AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Clubromanhistorique


Johanna, archéologue médiéviste, vient de s'installer pour un an à Vézelay avec sa fille Romane pour diriger un chantier de fouilles situé sur un terre-plein longeant le cloître de la basilique. À 40 ans, après avoir risqué une fois sa vie (voir La Promesse de l'ange) et être restée plusieurs mois à l'hôpital, elle a décidé de faire un break et de quitter Paris et son laboratoire parisien du CNRS. Son compagnon, Luca, parcourt la planète avec son violoncelle. Son équipe est constituée d'Audrey, Werner et Christophe. Son objectif : établir la date du début du culte de Marie-Madeleine à Vézelay habituellement fixé au XIe siècle mais remis en question par la découverte au XIXe siècle d'une curieuse statue en bois pré-romane taillé dans un chapiteau, représentant le buste d'une femme à la longue et abondante chevelure, les épaules dénudées, le visage à la fois pur et tourmenté. Sous le tailloir du chapiteau, une inscription à moitié effacée : "Sancta Maria Magdalena". Cette statue est l'objet de vives discussions au sein de la communauté des historiens, car elle est antérieure à l'apparition du culte magdalénien à Vézelay et certains estiment qu'il s'agit d'un faux du XIIIe siècle. Johanna détient cette statue dans le coffre-fort de sa maison.
La vie se déroule doucement jusqu'au jour où elle reçoit un appel téléphonique de Tom, qui dirige un chantier de fouilles à Pompéi, dans la villa du Philosophe. Un des archéologues de l'équipe a été assassiné, une inscription biblique inscrite au-dessus du corps faisant référence à un passage des Évangiles. Face au désarroi de son ami, elle lui propose de venir se reposer quelques jours à Vézelay.
Peu après cette visite, le sommeil de Romane est perturbé par une série de cauchemars qui la laisse à chaque fois au réveil harassée et exsangue. Rien n'y fait : les examens sont bons. En désespoir de cause, Johanna fait appel à un hypnotiseur et, au cours d'une séance, Johanna s'aperçoit avec effroi que sa fille revit l'éruption du Vésuve qui a eu lieu le 24 août 79 ! le lien pourrait être les allusions de Tom et cet objet découvert par ce dernier dans une cave à Pompéi et donné à Romane : le denier d'argent représentant l'empereur Titus. Elle comprend alors que sa fille est comme elle, extrêmement sensible au passé, aux fantômes, aux mémoires enfouies et souffrantes, et que sa vie est en danger. Intervient alors un deuxième meurtre. N'écoutant que son courage et son amour de mère, elle se lance dans une enquête dangereuse et part à la quête du document où est écrite la phrase que Jésus aurait tracée sur le sable aux pieds de Marie-Madeleine. Son but : Pompéi et la fameuse cave dont Romane parle sous hypnose et surtout le message, la parole cachée du Christ.
Le roman est construit sur des chapitres alternant à chaque fois trois époques : aujourd'hui, le Moyen Âge et l'Antiquité romaine. Cela aurait pu être "casse-gueule", créant des ruptures de rythme, mais ce roman est remarquablement bien écrit, l'écriture est fluide, le "scénario" bien maîtrisé : on revit minute par minute la persécution des chrétiens ou l'éruption volcanique comme si on en était les témoins directs. Bien entendu il y a un parti pris, notamment concernant Néron et sa responsabilité dans l'incendie de Rome et ce qu'il faisait (il jouait de la lyre ;-), mais les auteurs sont bien obligés de prendre un parti et le roman le leur permet. Roman instructif aussi, car les informations sont apportées de manière habile et non pas artificielle : vie à Pompéi, vie des premiers chrétiens, rivalité entre Cluny et Vézelay, culte des reliques, historique des fouilles à Pompéi…
Au fur et à mesure qu'on avance dans le roman, on établit des liens à travers les siècles, les pièces du puzzle se mettent en place sans aucune précipitation, bref, c'est bien dosé, bien maîtrisé, plaisant à lire et il est difficile de lâcher ce thriller avant la fin !
Lien : http://romans-historiques.bl..
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}