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Citations sur Au royaume des cris (18)

Déjà des mois qu’elle survivait grâce à lui – à lui seul !

Des mois entiers qu’il avait passé à la nourrir, la soigner, la laver, la baiser pour y déverser son poison – sans résultat pour l’instant. Mais ça ne l’empêchait pas de se délecter chaque jour de sa présence, c’était sa préférée, et de loin. Comme un délicieux bonbon aux yeux réglisse et aux cheveux chocolat. Il ne chassait d’ailleurs plus depuis qu’il l’avait trouvée, pleinement satisfait de sa divine créature, si douce, si délicate, qu’elle en était irréelle. Il n’en espérait plus aucune autre, il voulait seulement profiter de cet état d’osmose, de cette béatitude qu’il recherchait depuis tant d’années et qu’il avait enfin atteinte grâce à elle. Il avait touché son Graal, ramené en son royaume le plus beau des trophées. Il avait gagné la guerre. Après des décennies d’insatisfactions, d’espoirs éphémères, d’illusions de bonheur, il avait enfin fini par mettre la main dessus, sur son essentielle.

Sa reine.

Installé sur le tabouret en bois face au lit, Ernesto la regarda fixement : elle lorgnait le bol fumant. Il frotta son visage buriné brûlé par le soleil, glissa ses mains calleuses sous les bretelles de sa salopette. Il ne fut pas vexé qu’elle ne lève pas un œil sur lui, il savait qu’elle l’aimait malgré tout, qu’elle le désirait, lui et pas un autre. D’autant plus qu’il comprit à son attitude qu’elle avait envie de le dévorer. En inspirant lentement il imagina ses poumons exploser dans sa poitrine, des milliers d’éclats organiques qui giclaient sur ses côtés et dégoulinaient jusqu’à son pubis en fusion.

Une fois soulagé, il remonta sa salopette et observa la gosse s’emparer d’un œuf, le porter à son nez, le tourner dans tous les sens, gratter les résidus de coquille passés entre les mailles.

Quand elle eut achevé son repas, il lui tendit un mouchoir en papier. Elle essuya les grains collés sur ses phalanges fascinantes. Lorsqu’il lui rattacha le poignet, il sentit l’haleine de la gamine et son effluence l’excita aussitôt. Mais il n’avait pas le temps pour un deuxième assaut. A la place, il vida le seau d’excréments dans la fosse à l’encoignure. Puis il verrouilla la porte et disparut dans les ténèbres.
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Parmi toutes les émotions humaines, en est-il une qui soit plus puissante que le désir ? Aucune. Rien n'est plus fort.
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Sa reine.

Installé sur le tabouret en bois face au lit, Ernesto regarda fixement : elle lorgnait le bol fumant. Il frotta son visage buriné brûlé par le soleil, glissa ses mains calleuses sous les bretelles de sa salopette.

Il ne fut pas vexé qu’elle ne lève pas un œil sur lui, il savait qu’elle l’aimait malgré tout, qu’elle le désirait, lui et pas un autre. D’autant plus qu’il comprit à son attitude qu’elle avait envie de le dévorer.

En inspirant lentement il imagina ses poumons exploser dans sa poitrine, des milliers d’éclats organiques qui giclaient sur ses côtés et dégoulinaient jusqu’à son pubis en fusion.
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Soleil, argent, tranquillité. Tout se déroulait dans le meilleur des mondes pour eux, quand soudain, un jour qui ressemblait pourtant à n'importe quel autre, Ernesto décida finalement d'écouter la petite voix.
Cette voix qui chuchotait en lui depuis des années, et qui ce jour- là hurla dans toute son âme.
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Sept mois.
Sept mois qu'Esperanza, ses parents et leurs proches se débattaient dans la peur et le chagrin. Ce qu'avait d'intolérable cette disparition était redoublé par l'effroi de n'avoir pu obtenir aucune explication.
Sept interminables mois.
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Esperanza avait été traquée durant les mois suivants, épiée à chaque étape de sa quête, de Paris à Rouen. Dans tous les départements qu'elle avait visités, l'œil qui la suivait la scrutait sans intermittence.
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Cependant, quand un résidu de foi vous anime, perdre tout espoir est parfois la solution.
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Mais mieux valait jouer les créatures de Frankenstein que d'être six pieds sous terre, non ?
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"Le serpent qui ne peut changer de peau meurt. Il en va de même des esprits que l'on empêche de changer d'opinion : ils cessent d'être esprit." Friedrich Nietzsche
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Cris était persuadé que la vie était parsemée de symboles et de signes. Et que si l'on y était sensible, si l'on parvenait à les saisir et à les interpréter, on pouvait influer sur sa propre destinée.
Il ne croyait pas une seule seconde aux hasards de la vie, et il savait au plus profond de lui que si on avait mis Diane Martel sur sa route, c'était pour une raison bien particulière. ll ne lui restait plus qu'à découvrir laquelle.
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