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Quel exercice difficile de commenter un roman que l'on n'a pas apprécié.
Je me suis arrêté au tiers du livre, lassé par un enchaînement de phrases qui se noie dans une platitude généraliste. Avec les thématiques de la fin de l'URSS et de la transmission de la mémoire, il y avait, pourtant, matière à faire un roman historique de qualité. Il n'en fut rien.

L'histoire de la grand-mère qui laisse un livre autobiographique à son petit-fils est, certes, bateau mais cela aurait pû être un point de départ efficace afin de nous emporter dans une histoire de famille qui nous prend aux tripes. Mais non, la description des personnages est bancale. Comment peut-on s'attacher à une histoire de famille sur cette base là?

De plus, les anecdotes qui se passent en URSS et dans la Russie contemporaine sont contées sans entrain. Cela nous parle de déportation dans des goulags, de guerre en Tchétchénie avec autant de tension qu'un retraité allant chercher sa baguette de pain à la boulangerie du coin.

Je referme ce roman sans l'avoir terminé mais surtout avec la désagréable impression d'avoir lu cent pages blanches.

Ma courte critique et la note attribuée sont sévères mais elles reflètent mon ressenti (personnel donc) et ma déception. Désolé Monsieur Lebedev...

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Errance dans l'outre-monde soviétique au lendemain de la chute de l'URSS, aventureuse quête des morts et des redondances historiques pour ce roman qui parvient à donner une vision, à la fois précise et fantastique, de ce passé qui, insidieusement, revient au héros. Sous les dehors d'un roman d'aventure, d'une fausse fresque familiale, Sergueï Lebedev pense l'Histoire de son pays comme un mythe, une version arrangée de la réalité à laquelle, souvent pour le pire, on se laisse prendre. Les hommes d'août ou un miroir, plein de fantômes et d'ombres d'un monde en recomposition.
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La fin d'un monde ou les tribulations d'un russe en ex-URSS
Sergueï Lebedev, avec finesse, précision et une grande puissance évocatrice, nous dévoile par le vagabondage de son héros en quête du passé les contrées dévastées de l'Europe de l'Est ex-soviétique. Autrefois engluées dans une ère du secret, où chaque mot devait être soigneusement pesé et repensé pour ne pas devenir ennemi du communisme, elles se retrouvent disloquées et lancées dans une liberté au goût amer : où sont les morts ? les déportés, les disparus ? le pouvoir a-t-il vraiment changé ? Peut-on vraiment parler en toute liberté ? et, surtout, en quoi allons nous croire après tant d'années de communisme ?
Un roman puissant, où l'humain est en proie à des sentiments complexes et des actions qui paraissent étranges aujourd'hui, dans une ère d'entre-deux en plein flou idéologique. Un roman historique mais surtout existentiel, hanté par les racines d'un monde à l'agonie, et porté par une langue exceptionnelle.
Une merveille de littérature.
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« Quel mois ! En août, sur la place de la Loubianka, le Félix de fer s'écrasa sur l'asphalte dans un sourd fracas. On partageait alors tous l'impression que le nouveau pays naissait ici et maintenant. Nous y étions déjà, il suffirait d'un petit effort pour se débarrasser de notre triste et sombre héritage. Il suffirait de dire la vérité sur le passé, et l'erreur ne se reproduirait plus, l'histoire prendrait une voie nouvelle. »
Le livre se passe pendant entre la fin de l'URSS et l'élection de Poutine. Les russes ont perdu leurs repères soviétiques, ne peuvent acquérir, par méconnaissance, la culture capitaliste, ou non-soviétique. Ils sont paumés, sans repères... tout pourrait être permis ou pas. Les archives s'ouvrent ou, plutôt s'entrouvrent contre paiement.
Le narrateur, à la mort de sa grand-mère découvre sa bibliothèque  « Je voyageais de bibliothèque en bibliothèque, d'étagère e étagère sans jamais m'en lasser. Les livres c'était la vie de ma grand-mère, sa vocation, et il n'y avait rien de tel pour la sentir tout près, garder plus solidement le fil de sa présence » Au fil de sa promenade, il découvre un cahier que personne n'a trouvé car il était caché sous une fausse identité. A l'époque soviétique, les livres interdits circulaient sous le manteau avec de fausses couvertures officielles,  « des livres déguisés, des livres-garous » où elle parle de sa vie de communiste sans trop s'épancher sur sa vie privée et, surtout, sur le père de son fils. « Au début des années quatre-vingt, alors qu'elle commençait à écrire ses souvenirs, pouvait-elle imaginer la dissolution de l'URSS ? Non car il eût fallu alors imaginer aussi la dissolution de son passé, de sa vie, d'elle-même. »
Le personnage principal, sorte de détective privé, transporte toute chose pour le compte de n'importe qui. Il va en Pologne avec une urne funéraire pour tester la réactivité de la police aux frontières et en profite pour faire des recherches sur son grand-père.
Sur ces lieux, un cimetière polonais devient une leçon d'histoire politique « trois époques cohabitaient dans ce cimetière : l'austro-hongroise, la polonaise et la soviétique »
Sur la place du marché, une guérisseuse-cartomancienne lui fait cette révélation « Ne cherche pas des vivants, cherche des morts ». La suite tient en un homme qui lui demande carrément « Ramenez-moi mon père », déporté au Kazakhstan en 1939. « Je doute que vous puissiez trouver sa tombe, mais on ne sait jamais… Ne serait-ce que de la terre de sa tombe, de l'endroit où il est mort. Cela me suffirait. »
A partir de cet instant, je sors du roman « familial » pour partir dans un domaine plus onirique. Voici notre homme parti à la recherche d'une tombe, d'une sépulture, d'une trace dans un Kazakhstan sauvage et peu sûr, se fiant à ses sensations, son flair. Il rencontre les « bonnes » personnes parmi tous les personnages qu'il rencontre dans le cadre de ses recherches.
A un certain moment, il lui faut l'appui d'une bande qui a le bras politique long… A charge de revanche, ce qui advient dans la troisième partie, plus politico-thriller où le désenchantement, la peur, le silence réapparaissent comme au temps de l'ère soviétique. Les puissants, les bandes tombent pour laisser place à la nouvelle vague. Avec la bande, ils se retrouvent dans un ancien camp encore en activité. Plein, non pas de détenus politiques, mais de tous ces pauvres hères qui divaguent et font peur aux paysans russes qui ont trouvé là, même s'ils sont enfermés, un semblant de cohérence avec des chiens-garous.
La Russie, un pays qui paraît désagrégé, dévasté où l'idéologie a disparu au profit du roi pognon, enfin pas pour tous . Pour les autres, c'est reparti sans le bien-être quotidien qu'ils connaissaient avant. La Russie, un pays protéiforme avec ses légendes modernes
Sergueï Lebedev aborde plusieurs questions sur la Russie. Peut-on avoir confiance en ce nouveau régime ? Pas sûr puisque les visages et les portes se referment. Comment peut-on faire son deuil de tous ces ancêtres morts sans être enterrés, car, malgré le communisme, la religion, les foies traditionnelles ont persisté et perdurent. En quoi ce nouveau régime est-il différent de l'ancien par rapport à l'être humain ? le nouveau régime achève les anciens bras armés, rassurez-vous, les têtes sont toujours là.
Ce livre ne pourrait-il pas être aussi un livre-garou où sous couvert d'un roman familial, onirique, d'espionnage, l'auteur parle des doutes quant à l'avenir de la Russie ? Nous sommes avant l'élection de l'actuel président et la guerre contre les Tchétchènes n'en est qu'à ses prémices.
Un livre foisonnant, profond et d'une lecture plus qu'agréable sur un immense pays en proie au doute existentiel, d'un futur qu'il ne peut bien discerner, à la peur et à l'exaltation d'une liberté que les russes aimeraient ouverte et définitive.
Superbe lecture
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Intéressant, mais exigeant pour le lecteur. J'ai eu quelquefois des difficultés à suivre le narrateur dans ses pérégrinations dans le chaos qui a suivi la dissolution de l'URSS. Au moment ou la statue de Félix Dzerjinski, le chef de la Tcheka, symbole de la répression du régime soviétique est déboulonnée en Août 1991, le narrateur découvre un cahier intime que tenait sa grand-mère, dans lequel il apprend que son propre grand-père Mikhaïl a disparu. C'est le début de sa vocation, en tentant de retrouver la trace de son aïeul, il va devenir chercheur de disparus. Et des disparus, il y a en eu énormément pendant les soixante-dix ans de la dictature communiste. Il arpente dans les différentes républiques qui constituaient l'union, les zones ou étaient implantés les goulag, les camps de ré-éducation, les expérimentations spatiales et militaires, ou se sont produites des guerres. Au cours de ses recherches, il plonge dans l'imbroglio qui a suivi la fin de l'URSS, avec les nouvelles guerres qui se déclenchent, notamment en Tchétchénie, engendrant à nouveau des disparitions. Pour un dénommé Kastalski, il va rechercher un père. Pour Anna, qui devient sa compagne, il cherche également son père. Il explore les archives du KGB, il rencontre des témoins, il parcourt des espaces désertiques, il passe d'une république à une autre, toutes bousculées par la nouvelle indépendance, par le retour à d'anciennes barbaries ou les indépendantistes luttent avec les armes et les uniformes de l'époque soviétique. Au cours de ses enquêtes il rencontre Mars Faïskhanov, qui, avec une équipe de mercenaires, d'anciens du KGB, d'anciens brigands, continue à faire des actions secrètes pour le compte de la Russie.
Ce roman contient une somme d'informations inimaginable sur ce qu'a été la répression avec les enfermements arbitraires, les disparitions inexpliquées, les agents du KGB infiltrés dans la population. Il montre également le chaos qui a régné après la fin de URSS, avec la multitude des républiques dans lesquelles, les dirigeants russes ce sont efforcé de mettre en place des hommes à eux, pour maintenir leur surveillance, leur domination, occasionnant encore une multitude de disparus.
L'écriture de Sergueï Lebedev est âpre, il s'accorde quelquefois de belles lignes pour décrire un paysage, une situation, une habitude de vie , puis replonge ensuite dans des lourdeurs, passant parfois d'un sujet à l'autre. Maintenant, quoi de mieux qu'un texte chaotique pour décrire des situations qui le sont tout autant. Je ne dirai pas que j'ai aimé cette lecture, car j'ai eu du mal à aller au bout, malgré l'intérêt qu'il présente pour comprendre l'ancienne URSS et la situation des nouvelles républiques qui vivent sous un climat de menaces permanentes.
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S'appuyant ou prenant comme prétexte le récit mémoriel de sa grand-mère récemment disparue, récit partiel et partial, l'auteur revisite les événements qui ont suivi la tentative de coup d'état de 1991. Il remonte dans des histoires de famille, obscurcies par des oublis volontaires ou plus simplement pour survivre. Et pas seulement, explorant les sinistres années de la grande terreur, de la guerre, il peint un tableau réaliste des comportements de survie des soviétiques : délation, mensonges… D'autres volets évoquent les “extensions” des activités de recherche de son personnage au services de buts plus ou moins avouables, plutôt moins que plus. Englués dans des compromissions tant mafieuses que sentimentales, il s'en sortira, peut-être, au lecteur de compléter cette histoire à la fois imaginaire et bien réelle.
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Un livre invraisemblable: mi roman d'un monde qui s'achève, mi épopée d'une nature russe somptueuse ... Poésie, tragédie ? Un livre totalement magnifique
sidérant: on ne comprend pas tout, on se laisse emporter par cette histoire sans queue ni tête qui nous emporte dans un monde à la Volodine ...
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