À présent, elle devait se remémorer le chemin qu'empruntaient Carlo et Cheta. Il lui fallait retrouver le village dans l'obscurité. Elle s'éloignait dans la lande, et d'un monticule d'ombre surgit quelque chose qui lui bloquait le passage. Le dernier d'entre eux, le chat.
Rachaela ralentit son pas mais ne s'arrêta pas. Le chat la regardait. Son poil soyeux luisait à peine, ses oreilles n'étaient pas couchées. La reconnaissait-il ou allait-il l'agresser maintenant qu'elle s'était elle-même proscrite ? Était-il une sorte de sentinelle surnaturelle des Scarabae ?
Elle s'approcha de lui et tendit la main. Le chat la senti, et elle caressa sa tête de fauve.
- Tu es un monstre magnifique, dit-elle. Me laisserais-tu passer ?
Le chat s'écarta d'elle et s'en fut vers la pierre dressée, tel un fantôme charbonneux dans la nuit. Elle l'entendit qui griffait le sol, à quelque dix mètres de distance. Il ne s'intéressait plus à elle.
Un homme sortait des ténèbres, et il portait avec lui ses propres ténèbres.
Etre ainsi épiée ne lui plaisait guère, mais elle décida que la situation n'avait rien d'étonnant ici.
Le plan de la Demeure lui échappait. C'était un kaléidoscope mouvant d'ombres et de verres teintés. En fait les pièces étaient bien plus sombres le jour que la nuit.
Chaque pendule qu'elle voyait ou entendait indiquait une heure différente. Chaque miroir était peint. Dans un couloir elle trouva une grande glace en cours d'occultation. La scène représentait avec un savoir-faire un rien compassé un paysage de bosquets et de fontaines, avec en fond des collines et des prés. Proprement rangé à côté du miroir se trouvait le matériel de l'artiste : une boîte de couleurs, une palette, des pinceaux et une petite bouteille d'essence de térébenthine, des chiffons.
Partout elle avait vu des tableaux, mais sans les étudier. Elle avait remarqué le sujet de l'un d'entre eux : une tête de bouc qui semblait jaillir du tablier ceignant le ventre d'une femme.
Ainsi donc ici rien n'était certain, ni le jour, ni l'heure, ni même les reflets de soi.
C 'était vraiment une maison de fous.
Le plan de la Demeure lui échappait. C'était un kaléidoscope mouvant d'ombres et de verres teintés. En fait les pièces étaient bien plus sombres le jour que la nuit.
Chaque pendule qu'elle voyait ou entendait indiquait une heure différente. Chaque miroir était peint. Dans un couloir elle trouva une grande glace en cours d'occultation. La scène représentait avec un savoir-faire un rien compassé un paysage de bosquets et de fontaines, avec en fond des collines et des prés. Proprement rangé à côté du miroir se trouvait le matériel de l'artiste : une boîte de couleurs, une palette, des pinceaux et une petite bouteille d'essence de térébenthine, des chiffons.
Partout elle avait vu des tableaux, mais sans les étudier. Elle avait remarqué le sujet de l'un d'entre eux : une tête de bouc qui semblait jaillir du tablier ceignant le ventre d'une femme.
Ainsi donc ici rien n'était certain, ni le jour, ni l'heure, ni même les reflets de soi.
C 'était vraiment une maison de fous