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Critique de JLBlecteur


C'est en lisant ‘la scandaleuse madame B' de Pierre Béguin que m'est venue l'envie de lire ce roman emblématique de la littérature américaine qui y est maintes fois cité, Harper Lee, son autrice, y étant une des destinataires des longues missives prétendument attribuées à Truman Capote, son ami d'enfance.

Mais, diable, que ce roman est mal vendu !

Me référant à la quatre de couv', je m'attendais à un roman social, un témoignage doublé d'un plaidoyer contre le racisme, celle-ci disant ‘Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Homme intègre et rigoureux, cet avocat est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche. Celui-ci risque la peine de mort.'

Que nenni ! le pitch est trompeur !!

Le principal protagoniste de ce livre n'est pas Atticus Finch comme on pourrait le croire  !!

Comme permet cependant de le deviner la magnifique photo de couverture, l'essentiel de ce roman est en fait constitué du récit façon autobiographique tout du quotidien de Scout, la jeune narratrice qui nous dépeint, à posteriori, son quartier d'alors, tranquille, ou règne toutefois un mystère, celui de la maison des voisins et de ses occupants qu'elle va essayer de résoudre durant ses vacances de petite chenapan avec son frère Jem et leur copain Dill.
Elle s'y souvient de sa difficile entrée à l'école maternelle pour une enfant ‘en avance' sachant déjà lire comme de sa découverte de la discipline ou du frisson de la désobéissance et même…de la neige !

Chaque chapitre se réfère à une des nouvelles expériences de sa jeune existence (un incendie proche, un Noël qui tourne mal, l'apparition d'un chien enragé qui permet de découvrir un des talents du père …) qu'elle étaye en détail (sont-ils tous indispensables ?). Jusqu'à ce que le sujet dramatique principal apparaîsse, plus qu'un roman c'est plutôt un assemblage de nouvelles disparates voire décousues.

Les malheurs de S…cout.

Ce livre, c'est finalement l'initiation à la vie d'une gamine américaine d'un autre temps (nous sommes en1935, un temps que les moins de 87 ans ne peuvent pas connaître) et s'avère un peu suranné et quelque peu démodé, d'une autre époque en un mot, de celles ou les bonnes dames en toilette  papotent devant une assiette de pâtisseries quand un drame se noue à  l'autre bout de la ville.

Un roman à lire comme on va au ciné-club, pour prendre une bouffée d'une nostalgie à laquelle on n'a pas goûté.

Comme dit précédemment, le pitch du roman est trompeur, le sujet majeur qui y est évoqué (le procès) n'apparait qu'après une centaine de pages d'introduction pour un livre qui en compte 330.

Comme un catalyseur qui permet alors aux enfants de l'avocat (adultes en devenir) de se forger des valeurs aux travers des questions qu'il va susciter. Une prise de conscience politique de l'état de citoyen dans un monde de diversités comme on l'exprime aujourd'hui : diversité sociale,  diversité raciale voire même diversité géographique.

Un dualité aussi, entre le bien et le mal, la vérité et le mensonge, la justice et la morale quand condamner s'avère cyniquement plus simple pour sauvegarder une espèce de bien-pensance, un entre-soi à faire perdurer quite à s'arranger avec les faits.

Pas certain que j'aurais entamé cette lecture si j'en avais connu la véritable  teneur.
Un petit sentiment de duperie à l'arrivée quand même (il y a tant de livres à dévorer) bien que la seconde partie de l'oeuvre ait su mieux capter mon attention .
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