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Critique de palamede


Hervé le Tellier nous convie à un jeu intellectuel auquel il excelle en tant que mathématicien qui pense que « le propre de l'attraction est de vouloir toujours réduire les distances », et président de l'Oulipo (L'Ouvroir de littérature potentielle), un groupe cherchant de nouvelles potentialités du langage à travers des jeux d'écriture (dont les membres fondateurs se plaisaient à se décrire comme des « rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir).

L'idée générale de ce jeu très intelligent consiste, partant d'une anomalie — un même avion qui aurait volé dans les mêmes conditions avec les mêmes passagers et le même équipage se serait posé deux fois à cent six jours d'écart — à imaginer le monde qui ne serait que programmes virtuels. le monde où « le « Je pense donc je suis » du Discours de la Méthode de Descartes serait plutôt : « Je pense, donc je suis presque sûrement un programme. »

À l'heure où un virus désorganise la terre entière, où les extrémistes religieux et politiques tentent de prendre le pouvoir dans les démocraties, où le Président du plus puissant pays du monde semble sorti d'une mauvaise farce, on peut effectivement se demander si nous ne sommes pas passés dans une autre dimension, peut-être pas celle d'un monde virtuel où nous ne serions que des programmes, mais celle de l'improbable devenu réalité.

« ... en août 1945, après l'explosion d'Hiroshima, où le monde a basculé dans l'ère nucléaire et la peur de l'anéantissement, l'écrivain Albert Camus écrivait : Voici qu'une angoisse nouvelle nous est proposée, qui a toutes les chances d'être définitive. On offre sans doute à l'humanité sa dernière chance. Et ce peut-être après tout le prétexte d'une édition spéciale. Mais ce devrait être plus sûrement le sujet de quelques réflexions et de beaucoup de silence. »

Une oeuvre facétieuse et virtuose qui mérite, sans doute aucun, le Goncourt.



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