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Citations sur L'oracle della Luna (122)

Voyez-vous, mes amis, l'essence de la vie spirituelle, ce n'est pas de bien connaître la Bible ou le Coran et d'honorer Dieu selon les préceptes religieux. (...) Tout cela, c'est très bien, mais c'est la vertu de la religion. Ce n'est pas non plus vivre selon des règles bonnes de faire son devoir, de ne pas commettre de fautes. Cela, c'est très important, mais c'est davantage de la morale. L'essence de la vie spirituelle est au-delà de la morale et de la religion. C'est à la fois beaucoup plus simple et beaucoup plus difficile à accomplir. L'essence de la vie spirituelle... c'est de dire oui à la vie !
Non pas de manière résignée, mais avec confiance et amour. Ainsi discerne-t-on la présence de Dieu caché au cœur de tout événement. Je suis tisserand de métier et tout homme doit prendre la confiance des tisserands. Chacun, à travers sa vie, travaille le tissu à l'envers, ne voyant que son point et son aiguille. La beauté de la tapisserie ne se manifeste qu'au terme en retournant l'ouvrage. Apparaît alors une image que seul Dieu connaissait et dont nous ne pouvions soupçonner ni la forme ni la splendeur. La confiance en cet avenir déjà à l'œuvre est le moteur du chemin spirituel. Et le fondement en est l'ouverture à la vie, à ce qu'elle nous offre de bon et d'apparemment moins bon. Toutes nos réponses aux évènements de la vie, qu'elles sont inspirées par nos cœurs, par notre religion ou notre morale, et aussi minimes soient-elles, tracent le trait d'une forme mystérieuse qui nous dépasse et dont nous ne percevons le sens qu'après notre mort... [p.514 - 515]
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L'être humain a peur de la vie et il est surtout en quête de la sécurité de l'existence. Il cherche, tout compte fait, davantage à survivre qu'à vivre. Or survivre, c'est exister sans vivre... et c'est déjà mourir. (...) Passer de la survie à la vie, c'est une des choses les plus difficiles qui soient ! De même est-il si difficile et effrayant d'accepter d'être les créateurs de notre vie ! Nous préférons vivre comme des brebis, sans trop réfléchir, sans trop prendre de risques, sans trop oser aller vers nos rêves les plus profonds, qui sont pourtant nos meilleures raisons de vivre. Certes tu existes, mon jeune ami, mais la question que tu dois te poser c'est : est-ce que je suis vivant ? [p.512]
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(...) sans nous demander notre avis, Dieu nous a créé : il nous a donné l'Être. Donc nous existons. C'est un fait et nous n'y pouvons rien. Maintenant il nous faut vivre. Et là, nous sommes concernés : car nous sommes appelés à devenir les auteurs de notre vie. Telle une œuvre d'art, nous devons tout d'abord la vouloir ; puis l'imaginer, la penser ; enfin la réaliser, la modeler, la sculpter, et cela à travers tous les événements, heureux ou malheureux, qui surviennent sans que nous y puissions rien. On apprend à vivre, comme on apprend à philosopher ou à faire la cuisine. Et le meilleur éducateur de la vie, c'est la vie elle-même et l'expérience qu'on peut en retirer. [p.511 - 512]
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- Sais-tu quelle est notre plus grande peur ?
Giovanni fut surpris par cette question. Il réfléchit quelques instants.
- La peur de mourir, me semble-t-il.
Le vieillard demeura silencieux avant de poursuivre d'une voie à la fois légère et assurée
- J'ai longtemps cru cela. Et puis, au fil des années, une évidence m'est apparue. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce n'est pas la mort que nous avons le plus peur mais de la vie !
- De la vie ! sursauta Ibrahim interloqué. Aussi douloureuse puisse-t-elle être, la vie n'est-elle pas notre bien le plus précieux ? Nous nous y accrochons tous avec ferveur.
- Oui, nous nous y accrochons mais nous ne la vivons pas. Ou plutôt nous nous cramponnons à l'existence. Or exister est un fait. Mais vivre, c'est un art. [p.511]
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J'ai découvert que la peur de la souffrance est sans doute pire que la souffrance elle-même ! [p.500]
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Tout ce qui tisse la trame de la vie de chaque être humain et de l'humanité entière était-il le fruit du hasard ou bien répondait-il à une supérieure et mystérieuse nécessité ? [p.444]
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Nulle résurrection, nulle rédemption, nulle vie éternelle. Seulement l'absurde de cette vie qui mêle délices et atrocités. Giovanni avait décidé de rejeter non seulement le Dieu biblique personnel et la divinité du Christ, mais aussi les vérités platoniciennes du Beau, du Vrai et du Bien. Certes la nature offrait tant d'exemples de beauté. Certes le cœur de l'homme pouvait receler des forces de bonté, et Jésus, ou d'autres êtres humains exceptionnels, avaient tenté de les libérer. Certes, l'intelligence humaine tendait vers la connaissance et la vérité. Mais le mal, l'erreur, la cruauté étaient tout autant à l'œuvre dans le monde, sinon davantage. Giovanni ne pouvait plus admettre qu'un principe supérieur entièrement bon créât et gouvernât le monde. (...) Il ne pouvait plus que croire et espérer en l'homme, ce qui, tout bien réfléchi, le désespérait profondément. [p.414 - 415]
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(...) de jour en jour, son trouble s'aggravait. Une colère montait du plus profond de son être. Indéfinissable tout d'abord, cette rage prit possession de lui. Une nuit, il se mit à hurler, en tendant le poing vers le ciel (...). Son cri était celui de toute l'humanité qui souffrait, qui croyait, et qui ne comprenait pas l'insupportable silence de Dieu. [p.373]
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Cette nuit pourtant, malgré sa prière incessante, le moine ne pouvait s'empêcher de penser à l'éboulement. Une irrépressible curiosité agitait son esprit : que peut-il y avoir derrière ces blocs de roches entassés ? La grotte était-elle beaucoup plus grande ? Pour débarrasser son esprit de ces questions lancinantes, il décida d'en avoir le cœur net et de tenter, dès le lendemain, de dégager les rochers. [p.364]
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En fait, cet arbre s'appelle, selon la juste traduction, "l'arbre de la connaissance de l'accompli et de l'innacompli". Malheureusement les théologiens latins, à la suite de Jérôme, ont traduit cette expression complexe par : "arbre de la connaissance du bien et du mal". Du coup, la faute première a été comprise comme une faute morale, alors qu'il s'agit d'une brisure ontologique, d'une rupture dans l'ordre de l'être. Car Dieu a créé l'être humain en situation d'inachèvement, mais avec un désir d'achèvement. Ce désir pousse l'homme à chercher Dieu et à devenir semblable à lui. Ce passage progressif "de l'inacompli à l'accompli" -Aristote dirait "de la puissance à l'acte"- s'opère par l'intelligence et par la volonté humaine dans l'exercice du libre arbitre (...). [p.332]
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