Mon tour de manège

Je vis cela comme une énorme rature dans mon histoire – qui n'en est pourtant qu'à ses débuts. C'est un pâté qui attire l'œil et brouille les lignes déjà écrites. Personne n'aime les gribouillis en début de rédac. En général, on chiffonne la feuille et on recommence pour que tout soit bien propre. Mais là, je ne peux pas. La vie n'est pas une dissertation pour laquelle on pourrait faire un brouillon. On se lance, sans pouvoir gommer ou effacer. La seule échappatoire, c'est d'écrire assez pour pouvoir tourner la page.

Je ne suis plus un oiseau migrateur, je ne suis plus une baleine en surpression, je suis une truite ! Je vais aller récolter le blé avec mes petites nageoires, le moudre avec des galets et plonger dedans pour me rouler moi-même dans la farine !

De ces années, j'ai retenu de nombreuses leçons concernant les mâles et nos relations avec eux. À leur sujet, mon enthousiasme sauvage associé à une crédulité absolue s'est mué en un fragile espoir de finir par en dénicher un pas trop pourri. Je suis passée de la chasse au grand fauve dans les plaines infinies à la traque du yéti en doutant régulièrement de son existence. Parfois, j'ai froid.

Mais qu'entends-je ? Quel est ce bruit ? Par la sainte écumoire, c'est un scooter de la Poste ! Nom d'un calendrier avec des chatons, quel est donc ce preux agent des PTT au torse nu si musclé ? Mon Dieu qu'il est beau ! Sauve-moi, séduisant préposé !
Le voilà qui repousse cette sale hyène avec des salves de cartes postales. Alors qu'elle titube sous les vues du camping et du port, il me saisit par la taille d'un geste aussi leste qu'assuré, me tamponne le front avec le timbre à date pour que le cachet de la Poste fasse foi, et me fait du bouche-à- bouche !
Tandis que nous fuyons la bête à 30 kilomètres à l'heure puisque le scooter est bridé, je l'embrasse, je fonds dans ses bras. C'est divin. Tout mon corps frémit et se consume. Je suis un reblochon un soir de raclette ! Quelqu'un veut ma croûte ?

Voyez-vous, une famille ne se définit ni par le sang, ni par des actes de naissance. Votre famille se compose de ceux qui sont là pour vous. Ceux qui vous acceptent tel que vous êtes. Ceux qui vous pardonnent vos erreurs et à qui vous manquez quand vous n'êtes pas là. Le reste n'a qu'une valeur somme toute très relative.

Mais laisse-moi te dire ceci : quoi qu'il arrive d'horrible dans une vie, le meilleur refuge, c'est toujours le futur.

Envisager de faire sa vie avec quelqu'un n'a rien d'un acte d'achat. C'est une tentative, risquée certes, et qui comme toutes les tentatives a de bonnes chances de se solder par un échec. Il convient d'être très clair à ce stade : personne d'honnête ne pourra vous garantir que parce que vous allez essayer, vous allez réussir. Le bonheur n'est pas un dû, c'est une possibilité que la vie nous offre uniquement si nous avons le courage de tenter l'aventure. Tout ce qui vaut la peine est rare, mais ce n'est jamais parce que c'est exceptionnel que ça n'existe pas.

Loin d'être dépressive, j'ai simplement l'impression de passer à côté de ma vie. Tous les matins, le soleil se lève, mais aucune aventure ne démarre. Je suis à l'heure, je paye ce que je dois, je me présente là où je dois être et je fais ce que je peux pour les gens que j'aime. Pour le reste, je cherche, j'imagine, j'espère, mais ça ne me mène pas plus loin qu'à mon appart où personne ne m'attend.
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Il se prend une boîte de conserve, elle tombe de l'écluse comme un polichinelle. Bilan : deux morts. La police hésite quant au mobile, mais la cause du double décès est officiellement attribuée à la stupidité qui n'a toujours pas été appréhendée.

Voyez-vous, une famille ne se définit ni par le sang, ni par des actes de naissance. Votre famille se compose de ceux qui sont là pour vous. Ceux qui vous acceptent tel que vous êtes. Ceux qui vous pardonnent vos erreurs et à qui vous manquez quand vous n’êtes pas là. Le reste n’a qu’une valeur somme toute très relative.