Citations sur Lettre ouverte aux animaux (et à ceux qui les aiment) (57)
Le fait que vous ne parliez pas le même langage que nous autres humains nous rend très difficile l’accès à votre monde intérieur, cognitif, affectif. […] Pour essayer de vaincre cet obstacle, certains chercheurs ont eu l’idée de vous apprendre le langage des signes. Les résultats ont été stupéfiants. […] L’éthologue Francine Patterson évoque le cas d’un jeune gorille orphelin ramené d’Afrique à qui elle a appris le langage des signes. Un jour où il semblait particulièrement triste, elle lui en demanda la raison. Il répondit par les signes signifiant : « mère tuée », « forêt » et « chasseurs ». En trois signes, il venait de raconter son histoire.
La thèse, répandue depuis des millénaires, de l'infériorité de l'animal par rapport à l'être humain est née des discours religieux qui, pour des raisons théologiques, entendaient tracer une infranchissable différence entre vous et nous. Puis l'idéologie scientiste moderne a pris le relais afin de pouvoir vous utiliser comme matériau de laboratoire. Vint ensuite l'idéologie consumériste contemporaine, qui poursuivit dans la voie du différentialisme afin de promouvoir la consommation massive de chair animale. Bref, en vous réduisant, en vous dénigrant, puis en vous chosifiant, nous nous sommes octroyé en bonne conscience le droit de vous exploiter et de vous tuer.
La douceur envers les bêtes accoutume, de manière étonnante, à la bienveillance envers les hommes.Car celui qui est doux, qui se conduit avec tendresse envers les créatures non humaines, ne saurait traiter les hommes de manière injuste.
Plutarque (philosophe, vers 46-125)
Quiconque visiterait ces chaînes d'abattage serait sans doute enclin à ne plus jamais consommer de viande.
Un grand penseur occidental, Friedrich Nietzsche, a perdu la raison à Turin en 1889 en embrassant, en larmes, un cheval d'attelage battu par son cocher. (p. 181)
Montaigne souligne un point essentiel : on a toujours tenté de comprendre les animaux à partir de notre propre logique et notre propre manière de penser. Or, pour vous comprendre, il faudrait essayer de se mettre dans votre tête et d’épouser votre mode de pensée. Ce n’est que depuis très peu de temps – quelques décennies – que l’on s’intéresse enfin un peu à votre point de vue. L’éthologie, l’étude du comportement des animaux – homme compris –, est une science récente, qui a complètement changé le regard que nous portons sur vous, comme le rappelle Boris Cyrulnik : « Les chercheurs s’intéressent de plus en plus au point de vue de l’animal, et cela va nous permettre d’ouvrir des portes à de nouvelles explorations, […] » C’est là un point capital : si les observateurs ont longtemps été déçus par les réponses apportées par les animaux aux tests qu’ils leur faisaient subir, pour évaluer leur intelligence par exemple, c’est tout simplement que ces tests étaient construits selon notre mode de pensée et pas selon le leur. […] Comme l’avait fort bien fait remarquer l’un des pionniers de la physique quantique, Werner Heisenberg, le père du principe d’incertitude : « Ce que nous observons ce n’est pas la Nature en soi, mais la nature exposée à notre méthode d’investigation. »
Comme l’avait constaté Mark Twain : « L’homme est le seul animal qui rougisse ; c’est d’ailleurs le seul animal qui ait à rougir de quelque chose. »
On n'a pas deux coeurs, l'un pour l'homme, l'autre pour l'animal. On a du coeur ou on n'en a pas. Alphonse de Lamartine.
Nous assistons probablement, et je le souhaite de tout coeur, au passage à un stade éthique supérieur où la pensée humaniste s'émancipe de son cadre anthropocentrique pour s'étendre à tous les êtres sensibles qui peuplent la Terre.
LE 24 MAI : L'ASSOCIATION # ensemblepourlesanimaux FETERA SES UN AN !
Bon anniversaire.
Autant vous le dire d'emblée, je n'échappe pas à cette contradiction. Je ne suis ni exemplaire ni irréprochable à votre endroit, loin s'en faut.... Je suis donc parfaitement représentatif de nombre de mes semblables : je suis sensible à votre souffrance et je milite depuis longtemps pour qu'elle diminue, mais j'ai du mal à résister à un bon plateau de fruits de mer, et même si j'ai fortement réduit ma consommation de viande et je tends vers le végétarisme, il m'arrive encore de craquer pour un poulet rôti au restaurant ou chez des amis. Je n'hésite pas non plus à écraser un moustique qui m'empêche de dormir ou à éradiquer les mites qui trouent mes pulls...