AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,6

sur 60 notes
5
11 avis
4
16 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
0 avis
A huit ans, lorsque le cocon familial se désagrège, l'univers s'écroule. Et sans doute plus violemment lorsque l'on est l'enfant unique.
Le titre est sans équivoque, il ne s'agit pas d'un réquisitoire à propos de ce qui fut l'histoire des ses parents, histoire qui leur appartient et restera volontairement scellée.

C'est le ressenti de l'enfant, condamnée à des choix impossibles, soumise à des conflits de loyautés inévitables, et culpabilisants. Lorsqu'ils « refont leur vie », le soulagement de ne plus les savoir seuls lors de ses absences fait place au regret de la routine qu'induisait l'organisation familiale revue au rythme des gardes partagées.

Rien n'a changé trente ans plus tard, si ce n'est la banalité de la situation, qui n'expose plus les enfants au regard de leurs pairs.


Exorciser ses démons en prenant la plume, c'est le but avoué du récit. Mais c'est aussi un partage délicat et pudique, des émotions complexes qui peuvent émerger lorsque volent en éclat, à une période où l'on se construit, les étais de ce qui soutient notre compréhension du monde.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          692
A dix ans, Sophie Lemp voit ses parents divorcer. Son père quitte le foyer et elle reste avec sa mère dans l'appartement familial. C'est le début des « un week-end sur deux chez papa ». Mais pas seulement.

"Quand je suis bien avec l'un, j'ai l'impression de trahir l'autre."

Leur séparation. Celle de ses parents. Pas la sienne. Mais celle qui va changer le reste de sa vie. Sa vie bouleversée à jamais. Comme si sa vie entière était scindée en deux. Il y a eu l'avant. Il y aura l'après.

"Dans ma mémoire, la séparation est ma première douleur, comme si tout ce qui s'était passé avant avait été joyeux."

Leur séparation, ce n'est pas que la fin d'une histoire, ni le début d'une autre. C'est la charnière avec l'inconnu. Avec tout ce que cela implique. Reconstruire un foyer. Des nouveaux repères à trouver. Des nouvelles habitudes à mettre en place et des nouveaux mots à insérer dans les dialogues de la vie de tous les jours.

"J'étais seulement la fille de mes parents et ils avaient divorcé."

Dans Leur séparation, Sophie Lemp ne nous raconte pas ses parents et la fin de leur histoire d'amour. Elle nous raconte leur séparation de son point de vue d'enfant (petit puis grand). Tout ce qui a changé. Les meubles, mais aussi les vacances. Les sorties. Sa vie d'enfant qui ne sera plus la même. Tous ces sentiments que les enfants n'expriment pas toujours, et que les adultes ne savent pas forcément décrypter. Culpabilité, peine, peur, angoisse.

"Je m'en veux de ne pas réussir à m'habituer, à me fondre dans le décor, à me couper en deux."

Tout cela laissera des traces. Marquée à vie. Les cicatrices refermées, certaines toujours douloureuses, certaines effacées. Tout en pudeur et en délicatesse, Sophie Lemp analyse ce qui a fait qu'elle est aujourd'hui cette femme. Avec une écriture fluide, elle met les mots sur ses maux d'enfant, sur sa blessure.

"Ecrire fait revenir les souvenirs (ou me rend plus attentive). A la faveur d'une conversation ou d'un évènement, je me souviens."

Leur séparation c'est un récit court, d'autant plus poignant qu'il est autobiographique. Un texte pudique et sensible qui se lit d'une traite.
Lien : https://ellemlireblog.wordpr..
Commenter  J’apprécie          122
Lorsque j'ai su que l'auteure passait dans ma ville pour parler de son roman, je me suis empressée de lire son livre.
J'avais envie de découvrir son histoire afin de mieux comprendre le sujet dont il était question (divorce).

N'étant pas enfant de parents divorcés, il est vrai que c'est un thème qui me touche peut-être moins que d'autres. Cela dit, j'ai pensé fortement à mes amies qui l'ont vécu dans leur enfance.
Et puis, c'est un sujet tellement actuel où nous sommes confrontés à ces ruptures dans notre entourage.

Sophie Lemp raconte avec beaucoup de pudeur et de délicatesse, la séparation de ses parents.
C'est écrit d'une façon intime et très touchante. Raconté, avec une honnêteté incontestable, et sans aucun jugement, aucun règlement de compte, l'auteure s'exprime d'une manière simple, et poétique.
Certains passages sont magnifiques.

Un témoignage, mais pas que cela, c'est aussi un texte lumineux et d'une grande sincérité.

Lien : https://leslecturesdeclaudia..
Commenter  J’apprécie          10
Un livre très touchant et émouvant, qui décrit le ressenti d'une petite fille lors de la séparation de ses parents, à travers le regard de la femme qu'elle est devenue.

Des mots sincères qui décrivent avec une justesse troublante cette expérience si commune et pourtant si singulière pour un enfant, mais aussi les questionnements et conséquences qui en découlent lorsque l'on grandit. Il s'agit d'un livre très personnel qui réussit une tâche compliquée : mettre des mots sur les sentiments d'un enfant qui bascule prématurément dans le monde adulte.

Une lecture aussi apaisante que pleine d'émotions, surtout lorsqu'on a vécu une séparation.
Commenter  J’apprécie          10
Lu dans le cadre de l'élection du prix Merlieux des bibliothèques 2018. Une lecture douloureuse. C'est triste et on est emmené dans la spirale de mal-être de cette enfant, devenue adulte. Pour ça, c'est réussi ! Malheureusement, ça n'était pas du tout le genre de lecture dont j'avais envie et besoin. Je veux sortir de ce livre !!! Heureusement ce n'est pas long (100 pages).

A côté de cela, c'est rapide à lire et sûrement assez intéressant quand on a envie de connaître les émotions suite à cet évènement, ou lorsqu'on a vécu un peu la même situation. Cela doit certainement mettre des mots sur les sentiments de beaucoup. J'ai la chance de ne pas avoir eu à vivre une séparation de mes parents, cela n'a donc pas fait écho. Mais j'ai découvert la douleur de certaines personnes qui ont subi cela, douleur bien vivante tout au long de leur vie.

Côté style, l'auteure fait part des souvenirs qui ressurgissent. Les souvenirs apparaissent dans tous les sens, sans chronologie ni forcément de lien. C'est un peu fouillis… mais cohérent.

~ Challenge 50 objets-1 : meuble
~ Challenge multidéfis 18 : souvenirs/mémoire
Commenter  J’apprécie          50
C'est après avoir découvert son précédent ouvrage, le Fil, que je me lance dans celui-ci.

Plaisir de lecture renouvelé.

Sophie Lemp évoque « leur séparation ». Celle de ses parents. Pudique, elle ne les raconte pas. Elle dévoile ce qui, enfant, fut ce choc de la séparation. Cette vie qui devient toute autre et cet amour morcelé.

En peu de mots, avec pudeur, elle révèle l'essentiel de cette douleur. Qui a fait d'elle cette femme. Cette écrivain au talent de vérité.

On retrouve, pour l'aider à se souvenir, les précieux carnets rédigés par sa grand-mère, évoqués dans son précédent ouvrage. Pour dater ces moments oubliés qui reviennent à la surface. Les souvenirs de l'auteur fourmillent et sont les nôtres, l'enfance étant propre à chacun d'entre nous.

Un bien beau livre encore, décidément. Sophie Lemp fait maintenant partie de ses écrivains que je vais attendre avec impatience.

Pour sa délicatesse, sa vérité, douce amère.

Pour l'enfance, et les traces que ça laisse. Indélébiles, volatiles …

Pour cette plume simple, vraie et lumineuse, gage d'un réel talent littéraire.

Lien : https://labibliothequedejuju..
Commenter  J’apprécie          820
Dans ce roman autobiographique très fort, d'une centaine de pages, Sophie, la narratrice, nous conte avec délicatesse et pudeur une histoire, somme toute banale, celle d'une séparation, la séparation de ses parents, un événement que vivent de nombreux enfants au cours de leurs premières années. Et pourtant, Sophie Lemp en fait une description pleine de sensibilité, éloignée de la banalité. Elle trouve les mots justes pour décrire la douleur, les blessures de l'enfant de 10 ans qui subit « leur séparation », alors qu'elle refuse seulement de l'envisager.
« Je m'étais mise à pleurer, puis la colère avait succédé aux larmes et j'avais lancé
Si vous vous quittez, je serai odieuse.
Pensais-je que cela pourrait infléchir le cours des choses ? » p48
Il s'agit bien de « leur séparation » sur laquelle, elle n'aura aucun pouvoir et qui lui donnera l'impression d'une enfance divisée en deux.
« Mon enfance m'apparaît comme scindée en deux. Pourtant une séparation n'est pas une mort brutale. »p13
Pour Sophie, il y a eu l'avant et il y a l'après. 28 années après, elle se souvient encore précisément des détails. En 1989, elle n'a pas accepté « leur séparation », elle ne l'acceptera jamais.
« Dans ma mémoire, la séparation est ma première douleur, comme si tout ce qui s'était passé avant avait été joyeux. » p.44
« Leur séparation » provoque une blessure profonde qui, des années après, reste béante, qui fait d'elle quelqu'un de différent.
« Désormais, moi non plus,je n'étais pas comme les autres. » p.56
Sophie Lemp réussit à faire partager au lecteur sa douleur, il souffre avec elle.
Dans ce livre, nous retrouvons des thèmes qui nous sont chers, l'écriture thérapie, l'écriture nécessité, l'écriture pour se souvenir.
« Depuis que j'ai commencé ce livre, tout devient matière à écrire. » p.57
« Mes parents sont aujourd'hui si loin l'un de l'autre qu'il me semble parfois qu'ils n'ont jamais vécu ensemble. Mais le plaisir avec lequel tous deux ont évoqué cet ami, leurs souvenirs communs, attestent du contraire. L'écrire, comme écrire sur le temps vécu à trois, me permet de m'en assurer. Cela a été. » p.57.58
Notre séparation présente une alternance de moments de son enfance et de moments du présent, Sophie est mariée, mère de famille.
Le personnage de la grand-mère, qui consigne dans des carnets les moments passés avec Sophie, est très attachant.
Un des objectifs de ce roman est, peut-être, pour l'auteur, de faire passer un message à ses parents, voire de les réunir.
Sophie Lemp nous offre là un beau roman, à l'écriture simple, qui nous parle, nous touche profondément.
A noter une très belle première de couverture, composée à partir de la reproduction d'un tableau d'Edward Hopper, Room in New York.

Un livre à fleur de peau, plein de sincérité et de délicatesse.

A lire afin de mesurer la profondeur des blessures qui peuvent résulter d'une séparation.

A feuilleter après lecture, tant on a plaisir à en relire des extraits.

A lire absolument.


Mots-clefs :
Séparation
Blessure
Douleur
Déchirement
Douceur
Pudeur


Extrait :
«  Il existe peu de photos où nous sommes ensemble, mon père, ma mère et moi. Sur celle que je préfère, nous sommes assis dans l'herbe, c'est l'été. J'ai trois ans, je porte un tee-shirt clair et un chapeau en toile, je souris. Ma mère, vêtue d'un débardeur à fines bretelles, a mis ses lunettes dans ses cheveux. Son regard de myope lui donne un air mélancolique. Mon père, en bras de chemise, est penché vers moi et, de la main, me désigne l'objectif. La photo a sans doute été prise avec le retardateur. Je l'ai souvent regardée. Adolescente, je l'avais soigneusement décollée de l'album Eté 1982 pour la glisser dans mon portefeuille. » p.34.35

Lien : https://caflittraire.wordpre..
Commenter  J’apprécie          30
Un petit récit abordant un grand sujet : la séparation. En effet, Sophie Lemp revient sur le divorce de ses parents, vécu lorsqu'elle avait 10 ans. Elle nous fait part de son opposition à cela, du non-choix d'un de ses parents, de sa culpabilité, de ses regrets. Gamine totalement paumée, errant au milieu des décisions d'adultes qui à jamais chambouleront sa vie. Elle aborde également l'impact de cette situation sur elle, femme, maman, aujourd'hui.
Ce petit condensé de lecture exprime la douleur qu'a pu subir cette enfant et que cette adulte ne parvient toujours pas à encaisser ! Une cicatrice à jamais ouverte ! Mais comme Sophie Lemp le dit si bien « Aujourd'hui, au bas de la page, j'ai ajouté Pour les réunir. » Peut-être une façon pour elle de reformer ce couple si longtemps espéré.

Lien : http://www.mesecritsdunjour...
Commenter  J’apprécie          10
Un petit livre tout simple et extrêmement touchant : la narratrice évoque la séparation de ses parents lorsqu'elle était encore une jeune adolescente et la peine qu'elle ressent encore alors qu'elle est devenue adulte et qu'elle a elle-même des enfants.
« Mon enfance m'apparaît comme scindée en deux. Pourtant une séparation n'est pas une mort brutale. J'avais depuis longtemps conscience des difficultés que rencontraient mes parents et cela faisait quelques semaines qu'ils m'avaient fait part de leur décision. Je savais. Mais jusqu'à la dernière minute, j'avais espéré. »
Il y a eu un avant fait de joies, de vacances ensemble, de sorties chez des amis, de couleurs et de bruits, d'insouciance, de sérénité et de bonheur et un après, rongé par l'angoisse, le désarroi, l'incompréhension, la culpabilité, une vie plus triste et plus terne, plus seule et plus silencieuse. Entre les deux : elle, ce qui « reste » d'une certaine façon d'une union qui n'est plus, de quelque chose qui semble disparu à jamais.
Les mots choisis par l'auteur pour évoquer ce qu'elle a vécu comme un véritable déchirement portent toute sa douleur contenue, sa souffrance tue. le ton est grave. On sent à quel point son enfance fut meurtrie par cette séparation mais, et c'est là que réside, je pense, toute l'originalité de l'oeuvre, cette douleur perdure dans l'âge adulte. On se dit que le divorce, fait de société, ne devrait en aucun cas être « banalisé » : on mesure mal, en effet, le déchirement vécu par l'enfant et la plaie qu'il portera encore adulte. Parce que, nous dit Sophie Lemp, cette séparation aura un impact sur notre vie d'adulte.
« Pour ses onze ans, ma fille a voulu réunir ses grands-parents. Ils ont accepté et nous avons dîné tous ensemble. A la fin de la soirée, elle est allée chercher son Polaroïd et nous a demandé de nous installer sur le canapé. Mon père s'est retrouvé près de ma mère. Quand il l'a remarqué, il a changé de place. Il n'a rien dit, mais j'ai compris qu'il ne voulait pas être à côté d'elle. Plus tard, seule dans la cuisine, j'ai pleuré. Je n'avais plus trente-sept ans, je n'étais plus une jeune femme, je n'étais plus la mère de mes enfants. J'étais seulement la fille de mes parents et ils avaient divorcé. »
C'est avec des mots pleins de pudeur et de sensibilité que l'auteur, inconsolable, laisse entendre toute la douleur encore vive qui émane de cette plaie qui ne cicatrisera sans doute jamais et qu'elle porte chaque jour, espèce de fardeau éternel, tourment perpétuel : « … comme un jour j'ai cessé de dire mes parents, je ne dirai jamais à mes filles vos grands-parents. »
Et ce livre, peut-être, comme une dernière façon de les réunir, malgré eux.
Très, très émouvant.
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          162
La séparation des parents n'est pas un sujet nouveau, on ne recherche donc pas, en ouvrant un roman sur ce thème, une révélation ou un scoop mais bien , en tout cas en ce qui me concerne, une plume, une sensibilité particulière ou encore un regard un peu à part.
Ici, Sophie Lemp nous fait part , non seulement du moment de la séparation mais aussi de toute sa vie qui a été marquée par celle-ci. C'est avec pudeur qu'elle montre combien sa blessure n'a pas réussi à se cicatriser complétement.
Ses souvenirs, ses allers retours entre sa vie présente et son enfance nous sont décrits avec simplicité mais avec force et on s'imagine sans difficulté ces tranches de vie : conflit de loyauté culpabilité, angoisse, inquiétude,espérance ...
Rien de nouveau dans ce petit livre, ce n'est pas l'originalité qui le caractérise mais il se lit avec plaisir.
Commenter  J’apprécie          340




Lecteurs (83) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1744 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}