Sous un titre poétique se cache une novella d'une rare noirceur.
Christian Léourier nous avait habitués à des récits pastels et il montre ici qu'il sait aussi peindre tout en ombres et en angles acérés.
Helstrid est une planète où il ne fait pas bon vivre et l'on se demande bien ce que les quelques humains qui y survivent dans une promiscuité, mais aussi un isolement abyssal, sont venus y faire. le lecteur l'apprendra en suivant Vic, le personnage principal, lors de son long trajet à travers la planète pour ravitailler une base avancée.
Avant d'ouvrir ce court roman, des mesures préventives s'imposent : il est conseillé au futur lecteur d'être en forme, car le propos est… plombant… un rendez-vous social, genre soirée entre amis à l'issue de la lecture est aussi une bonne idée : l'auteur réussit en effet parfaitement à rendre l'atmosphère de solitude et de vide.
Sur fond de tempête, d'obscurité et d'étrangeté, C.
Léourier donne à lire une intense réflexion sur l'humanité, son rôle et/ou sa vacuité, son peu d'importance face à l'immensité et à l'inconnu, sa petitesse face à l'horloge du temps qui, inexorablement, avance.
Une lecture qui chamboule forcément, une chute qui laisse hébété et une histoire qui me hantera longtemps.