Mais le foyer paraissait souvent peser sur lui comme une chaîne en fer autour du cou.
Après son dernier souffle, elle était restée avec lui. Elle n'était pas incapable d'accepter son départ, comme ses sœurs l'avaient cru. Elle était incapable de savoir que faire après. Ce souffle éteint avait dérobé le sens de sa vie
Certaines femmes ayant reçu le télégramme ou la lettre les informant que leur mari ou leur fils était porté disparu continuaient d''espérer. Cet espoir se réduisait au fil des mois et des années sans recevoir de nouvelles, jusqu'au jour où elles devaient accepter, enfin, que leur être cher était mort, son corps disparu et son lieu de repos éternel à jamais inconnu
Pouvait-on jamais justifier la tromperie ? Pouvait-on jamais justifier la violence ? Elle ne savait plus trop. Elle s'était égarée et elle ne savait plus si elle retrouverait sa route. Tout ce qu'elle pouvait faire était d'essayer de rester fidèle à ses convictions, sans considérer ce que les autres en pensaient.
Le soir même, ils roulèrent jusqu'au Surrey. Il était minuit quand ils arrivèrent. Gelée en dépit de sa fourrure, Marianne vit d'abord la demeure au clair de lune, figée dans la glace, blanche, étrange et surnaturelle. Son nom apparut sur le portail en fer forgé : Leighton Hall.
J'ai toujours fait ce que les autres attendaient de moi, dit-elle plus doucement. J'ai été une bonne fille et une bonne épouse. Aujourd'hui, je prends ce que je veux.