elle fut un carnage et un vrai traumatisme.Ces deux batailles nous seront racontées au plus près par Le Naour.
On partira aussi vers le front de l'est avec une Russie en proie aux luttes internes entre la famille impériale, le gouvernement et les bolcheviks, une Roumanie flouée et abandonné par les alliés, une Grèce menacée de guerre civile, une armée d'Orient dirigée par Sarail impuissante faute de moyen, nous verrons aussi comment les USA entreront de plus en plus dans le conflit, bref le tour d'horizon sera complet et fascinant!

Et en qui concerne la France le Naour nous décrira combien les relations entre le GQG, le gouvernement et le parlement furent houleuses et conflictuelles. Mais surtout en cette année 1916 c'est enfin l'heure de la chute de Joffre, dont les stratégies, les exigences, l'hermétisme, l'arrogance et l'orgueil déplacé auraient du chasser de son poste de généralissime depuis longtemps que seule la peur du gouvernement de provoquer le trouble a maintenu dans sa tour d'ivoire. Depuis le premier tome Jean-Yves le Naour n'est pas tendre avec Joffre (à raison), il nous le dépeint sans prendre de gants, dans sa vérité crue, réelle et très souvent révoltante. On a peine à croire qu'un tel homme ait bénéficié d'une telle aura quand on prend connaissance de ses actes, du sang qu'il a sur les mains, de ses stratégie de guerre obsolète et de son intolérable suffisance...
Nivelle sera celui qui le remplacera, mais que cela va t-il donner ? C'est ce que le prochain tome (1917 : la paix impossible) nous apprendra, et bien plus encore.

Ce tome, je le répète était tout aussi passionnant à lire que les précédents, Le Naour garde son style dynamique et fluide, agréable à lire et facile à s'immerger dedans, et ce malgré la grande densité d'informations — car oui niveau infos, événements et noms on peut parfois être submergé !
J'ai hâte de lire la suite car je suis définitivement une grande fan de Jean-Yves le Naour et cette série qu'il a réalisé, qui a du nécessiter on l'imagine un travail colossal et qui est la plus passionnante que j'ai eu à lire sur la Grande Guerre !
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Jean-Yves LE NAOUR poursuit son chantier sur la Grand Guerre avec 1916. Contrairement à ce que le titre laisse envisager, il ne s'agit pas d'un travail chronologique, mais seulement de l'inscription des grands sujets de la 1ère guerre mondiale dans une temporalité intermédiaire. Façon de montrer que le temps est un acteur décisif, et peut-être que chaque nouvelle année (bonne année à tou(te)s mes ami(s) lecteurs-lectrices!) s'ouvre sur des promesses, des espoirs, des possibilités.
1916 est l'année de Verdun, de la Somme, de l'entrée en guerre de la Roumanie, et de la chute de Joffre. La fin de l'Uniion Sacrée.
Jean-Yves LE NAOUR continue, au long de 1916, à montrer les enjeux militaires, sans jamais assommer le lecteur des détails des batailles. Mais surtout, il poursuit sonn analyse des relations entre le GQG, le gouvernement, le Parlement, et la presse. Et permet ainsi de comprendre comme la guerre devient un objet politique et d'ambitions de bons nombres d'acteurs. Durer à tout prix, telle semble est la motivation essentielle de Joffre, Briand et les autres. le tout porté par une presse sous contrôle, tandis que la boucherie continue.
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Parue il y a dix ans, à l'occasion du centenaire de la guerre de 14-18, cette série d'ouvrages : 1914,1915,1916,1917 et 1918, dont je termine le troisième volume, est plus que jamais d'actualité, et même d'une actualité brûlante. Car, à l'heure où la guerre à nouveau frappe à notre porte, n'est-il pas urgent de se renseigner sur la manière dont nos aïeux ont affronté l'une des plus terribles épreuves que puisse connaître l'humanité? Et comme de surcroît l'auteur excelle à narrer les évènements avec une alacrité de ton bien nécessaire pour mettre à distance, non les souffrances des peuples, mais les illusions, les malentendus, les calculs et les petites mesquineries qui les ont accompagnées, on ne peut qu'être emporté par son récit. Imprévoyance, impréparation, imprudence et indécision, voilà comment l'on commence les guerres. On reste stupéfait devant la somme des erreurs commises par la plupart des responsables politiques et des généraux (Joffre!) en ces temps (heureusement révolus?). Certes, nous n'étions pas à leur place, l'horreur d'un conflit à l'âge industriel était sans doute inimaginable, mais les archives sont bien là pour témoigner d'une médiocrité de nos élites assez déconcertante. Il faut aussi prendre la mesure de l'aveuglement et de l'imbécilité de la presse, par ailleurs soumise à une censure tatillonne. Bref, à ce véritable casse-pipe des réputations, rares sont les personnalités qui surnagent (le général de Castelnau?), ainsi que quelques syndicalistes et députés lucides, assez courageux pour affronter une réprobation quasi générale pendant longtemps. Une leçon à en tirer? Hélas, si l'on se souvient du récit de Jules Vallès dans l'insurgé où il raconte les débuts de la guerre de 1870, où il voit de vieux révolutionnaires dresser des plans de campagne pour envahir la Prusse, on ne peut qu'en douter.
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Plutôt que d'écrire mon commentaire à la fin de l'ouvrage, je vais donner mes impressions au fur et à mesure de la progression de ma lecture.
Page 50 : le titre du livre est sans appel, 1916 sera une année terrible !
Le décor se met en place, les acteurs sont prêts, le sang coule déjà, mais le pire reste à venir...
Page 150 : le massacre est permanent, l'horreur est présente derrière chaque chapitre, le style de Jean - Yves le Naour permet de percevoir l'effroyable alors que les mots sont difficiles à trouver pour décrire cette horreur.

Une fois le livre terminé, le lecteur reste stupéfait devant cette hécatombe continuelle...

Je me dirige néanmoins vers l'année 1917, une autre année cauchemardesque.
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Absolument passionnant. Jean-Yves le Naour est décidément un formidable historien à la plume précise, engagée et immersive.

Extrêmement instructif.

Je file en 1917.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Ceux qui s’affrontèrent à Verdun représentaient une véritable élite. Comme de l’acier trempé juste le temps qu’il fallait, ils étaient durs, tendus, mais pas encore cassants », a prétendu l’historien Alistair Horne. Il avait tort. Il reprenait à son compte la littérature héroïque de l’arrière, celle qui sublimait l’horreur et taillait dans la boue des statues de marbre impavides. Il croyait rendre hommage aux combattants, mais en réalité il les déshumanisait.
Or, les défenseurs de Verdun, les seuls et vrais vainqueurs, ces poilus crottés que l’on vantait mais que l’on ne voulait pas recevoir à déjeuner dans les beaux établissements de Bar-le-Duc parce qu’ils étaient si sales, étaient simplement des hommes. Ils ne demandaient pas à devenir des légendes. Ils voulaient vivre, attendaient la paix, rêvaient d’embrasser leurs femmes, leurs enfants, leurs parents. Ils ne vibraient pas au chant de gloire pour leur calvaire ni au Te Deum flamboyant pour leur agonie solitaire, tout au contraire. Ils n’en sont pas moins admirables, ils le sont plus encore.
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Et c’est ainsi qu’une opération secondaire pour le GQG, mineure pour les Allemands, plus morale que militaire, ou préliminaire d’une action plus ambitieuse qui compte sur la nervosité de l’adversaire, s’est transformée en un affrontement implacable de trois cents jours et trois cents nuits qui allait symboliser à lui seul toute la guerre.
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En 1916, on pense donc à la paix tout en faisant la guerre, tandis que d'autres songent à la guerre tout en défendant la paix, et chacun d'hésiter entre la détermination et le compromis... comme s'il était encore possible de choisir. (p317)
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Pourtant, d'un côté comme de l'autre, tout le monde croit à la décision pour 1917.
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Vidéo de Jean-Yves Le Naour
Interview de Marko et Jean-Yves Le Naour pour Le réseau comète, chez Grand Angle
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