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Critique de caro64


Voilà j'ai craqué ! Je n'ai pas pu m'empêcher de me précipiter sur ce nouveau Lehane. Et, je ne le regrette vraiment pas. Après le poussif Moonlight Mile (dernier volet de la série Kenzie & Gennaro) , il revient en grande forme pour notre plus grand plaisir. Ils vivent la nuit s'inscrit dans le sillage de l'excellent Un pays à l'aube en tant que prolongement narratif et historique. Il n'est cependant pas nécessaire d'avoir lu ce dernier pour l'apprécier, c'est une suite totalement indépendante.

Si Un pays à l'aube suivait Danny, flic de la police de Boston jusqu'en 1919, c'est son frère cadet Joseph (Joe) Coughlin qui est le centre de ce roman. Pour autant, leurs destins ne vont pas du tout prendre le même chemin, comme si l'aura à la fois protectrice et écrasante de leur père ne pouvait laisser le choix qu'entre une identification aux idéaux familiaux ou à une complète rébellion. Joe, qui a autant de mal que Danny à se déprendre du magistral et corrompu héritage du capitaine de police Thomas Coughlin dont il est le portrait craché, sera un hors la loi et chef de gang dont la fortune va croître grâce à l'argent sale de la Prohibition. de Boston à Cuba en passant par la Floride, Joe fera son chemin, pavé d'embûches, de luttes et de trahisons, parmi ceux qui "vivent la nuit"… Mais au détour du chemin l'attend aussi une grande histoire d'amour.

Dès le deuxième paragraphe (le premier très accrocheur, nous laisse entrevoir la fin incroyable du roman), le lecteur se retrouve à Boston en 1926. On comprend vite que Dennis Lehane nous amène au fin fond de cette nuit américaine pour dresser un tableau ambitieux de la période de la Prohibition et de la crise économique à travers le microcosme de la pègre, soit entre 1926 et 1935. Epique, sombre, exaltant tant par les sentiments amoureux que les actes criminels, Dennis Lehane a le talent de nous immerger dans ce roman-fleuve comme dans un très grand film noir dont il emprunte les codes visuels et la fluidité des plans, des dialogues. On est hypnotisé du début à la fin par cette histoire dans l'Histoire qui se déroule comme sur grand écran ! Pas étonnant que Ben Affleck, le réalisateur du remarquable Gone baby, gone adapté du même auteur ait été séduit par cette fresque.

Ce deuxième volet (un troisième serait prévu) prolonge donc le plaisir de lecture déjà éprouvé à la traversée d'Un pays à l'aube, même s'il est un ton légèrement en dessous. C'est simple, j'ai dévoré ces 527 pages en un week-end… Un très bon roman noir avec des personnages hauts en couleur, une ambiance sans pareille. Dennis Lehane est décidément un grand conteur. Vivement la suite !
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